Au cours de la soirée Meta Connect, Mark Zuckerberg a attendu 33 minutes avant de prononcer le mot « métavers » pour la première fois, alors qu’il n’avait que ça en tête les années précédentes. La conférence virtuelle, organisée dans le métavers Horizon Worlds, n’a rassemblé qu’une quinzaine de personnes.

Le métavers est-il mort ? Numerama a passé 2 heures devant la conférence Meta Connect le 27 septembre et tout laisser penser que le monde virtuel dont rêve Mark Zuckerberg est déjà un vestige du passé.

Fervent défenseur du métavers — puisqu’il s’agit d’une idée qu’il a lui-même propulsée sur la sphère publique — Mark Zuckerberg a complètement ignoré le sujet lors de sa grande conférence du 27 septembre. Il a préféré évoquer l’idée de réalité mixte et, surtout, l’intelligence artificielle générative (que certains qualifient ironiquement de « nouveau métavers », en termes d’attention médiatique). Encore plus intéressant : la version virtuelle de la conférence, organisée dans le métavers Horizon Worlds, était aussi vide qu’inintéressante. Meta semble avoir compris une chose : il y a d’autres moyens pour vendre un casque VR que de faire croire en des mondes virtuels.

33 minutes sans prononcer le mot métavers

L’édition 2023 du Meta Connect était étrange. Présentée comme un « événement virtuel » qui devait commencer à 19h, elle a finalement démarré à 19h30 sous la forme d’une vraie conférence en direct de Menlo Park, au siège de Meta.

Mark Zuckerberg est arrivé sur scène sous les applaudissements de ses employés et des quelques journalistes conviés sur place, pour annoncer un sommaire en trois parties : casque Meta Quest 3, intelligences artificielles Meta AI et lunettes Ray-Ban Stories 2. Autre originalité : la présentation simplifiée de Zuck a été suivie par une version plus exhaustive, reprenant le même sommaire, avec des vice-présidents qui ont détaillé les annonces. Bref, tout a été dit deux fois.

Cette capture d'écran n'est pas anodine. Pour mettre en avant son Quest 3, Mark Zuckerberg parle de la diffusion d'événements sportifs en réalité mixte. Comme Apple.
Cette capture d’écran n’est pas anodine. Pour mettre en avant son Quest 3, Mark Zuckerberg parle de la diffusion d’événements sportifs en réalité mixte. Comme Apple. // Source : Meta

Pendant toute la présentation du Meta Quest 3, Mark Zuckerberg n’a parlé que de réalité virtuelle et de réalité mixte. Son casque a repris la vision de l’ordinateur spatial à la Apple, en plus d’une dimension jeu vidéo que l’on ne trouve pas dans le Vision Pro. Ce n’est qu’à la 33è minute de la conférence, lorsqu’il parlait de ses IA avec des personnalités, que Mark Zuckerberg a prononcé le mot « métavers ».

Il n’était pas ici question de vendre son casque, mais de dire que les IA pourront interagir avec les humains dans le monde virtuel. On est loin du message des années précédentes.

C'est à ce moment que Mark Zuckerberg a évoqué l'idée de discuter avec une IA dans le métavers.
C’est à ce moment que Mark Zuckerberg a évoqué l’idée de discuter avec une IA dans le métavers. // Source : Meta

À la même conférence en 2022, Mark Zuckerberg avait parlé du métavers plusieurs dizaines de fois. Le créateur de Facebook semblait convaincu qu’il s’agissait du meilleur argument pour vendre son nouveau casque haut de gamme Meta Quest Pro, même si ce dernier n’a pas rencontré le succès espéré.

Le parallèle avec 2023 est saisissant. Les équipes de Mark Zuckerberg semblent lui avoir fait comprendre que l’idée de métavers n’était pas rassurante pour les consommateurs et qu’il était temps que Meta s’en détache.

La diffusion de la conférence dans le métavers a réuni 15 personnes

Un autre phénomène appuie notre constat.

Si la foule a applaudi chaudement Mark Zuckerberg à chaque fois qu’il a mentionné l’application « Horizon Worlds » (sans doute parce qu’il s’agissait d’employés de Meta), l’événement organisé par Meta dans le métavers n’a pas rassemblé les foules. Le groupe de Mark Zuckerberg avait eu l’idée, comme l’année dernière, d’organiser un rassemblement virtuel où serait diffusée la conférence sur un écran géant. Son objectif était évidemment de réunir les fans, pour qu’ils puissent interagir et discuter des annonces. La même chose avait déjà eu lieu l’année dernière et Numerama était un des rares médias à s’être prêté au jeu. Nous y sommes retournés en 2023.

Première observation : Meta a vu plus petit. Fini l’espace 3D géant dans lequel il fallait courir pour ne pas arriver en retard à la salle de conférence, place désormais à une petite scène publique, au milieu du monde virtuel.

Deuxième observation : il n’y avait personne. Numerama y est resté de 18h30 à 19h30 et a croisé une quinzaine de curieux lors du pic de fréquentation. Les participants ne semblaient pas discuter entre eux, tous étaient là statiquement. Ironiquement, les sièges virtuels mis à disposition par Meta sont restés vides. Nous avons suspecté l’organisation d’avoir organisé plusieurs événements parallèles pour éviter de saturer les serveurs, mais comme nous sommes arrivés trois fois dans le même canal en nous déconnectant et nous reconnectant… Tout laisse penser que le Meta Connect a vraiment attiré très peu de monde.

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Faut-il s’étonner de ce « flop » ? Oui et non. L’an passé, Meta avait organisé une conférence virtuelle assez ambitieuse avec un décor qui se transformait et une partie en 3D. Cette année, il s’est contenté de diffuser la conférence en 2D sur un écran géant, ce qui supprime tout l’intérêt de la réalité virtuelle. Meta semblait savoir que personne ne viendrait.

On aime beaucoup les rangées de sièges restées vides.
On aime beaucoup les rangées de sièges restées vides. // Source : Numerama

Malgré tout, Numerama croit au succès du Meta Quest 3, repositionné comme un appareil de réalité mixte et de réalité virtuelle, et non pas comme un moyen d’accéder à l’Internet du futur. À 570 euros, Meta a peut-être trouvé le bon équilibre, sans métavers.

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