Que se passe-t-il chez OpenAI ? En fin de journée le 17 novembre, le créateur de ChatGPT a annoncé sa décision de licencier Sam Altman, son CEO et cofondateur. Un renvoi aussi inattendu que fracassant, alors que Sam Altman est l’homme qui a réussi à mettre OpenAI à la table des GAFAM. Est-ce lié à un scandale caché ? À un complot orchestré par ses concurrents ? OpenAI s’est contenté d’expliquer qu’Altman « n’était pas toujours franc dans ses communications », ce qui semble un peu faible pour licencier l’homme qui a hissé l’entreprise aussi haut. Son renvoi a provoqué la colère de nombreux cadres d’OpenAI, qui ont décidé de démissionner, et énervé Microsoft, le partenaire d’OpenAI, qui aurait aimé être prévenu en avance.
24 heures plus tard, le 18 novembre, The Verge révèle que le conseil d’administration d’OpenAI souhaiterait faire revenir celui qu’il a licencié et humilié, alors que Sam Altman et les démissionnaires de l’entreprise ont exprimé leur envie de créer une nouvelle structure. Comment expliquer un tel fiasco ?
Sam Altman va-t-il revenir ?
La veille de la sortie de The Verge, OpenAI déclarait que son « conseil d’administration n’a plus confiance dans la capacité [d’Altman] à continuer à diriger OpenAI ». Comment peut-il avoir changé d’avis aussi vite, après avoir affolé la presse du monde entier un samedi, qui s’interroge sur la capacité de résistance d’OpenAI à un tel fiasco ?
Selon The Verge, Sam Altman réclamerait d’importants changements dans la gouvernance d’OpenAI pour revenir, alors que Mira Murati, ex-directrice de la technologie d’OpenAI, assure la direction de l’entreprise par intérim.
Sam Altman va-t-il juste fermer les yeux sur cet épisode, après s’être exprimé plusieurs fois publiquement sur son éviction ? Le retour de certains de ses partenaires, dont Greg Brockman (cofondateur et président d’OpenAI), Jakub Pachocki (directeur de la recherche), Aleksander Madry (directeur de la gestion des risques) et Szymon Sidor (un chercheur majeur), qui ont suivi Sam Altman, pourrait avoir de l’importance. Ils ont sûrement motivé OpenAI à changer d’avis.
Comment l’entreprise a-t-elle pu penser qu’elle pouvait éliminer le visage le plus connu du monde de l’IA aussi facilement ? Ou que ses investisseurs ne feraient pas pression pour sauver celui à qui OpenAI doit sa valorisation ? Ne pas les avoir prévenus en amont est déjà une faute. Selon Forbes, Microsoft ferait pression pour qu’OpenAI choisisse la « stabilité ». L’entreprise est le principal investisseur d’OpenAI.
Quoiqu’il arrive, cet épisode révèle un problème majeur de gouvernance chez OpenAI, pourtant considéré par beaucoup comme « the next big one ». Sam Altman ne manquerait pas de possibilités de rebondir ailleurs s’il décidait de refuser l’offre d’OpenAI. La France a d’ailleurs invité l’entrepreneur à la rejoindre par le biais de son ministre du numérique, quelques heures après l’annonce du laboratoire Kyutai, dédié à l’IA, financé par Xavier Niel et Rodolphe Saadé.
Licencié par le conseil d’administration d’Apple en 1985, Steve Jobs avait dû attendre 12 ans pour revenir. Le retour de Steve Altman quelques heures après son licenciement rendrait la comparaison entre ces deux histoires moins évidente, alors que beaucoup lient les destins de ces deux hommes depuis quelques heures.
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