« Félicitations à Google pour Gemini 3 ! Ça a l’air d’un excellent modèle ». Dans son tweet publié le 18 novembre, une heure après le lancement de Gemini 3 Pro, Sam Altman la jouait très fair-play. Le patron d’OpenAI, après avoir déjà traversé une période délicate avec le lancement de GPT-5, remplacé il y a quelques jours par GPT-5.1, savait pourtant pertinemment que Google venait de remporter une manche importante.
Google, qui paraissait totalement largué au lancement de Bard en 2023, est désormais le leader du secteur. ChatGPT a encore l’avantage du nombre d’utilisateurs, mais Google intègre Gemini 3 partout, y compris dans son moteur de recherche. À terme, il passera devant.
S’il en faut bien plus pour enterrer OpenAI, incontestablement la révélation de la décennie, l’entreprise derrière ChatGPT semble avoir décidé de ne pas laisser Google dans la gloire trop longtemps.
À quelques heures d’intervalle, il a dévoilé le 19 novembre deux nouveaux modèles haut de gamme, qui visent les utilisateurs les plus exigeants (ceux qui se sont empressés de tester Gemini 3 Pro et qui, dans certains cas, ont déjà constaté la supériorité de Google). Leurs noms : GPT-5.1-Pro et GPT-5.1-Codex-Max.
GPT-5.1-Pro : un modèle à 220 euros par mois bien plus performant que GPT-5.1-Thinking
Avec GPT-5.1-Pro, OpenAI remplace GPT-5-Pro, son précédent modèle de référence et réservé aux clients de ChatGPT Pro, sa formule payante à 220 euros par mois. Il consomme beaucoup plus de ressources que les versions grand public de GPT-5.1, mais délivre des performances nettement supérieures en écriture, en science, en code et en gestion d’entreprise. GPT-5.1-Pro est sans doute ce qui s’approche le plus de Gemini 3 Pro chez OpenAI, en mieux, avec des améliorations notables par rapport à son prédécesseur selon les premiers testeurs.
Où se situe GPT-5.1-Pro par rapport au modèle de Google ? C’est difficile à dire pour l’instant, mais OpenAI ne revendique pas disposer du meilleur modèle du marché (d’autant plus que Google prépare Gemini 3 Deep Think, encore plus performant que Gemini 3 Pro et aussi réservé à ses abonnés à plus de 200 euros par mois). Mais il s’agit d’un modèle flagship, qui n’a pas vocation à être utilisé par le grand public, contrairement à Gemini 3 Pro. Les premiers retours suggèrent sans surprise que GPT-5.1-Pro dispose de meilleures capacités de raisonnement.
Google a dans tous les cas un argument considérable à faire valoir : l’accès à Gemini 3 Pro est gratuit, quand OpenAI fait payer plus de 200 euros pour son modèle « Pro ». On voit ici une limite dans les infrastructures : Google contrôle la chaîne de bout en bout, entraînement compris, quand OpenAI doit un peu plus compter pour ne pas faire exploser ses factures. Google est ainsi le seul à pouvoir offrir un modèle de pointe à des centaines de millions de personnes, quand OpenAI est obligé de le réserver à des personnes qui en ont vraiment besoin. Reste une réalité : la grande majorité des usages n’ont pas besoin de ces super-modèles, il ne faut donc pas se laisser amadouer par la puissance de feu de Google.
GPT-5.1-Codex-Max : Google veut séduire les développeurs tentés par Google Antigravity
Autre nouveauté : GPT-5.1-Codex-Max. OpenAI s’attaque à une niche critique, mais vitale pour sa survie : les développeurs.
Google a frappé fort avec son environnement de développement qui promet de coder des applications entières en langage naturel, appelé Google Antigravity, OpenAI répond déjà en mettant à jour Codex, sa propre interface pour les informaticiens.
OpenAI explique que GPT-5.1-Codex-Max n’est pas conçu pour bavarder, mais pour travailler. Contrairement aux modèles précédents qui servaient d’assistants ponctuels, Codex-Max se comporte comme un véritable agent autonome. OpenAI affirme que ce modèle peut « coder indépendamment pendant des heures » et qu’il est capable de refactoriser des modules entiers ou de gérer des migrations de bases de données sans supervision humaine constante. Il répond autant à Google qu’à Anthropic qui, même avec le lancement de Gemini 3 Pro, dispose toujours du meilleur environnement pour les développeurs avec Claude Code.
Pour réussir ce tour de force sans faire exploser les coûts, OpenAI introduit une nouvelle technologie dite de « compaction ». Le modèle résume et compresse ses propres réflexions au fur et à mesure qu’il avance dans le projet, lui permettant de ne jamais perdre le fil, même après des dizaines de milliers de lignes de code générées, ce qui élargit la fenêtre de contexte. Autre promesse audacieuse : Codex-Max utiliserait 30 % de « jetons de réflexion » en moins par rapport à ses prédécesseurs pour arriver au même résultat. Le message est assez clair : ne vous laissez pas tenter par Google et Gemini 3 Pro, il y a des modèles pensés pour vous ailleurs.
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