Les derniers résultats financiers du groupe Meta, meilleurs qu’espérés, révèlent une nouvelle perte de 3,99 milliards de dollars pour la division en charge du métavers et de la réalité virtuelle. Pas de quoi inquiéter Mark Zuckerberg, qui reste convaincu qu’il a raison.

Dans 10 ans, Mark Zuckerberg pourra-t-il dire qu’il avait raison ?

En annonçant tout miser sur le métavers et en renommant son entreprise Meta à la fin de l’année 2021, le créateur de Facebook a réussi une immense opération de communication. Pendant plus de six mois, l’industrie entière a parlé du métavers, souvent pour tout et rien dire. Les scandales dans lesquels s’était empêtré Facebook semblaient alors derrière lui, à tel point que beaucoup se sont interrogés sur les réelles motivations de Mark Zuckerberg. Croyait-il vraiment au métavers, ou a-t-il joué avec la naïveté des observateurs, pour détourner l’attention ?

Plus le temps passe, plus Mark Zuckerberg laisse penser que ses motivations étaient sincères. Plus personne ne s’intéresse au métavers, son casque Quest Pro a fait un immense flop, ce qui l’a obligé à casser les prix, mais le patron de Meta reste convaincu qu’il est juste en avance sur son temps. Il est possible qu’il ait raison, mais Meta ne pourra pas perdre de l’argent éternellement.

Le gouffre financier du métavers, sauvé par les bons résultats ailleurs

Au premier trimestre 2023, Meta a réalisé un chiffre d’affaires de 28,6 milliards de dollars. C’est plus qu’au même trimestre de l’année dernière, ce qui a rassuré les investisseurs sur sa bonne santé financière. Meta s’est aussi félicité d’avoir franchi le cap des 2 milliards d’utilisateurs quotidiens de l’application Facebook, ce qui est la preuve que son réseau social historique n’est pas tant sur le déclin. La seule note noire concerne les profits du groupe, de 5,7 milliards de dollars, soit 24 % de moins qu’il y a un an.

Sans le métavers, le bénéfice de Meta aurait été nettement plus important. La division Reality Labs, en charge de tout ce qui touche à la réalité virtuelle, mixte et augmentée, a perdu à elle seule 3,99 milliards de dollars. Cela s’explique par le fait que les ventes de casques sont trop petites pour rapporter de l’argent aujourd’hui, alors que la Reality Labs investit énormément en recherche et développement. C’est un gouffre financier pour Meta, même si son patron espère que toutes ces années de recherche finiront par payer. Il est évident que Meta a une belle avance en VR aujourd’hui, mais il lui faut maintenant convaincre le public de son utilité.

Le Meta Quest Pro. // Source : Thomas Ancelle / Numerama
Le casque Meta Quest Pro est super pour travailler et se divertir, mais Meta préfère communiquer sur son métavers. // Source : Thomas Ancelle / Numerama

Même si Meta est dans ce que Mark Zuckerberg appelle « l’année de l’efficacité » (il faut comprendre l’année de la réduction des coûts, avec beaucoup de licenciements et moins de projets farfelus), le milliardaire refuse d’admettre que le concept du métavers ne prend pas. Meta compte continuer de financer sa division Reality Labs, même si elle lui coûte des milliards tous les trimestres. Mark Zuckerberg a notamment indiqué que les rumeurs selon lesquelles Meta souhaiterait moins investir dans le métavers n’étaient « pas exactes ».

Au prochain trimestre, Meta pourrait être aidé par Apple, qui devrait annoncer son casque de réalité mixte le 5 juin. Si le créateur de l’iPhone trouve la bonne formule marketing, peut-être qu’il aidera Meta à booster ses ventes. Autrement, Meta risque de continuer à perdre de l’argent.

Le ChatGPT de Facebook, bientôt disponible chez « des milliards de personnes » ?

Même si le métavers est son avenir, Meta ne compte pas passer à côté de la révolution des intelligences artificielles génératrices, façon ChatGPT. Durant son appel avec les investisseurs, Mark Zuckerberg a expliqué voir « une opportunité de proposer des IA conversationnelles à des milliards de personnes d’une manière qui sera utile et significative » dans les prochains mois.

« Nous explorons des expériences de chat dans WhatsApp et Messenger, des outils de création visuelle pour les posts dans Facebook et Instagram et les publicités, et au fil du temps des expériences vidéo », détaille Mark Zuckerberg, qui imagine aussi le métavers comme un bon endroit où une IA façon Jarvis pourrait s’avérer révolutionnaire. Meta reconnaît qu’il a pris du retard au début, mais Mark Zuckerberg jure qu’il l’a désormais rattrapé. L’IA à la sauce Facebook arrive !

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