Un smartphone consomme beaucoup moins qu’un réfrigérateur, mais est désormais soumis à la même classification énergétique que n’importe quel appareil électroménager.
Dans la cadre du Pacte vert européen, les constructeurs de smartphones affichent à partir du 20 juin 2025 une étiquette énergie classée entre A (la meilleure note) et G (la moins bonne).
Une mesure censée refléter la consommation énergétique annuelle d’un smartphone, en se fondant sur plusieurs critères qui ont chacun leur propre note. L’étiquette énergie remplace l’indice de réparabilité, qui devient une classe de réparabilité intégrée à l’étiquette énergie.
L’iPhone 16 classé B, le Galaxy S25 Edge noté A
Sur leurs sites, les fabricants de smartphones doivent dorénavant afficher la classe énergétique de leurs produits. Une lettre est mise en avant, avec la possibilité d’entrer dans les détails pour obtenir différentes informations.


Prenons l’exemple d’un iPhone 16, un des smartphones les plus populaires de France. L’indice de réparabilité sur 10 est remplacé par plusieurs indices :
- La note globale est B.
- L’endurance de la batterie par cycle est de 37 heures. Il s’agit ici d’un protocole standardisé qui teste différentes fonctions.
- Le nombre de cycles de la batterie à 80 % de la capacité est supérieur à 1 000.
- La capacité de la batterie est de 3 561 mAh (Apple ne communiquait pas ces infos avant, l’Europe l’y oblige).
- L’iPhone a été testé au niveau de la résistance aux chutes, de la résistance à l’eau, de l’immersion dans l’eau, de la résistance aux rayures.
- Le nombre de mises à jour minimal promis par la marque est de 5 ans.
- La classe de réparabilité est C.
- L’indice de réparabilité est 2,81 sur 5.
- Le score de désassemblage est 2,70 sur 5.
- Le score des attaches est de 3,20 sur 5.
- Le score des outils est de 1 sur 5.
- Le score des pièces détachées est de 4 sur 5.
- Le score de la durée des mises à jour est de 1 sur 5 (étonnant, vu la fiabilité d’Apple).
- Le score sur l’accès aux informations sur la réparabilité est de 5 sur 5.

Avec toutes ces notes, un iPhone 16 obtient un C en résistance aux chutes (qui correspond au nombre de chutes de 1 mètre sans dommage), un C en réparabilité (qui se fonde sur les critères ci-dessus) et un B énergétique.
Les critères européens mélangent beaucoup de choses et nécessitent de nombreux tests en laboratoires, avec des interprétations différentes. La note de 1 sur 5 est notamment étonnante : Apple est la seule marque qui met à jour tous ses appareils simultanément pendant 6-7 ans habituellement.
Chez Samsung, les notes varient entre A et C en fonction des modèles, mais le site de la marque peine encore avec l’affichage des notes (certains téléphones l’ont, d’autres pas). Il est impossible de rentrer dans les détails comme chez Apple.
Tout ce que l’on sait est qu’un appareil comme le Galaxy S25 Edge affichage une classe énergétique A, un indice de durabilité A et un score de réparabilité C. Il supporterait aussi le double de cycles par rapport à un iPhone, avec une autonomie annoncée plus élevé (40 heures et 5 minutes), malgré sa plus petite batterie. Sur chaque fiche, il y a un QR code pour que le consommateur en magasin accède aux détails.
L’étiquette énergie va-t-elle devenir un critère d’achat pour les Européens ?
Comme l’indice de réparabilité, qui a incité les constructeurs à vendre des pièces détachées et à publier des guides pour améliorer leurs notes, cette étiquette énergie devrait inciter les marques à procéder à des changements prochainement.
L’Europe est un grand marché et, même si des critères paraissent manquer de cohérence (notamment quand on compare les marques), il est probable qu’un Apple ou un Samsung tente d’obtenir les meilleures notes à l’avenir. Cela pourrait impliquer un temps plus long de développement en Europe, le temps de réaliser tous les tests. Apple alerte régulièrement sur le risque de report de ses produits dans l’UE à cause des contraintes légales.

Un des problèmes de l’étiquette énergie est qu’elle porte très mal son nom. Elle ne dit rien de la puissance d’un appareil ou de sa consommation lors de certaines tâches précises (appareil photo, jeu vidéo, consommation multimédia, arrière-plan), mais mélange plusieurs critères de durabilité avec des tests en laboratoire pas forcément représentatifs de l’usage réel. En toute logique, un smartphone avec la note D est probablement beaucoup moins énergivore qu’un réfrigérateur avec un label A.
Autre problème : l’Europe attend les marques sur des critères précis, mais ne prend pas en compte les nouvelles manières de réparer les produits (comme un courant faible pour détacher des pièces, au lieu d’outils). Apple explique avoir baissé de lui-même ses notes pour tenir compte de certaines incohérences dans la méthodologie.
Le label énergétique s’avère utile, car il permet de comparer les produits, mais ne doit néanmoins pas être interprété comme une vérité absolue. Son vrai mérite est d’inciter les constructeurs à toujours plus d’efforts, de façon à aboutir à de futurs smartphones neufs tendant vers le A dans toutes les catégories. La norme concerne aussi les tablettes dès aujourd’hui.
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