Une étude britannique démontre que les joueurs peuvent être convaincus de l’efficacité d’une intelligence artificielle pour améliorer leur expérience de jeu, même lorsqu’aucune IA n’est implémentée.

Voilà une étude qui sera reçue avec grand intérêt par les équipes marketing des éditeurs de jeux vidéo, qui pourrait conduire à davantage d’exagérations ou de mensonges dans la façon dont les fonctionnalités sont présentées. Car il est désormais scientifiquement prouvé que les joueurs y croient et arrivent à se persuader que c’est vrai, même quand c’est faux.

Le New Scientist rapporte ainsi les travaux d’une équipe de chercheurs de l’Université de York, en Grande-Bretagne, qui ont démontré l’efficacité de l’effet placebo auprès des joueurs. A l’instar des médecins qui parviennent à convaincre des patients de l’efficacité de pilules qui n’ont aucune molécule active, et à obtenir un réel curatif réel, les éditeurs de jeux vidéo peuvent convaincre les joueurs que leur jeu est plus intelligent ou plus intéressant qu’il ne l’est en réalité.

Pour faire leur démonstration, les chercheurs ont demandé à un groupe de 21 sujets de jouer à deux sessions successives du jeu Don’t Starve, dans lequel le joueur incarne un scientifique qui doit survivre dans un monde hostile, en ramassant des ressources et des objets qui l’aideront à combattre les ennemis.

L’essentiel c’est d’y croire

Dans la première session, il est dit aux joueurs qu’ils joueront sur une carte entièrement générée de façon aléatoire. Puis pour la session suivante, il leur est dit qu’ils jouent sur une version améliorée du jeu, avec une carte modélisée par une intelligence artificielle (IA) qui s’adapte au niveau du joueur. En réalité, les deux sessions proposaient strictement le même jeu, sans aucune IA pour la génération des cartes, qui étaient effectivement entièrement dues au hasard.

Or lors de la deuxième session, les joueurs ont trouvé que le jeu était plus divertissant et plus immersif, voire plus dur. Aucun des 21 joueurs n’a trouvé que le jeu était exactement pareil entre les deux sessions.

Une autre étude a ensuite été réalisée avec un groupe de 40 joueurs, qui a confirmé l’efficacité de l’effet Placebo. Mais cette fois les joueurs ont été séparés en deux groupes témoins, l’un sur le jeu normal, l’autre sur le jeu prétendument amélioré. Les seconds ont donné des appréciations plus positives à leur expérience ludique.

Aussi, si vous êtes développeurs d’un jeu vidéo, dite qu’il est intelligent. Les joueurs y croiront, et arriveront même à s’en persuader.


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