Google aussi rêve d’espace. Littéralement. L’entreprise américaine a dévoilé début novembre 2025 le projet Suncatcher. L’idée ? Lancer des data centers dédiés à l’IA en orbite autour de la Terre. Malgré les défis, la société américaine y croit et ne voit pas d’obstacle absolu.

Projet « attrape-Soleil ». Voilà donc le nom élégant, Suncatcher en anglais, que Google a choisi pour désigner sa toute dernière initiative : lancer des centres de traitement de données (data centers) dans l’espace, pour profiter au maximum de l’exposition solaire. Deux prototypes doivent même être lancés début 2027, en coopération avec la société Planet.

Suncatcher, annoncé le 4 novembre 2025 par Sundar Pichai, le patron d’Alphabet, la maison mère de Google, ne vise cependant pas à déployer dans l’espace n’importe quel data center. On parle ici de systèmes de calcul évolutifs, dédiés à l’apprentissage automatique et, donc, à l’intelligence artificielle. Dès lors, des puces particulières seront impliquées.

La Terre et le Soleil. // Source : Canva
Le Soleil, source permanente d’énergie solaire. // Source : Canva

« Comme tout projet ambitieux, celui-ci nous obligera à relever de nombreux défis d’ingénierie complexes », a concédé Sundar Pichai dans son message. La (première) bonne nouvelle, toutefois, est la bonne tenue manifeste de ces processeurs aux radiations cosmiques — qui est l’un des grands challenges à surmonter dès qu’on s’éloigne de la Terre.

Les processeurs « ont résisté sans dommage aux tests effectués dans un accélérateur de particules afin de simuler les niveaux de radiation de l’orbite terrestre basse », a-t-il ainsi expliqué, en partageant un papier explicatif plus détaillé sur la perspective de déployer ce type d’installation dans l’espace, et les défis qu’il reste à résoudre.

En l’espèce, les puces mises à l’épreuve sont spécialisées pour accélérer les calculs liés à l’IA — un processeur de ce type est appelé Tensor Processing Unit (TPU). Celles-ci appartiennent plus précisément à la génération dite « Trillium ». Elle a été présentée lors de la conférence Google I/O de 2024 et est la troisième génération de TPU chez Google.

Gestion thermique, bande-passante, fiabilité… d’autres défis attendent Google

Mais si la résistance aux radiations apparaît satisfaisante dans ces premiers tests, d’autres points restent à résoudre. Quid, par exemple, de la gestion de la dissipation thermique ? Ou encore de la fiabilité du data center une fois en orbite ? Autre problématique : celui de la bande-passante (très) haut débit entre ces centres spatiaux et les infrastructures sur Terre.

« Davantage de tests et d’avancées seront nécessaires d’ici au lancement de deux satellites prototypes », admet Sundar Pichai. Mais, complète le papier de Google, il n’y a pas, après analyse initiale, de raison de penser que les concepts du calcul IA dans l’espace sont contrés par les lois fondamentales de la physique ou des obstacles économiques insurmontables.

« Ni les lois fondamentales de la physique ni l’économie ne sont des barrières infranchissables »

Google

Du côté des gains, les travaux de Google mettent en lumière qu’un panneau solaire bien placé peut travailler pratiquement sans discontinuer et être huit fois plus productif qu’un panneau solaire équivalent sur Terre. En la matière, Google a imaginé un réseau de 81 satellites évoluant à une altitude de 650 km — dans l’orbite terrestre basse, donc.

Google, en tout cas, ne semble pas être le seul à croire à la faisabilité d’un tel projet, malgré d’importants doutes. Fin octobre, un projet semblable qui mêle Nvidia à la startup Starcloud entend aussi tester le calcul intensif dans l’espace. SpaceX se dit prêt à participer aux envois. Et on voit aussi la Chine et l’Europe bouger sur ce créneau.

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