Le fiasco continue chez OpenAI, alors que 650 employés, sur les 770 que compte l’entreprise au total, demandent la démission du conseil d’administration et le retour de Sam Altman et Greg Brockman. L’avenir du créateur de ChatGPT est plus que jamais en suspens.

Rien ne va plus chez OpenAI, qui est plus que jamais au bord de l’implosion. En un week-end, le créateur de ChatGPT est passé du statut d’entreprise en vogue à celui d’une entreprise en pleine autodestruction. Son conseil d’administration a décidé de licencier Sam Altman, son cofondateur et CEO, sans justification. En un week-end, du 17 au 19 novembre 2023, OpenAI a eu trois CEO (Sam Altman, Mira Murati, puis Emmett Shear). L’entreprise a fait croire pendant quelques heures qu’elle allait réhabiliter Sam Altman, avant de changer d’avis brusquement, malgré les demandes de Microsoft et des autres investisseurs. Depuis, Sam Altman et une partie de son équipe ont annoncé qu’ils allaient rejoindre Microsoft, pour continuer leur mission.

Au lendemain de ce « coup d’état », 650 employés ont envoyé une lettre au conseil d’administration d’OpenAI qui a prouvé qu’il était « incompétent ». Ils réclament des changements et menacent de démissionner, pour rejoindre Microsoft et Sam Altman.

OpenAI est en train de se saborder

650 signataires, cela représente la majorité des employés d’OpenAI (on estime sa masse salariale à 770 en novembre 2023). D’autres pourraient suivre dans les prochaines heures, puisque tous ne sont pas encore réveillés et au courant de l’initiative. Une première version de cet article parlait de 500 employés.

Dans leur lettre, les employés d’OpenAI déplorent l’incompétence du conseil d’administration qui, en plus de ne pas avoir fourni de justifications sur les raisons du licenciement de Sam Altman, a anéanti des mois de travail en une décision. Les employés se disent fiers d’avoir propulsé OpenAI à une position forte, mais s’inquiètent de voir tous leurs accomplissements réduits à néant par un conseil d’administration qui a choisi de ne pas protéger les intérêts de l’entreprise.

Sam Altman devrait revenir comme patron d'OpenAI // Source : Numerama
Sam Altman. // Source : Numerama

Dans la lettre, ironiquement signée par Ilya Sutskever, qui fait partie des votants qui ont licencié Sam Altman mais qui dit depuis regretter, les 650 employés d’OpenAI font du chantage à leur direction. Ils réclament la démission du conseil d’administration et le retour de Sam Altman et de Greg Brockman, ainsi que l’arrivée de nouveaux directeurs indépendants. Si OpenAI n’écoute pas, ils démissionneront tous pour rejoindre Microsoft.

La lettre des employés d’OpenAI en entier

Sur Wired, on peut lire la lettre dans son intégralité. Nous avons demandé à ChatGPT de la traduire en français, si vous souhaitez la consulter en entier. Ce nouveau rebondissement laisse en tout cas penser que l’avenir de Sam Altman n’est pas encore arrêté et que son arrivée chez Microsoft est loin d’être définitive.

La lettre :

« À l’attention du Conseil d’Administration d’OpenAI,

OpenAI est la principale entreprise d’IA dans le monde. Nous, les employés d’OpenAI, avons développé les meilleurs modèles et repoussé les frontières du domaine. Notre travail sur la sécurité et la gouvernance de l’IA façonne les normes mondiales. Les produits que nous avons créés sont utilisés par des millions de personnes dans le monde entier. Jusqu’à présent, l’entreprise pour laquelle nous travaillons et que nous chérissons n’a jamais été dans une position aussi forte.

Le processus par lequel vous avez licencié Sam Altman et écarté Greg Brockman du conseil a mis en péril tout ce travail et sapé notre mission et notre entreprise. Votre conduite a clairement montré que vous n’aviez pas la compétence pour superviser OpenAI.

Lorsque nous avons tous appris de manière inattendue votre décision, l’équipe de direction d’OpenAI a agi rapidement pour stabiliser l’entreprise. Elle a attentivement écouté vos préoccupations et a tenté de coopérer avec vous sur tous les plans. Malgré de nombreuses demandes de faits spécifiques pour vos allégations, vous n’avez jamais fourni de preuves écrites. Ils ont également progressivement réalisé que vous n’étiez pas capables d’exécuter vos fonctions et que vous négociiez de mauvaise foi.

L’équipe de direction a suggéré que le chemin le plus stabilisant vers l’avant – celui qui servirait le mieux notre mission, notre entreprise, nos parties prenantes, nos employés et le public – serait que vous démissionniez et mettiez en place un conseil d’administration qualifié qui pourrait mener l’entreprise vers la stabilité.

La direction a travaillé avec vous jour et nuit pour trouver une issue mutuellement acceptable. Pourtant, deux jours après votre décision initiale, vous avez de nouveau remplacé le PDG intérimaire Mira Murati contre les meilleurs intérêts de l’entreprise. Vous avez également informé l’équipe de direction que permettre la destruction de l’entreprise serait « conforme à la mission ».

Vos actions ont clairement montré que vous êtes incapables de superviser OpenAI. Nous ne pouvons pas travailler pour ou avec des personnes qui manquent de compétence, de jugement et de soin pour notre mission et nos employés. Nous, les soussignés, pourrions choisir de démissionner d’OpenAI et de rejoindre la nouvelle filiale de Microsoft dirigée par Sam Altman et Greg Brockman. »

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