Mais où est passée la mission Progress MS-33 ? Sur le papier, le planning est pourtant clair : le prochain cargo russe devant ravitailler la Station spatiale internationale (ISS) doit en principe décoller du cosmodrome de Baïkonour (Kazakhastan) dans les prochains jours, avec une fusée Soyouz-2 — le 21 décembre 2025, aux dernières nouvelles.
Pourtant, à moins d’une semaine de l’échéance, force est de constater que c’est le calme plat côté russe. L’agence spatiale russe Roscosmos n’a plus mentionné le mot « Progress » (Прогресс) sur Telegram depuis le 29 novembre 2025. Cela, alors que sa chaîne officielle est régulièrement active : son plus récent message date d’ailleurs du 16 décembre.
Cela tranche avec la précédente communication de Roscosmos concernant la mission Progress MS-32 survenue le 11 septembre 2025 — et qui est identifiée par la NASA comme étant la mission Progress 93. Les messages étaient alors nombreux, avec des points de situation réguliers pour suivre le départ, le transit et l’arrivée du cargo jusqu’à l’ISS.
La fin du suspense (et de la mission de décembre)
Le black-out de Roscosmos semble cependant prendre fin, justement avec ce message du 16 décembre. Si la situation de Progress n’est pas évoquée explicitement, l’agence russe mentionne à demi-mots l’état du pas de tir à Baïkonour, qui a subi des dégâts à l’occasion du départ de la mission Soyouz MS-28, à la fin du mois de novembre.
On y apprend l’arrivée de 18 camions à Baïkonour pour assurer le transport d’un « kit complet » pour remplacer la cabine de service du site 31 — celui qui a été endommagé. L’agence précise que « la préparation au lancement est désormais visée pour la fin février 2026 ». En clair ? L’infrastructure de lancement est indisponible. Impossible de s’en servir le 21 décembre.
Lors du décollage du vaisseau habité Soyouz MS-28, un incident structurel majeur s’est produit. Alors que l’équipage de trois personnes filait vers l’ISS, des dégâts ont été constatés au sol. Et très vite, une conclusion, jamais officiellement admise par Roscosmos, a émergé : le site 31, unique pas de tir russe capable d’envoyer des Soyouz vers l’ISS, est hors service.
Roscosmos vise un rétablissement fin février
Résultat, Moscou est confronté à une perte momentanée de sa capacité souveraine à mener des missions habitées. En effet, aucun autre spatioport russe n’est calibré pour ce genre de mission. Il faut donc cravacher pour que le site kazakh soit rétabli le plus vite possible. D’ici là, il faudra se reposer sur SpaceX et les États-Unis.
Malgré tout, le communiqué de Roscosmos affirme que « le programme habité se poursuit ». L’estimation faite par l’agence russe table sur un retour aux affaires à la fin février 2026, soit dans un peu plus de deux mois. C’est un calendrier ambitieux : d’autres estimations officieuses tablent plutôt sur des réparations achevées d’ici à la fin du printemps.
Pour respecter ce planning, Roscosmos détaille ses mesures : plus de 130 employés répartis en deux équipes, travaillant sans relâche de 8h du matin à minuit. Un hangar de 13 000 m² est mobilisé pour préparer les pièces de rechange, avant le montage. Une course contre-la-montre, en somme, pour montrer que c’est juste une péripétie et que l’accès russe à l’espace n’a jamais été vraiment menacé.
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