Après l’échec du métavers, Mark Zuckerberg ne veut plus jamais être en retard sur la prochaine révolution technologique, et cela s’est particulièrement vu en 2025.
Le fondateur de Facebook a fait de l’intelligence artificielle (IA) le nouveau cœur de Meta, engloutissant des dizaines de milliards de dollars d’investissements et recrutant, à prix d’or, certains des talents les plus en vue du secteur.
Au centre de ce virage se trouve le débauchage d’Alexandr Wang, le jeune fondateur de Scale AI, devenu à 28 ans le visage de la course de Meta vers la « superintelligence ».
Mais selon plusieurs sources internes rapportées par un article du Financial Times publié le 17 décembre 2025, il y aurait déjà de l’eau dans le gaz entre les deux hommes, et la vision de Mark Zuckerberg inquiète autant une partie des employés que certains investisseurs.
Une organisation chamboulée et des questionnements stratégiques
Pour rappel, Alexandr Wang a rejoint Meta en juin 2025 pour devenir le tout premier directeur de l’IA de l’entreprise. À l’époque déjà, ce choix était considéré comme audacieux : connu pour avoir fondé Scale AI, une société spécialisée dans l’annotation de données indispensables aux modèles d’IA, il n’avait encore jamais dirigé lui‑même le développement de systèmes d’intelligence artificielle complexes à l’échelle d’un géant de la tech.
Pourtant, Mark Zuckerberg a fait le pari d’investir plus de 14 milliards de dollars dans Scale AI avant d’en débaucher son fondateur et de le placer à la tête de la nouvelle équipe d’élite de Meta dédiée à la « superintelligence ». Cette décision a alors entraîné une réorganisation au plus haut niveau du groupe, contribuant notamment au départ de Yann LeCun, chercheur historique de Meta, qui ne partageait pas la vision consistant à placer à la tête de l’IA un profil issu des services de données plutôt que de la recherche fondamentale. Son groupe FAIR, qui développe des modèles open source, est passé au second plan derrière Superintelligence.
Selon le Financial Times, la situation pourrait être encore plus délicate pour le dirigeant de Meta, puisque les relations avec son poulain se seraient dégradées en l’espace de quelques mois.
Wang aurait confié à des proches se sentir « étouffé » par la gestion ultra‑centralisée de Mark Zuckerberg, qui suit personnellement le moindre projet, tandis que certains employés s’interrogent, eux, sur la capacité du nouvel homme fort de Meta à tenir son rôle. Il faut dire que Mark Zuckerberg a pour réputation d’être très investi dans les projets qu’il affectionne.
D’autres tensions au plus haut niveau : que se passe-t-il chez Meta ?
Ces informations viennent amplifier les rumeurs de tensions managériales au sein du groupe, déjà rapportées par le New York Times plus tôt en décembre 2025.
Selon le média américain, des désaccords ont éclaté avec Chris Cox, l’un des lieutenants historiques de Mark Zuckerberg, au sujet de la stratégie de développement : Wang souhaitait concentrer l’effort sur la recherche pour rattraper OpenAI, tandis que Cox préférait exploiter les données de Facebook et d’Instagram pour entraîner les modèles de Meta.
Plusieurs autres cadres se retrouveraient également entraînés dans une logique de vitesse à tout prix, imposée par la vision de Zuckerberg pour accélérer le déploiement de nouveaux produits d’IA, dont l’ancien patron de GitHub Nat Friedman.
Selon le Financial Times, certains membres de son équipe se disent frustrés par ce qu’ils considèrent comme la sortie précipitée de Vibes, le flux de vidéos générées par IA de Meta, déployé à une vitesse fulgurante pour devancer le lancement de Sora, le service similaire d’OpenAI.
2026 dans le viseur
2026 devra être l’année où Meta parvient à rassurer et à prouver que sa nouvelle vision peut être la bonne.
Pour cela, il faudra d’abord démontrer que l’approche technique choisie pour atteindre cet objectif de « superintelligence » est pertinente.
Pour rappel, Yann LeCun défend une voie opposée à celle de Mark Zuckerberg, convaincu que les modèles de langage géants (LLM), sur lesquels repose désormais la stratégie de Meta, constituent une impasse scientifique à long terme.
Ensuite, le groupe devra aussi envoyer des signaux de stabilité pour apaiser les investisseurs, dont la confiance a sérieusement tangué à l’automne 2025 face à l’ampleur des dépenses d’investissement annoncées.
Entre l’héritage coûteux du métavers et les centaines de milliards projetés dans l’IA, Meta n’a plus vraiment le droit à l’erreur stratégique.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Toute l'actu tech en un clin d'œil
Ajoutez Numerama à votre écran d'accueil et restez connectés au futur !
Tous nos articles sont aussi sur notre profil Google : suivez-nous pour ne rien manquer !