Chez Binance, le temps n’est pas au beau fixe. La plateforme d’échange de crypto la plus importante au monde, qui vient de fêter son 6e anniversaire, a licencié 1 000 employés, a appris le Wall Street Journal. Dans un article du 14 juillet 2023, le journal a indiqué que les renvois avaient eu lieu lors des dernières semaines. Encore plus préoccupant, la vague de licenciements ne serait pas finie : une source proche du dossier citée par le journal précise que ce sont près d’un tiers des employés de Binance qui pourraient être remerciés. Des salariés américains ont ainsi été renvoyés, tout comme une trentaine d’employés indiens chargés des relations clients.
L’entreprise, qui comptait 8 000 employés avant les licenciements, a été contactée par le journal et a tenu à minimiser la situation et à rassurer sur sa santé. Pourtant, les problèmes s’accumulent pour Binance. L’entreprise est visée par plusieurs plaintes et enquêtes aux États-Unis, dont une menée par le ministère de la Justice. Récemment, des cadres de l’entreprise ont présenté leur démission, secouant encore plus l’entreprise. Pour Binance et son PDG Changpeng Zhao, cette vague de licenciement n’augure rien de bon.
Binance dans la tourmente à cause des enquêtes américaines
Questionnée sur les récents licenciements, Binance a tenté de rassurer. « Étant donné que nous nous préparons pour le prochain cycle de bull market, il est devenu clair que nous devions nous concentrer sur la densité des talents dans l’ensemble de notre organisation, afin de nous assurer que nous restons agiles et dynamiques », a déclaré un porte-parole de l’entreprise au Wall Street Journal. « Il ne s’agit pas de redimensionner les effectifs, mais plutôt de réévaluer si nous disposons des talents et de l’expertise nécessaires dans les fonctions essentielles. »
Binance était cependant dans la tourmente bien avant l’annonce des licenciements. La plateforme accumule les déboires avec la justice : dès juillet 2021, elle était visée par une plainte en France suite à un problème survenu sur l’espace de trading ; le même mois, la Thaïlande déposait plainte à son tour, expliquant que Binance n’avait pas l’autorisation d’opérer dans le pays. En juillet 2022, c’étaient les Pays-Bas qui demandaient 3,3 millions d’euros à l’entreprise en réparation pour ne pas s’être accréditée dans les règles.
Surtout, Binance accumule les déboires aux États-Unis. Depuis mai 2021, la Justice et le fisc américains estiment que les crypto-monnaies pourraient être utilisées pour masquer des transactions illégales sur Binance, et enquêtent sur le blanchiment d’argent qui pourrait y avoir lieu. En mai 2023, le département de la Justice a ouvert une nouvelle enquête contre Binance, car elle soupçonne l’entreprise d’avoir permis à la Russie d’échapper aux sanctions internationales à la suite de son invasion de l’Ukraine.
Ce sont ces enquêtes de la Justice américaine qui sèment le plus le trouble au sein de l’entreprise. Dans un autre article, publié le 7 juillet, le Wall Street Journal rapportait déjà que des cadres de Binance craignaient que le ministère n’engage des poursuites contre l’entreprise et contre son PDG, Changpeng Zhao. Le milliardaire refuserait pourtant de laisser le contrôle de Binance à d’autres cadres, alors que, selon le Wall Street Journal, « beaucoup au sein de la firme pensent qu’il pourrait mettre en danger la survie de Binance ». Les départs successifs de plusieurs dirigeants, dont l’avocat de Binance, sont autant de preuves que le futur de l’entreprise est plus que jamais incertain.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Abonnez-vous gratuitement à Artificielles, notre newsletter sur l’IA, conçue par des IA, vérifiée par Numerama !