Il n’existe aucun autre cas repertorié dans la littérature scientifique d’un contrôle direct de la taille de la pupille.

Votre pupille change de taille en fonction de la lumière présente dans votre environnement. Dans un endroit très sombre, vos pupilles vont se dilater, en s’agrandissant, afin qu’un maximum de lumière puisse entrer et que vous gardiez ainsi une capacité de vision optimale ; inversement, s’il y a beaucoup de lumière, la pupille va se contracter pour réguler l’entrée de la lumière. De fait, la taille de la pupille va aussi varier selon la proximité avec un objet sur lequel est fait le focus.

Il s’agit d’une réaction parfaitement naturelle. Mais certaines personnes arrivent à contrôler ce mécanisme de dilatation/contraction, en mobilisant des méthodes indirectes, en agissant de l’extérieur sur les pupilles ou en imaginant un environnement sombre ou lumineux. Jusque là, nous restons dans des cas parfaitement classiques bien connus.

Une étude publiée dans l’édition d’octobre 2021 de International Journal of Psychophysiology, et déjà disponible en ligne, se penche sur un cas unique à ce jour : le contrôle direct, sans le moindre stratagème, de la taille de la pupille.

« Considéré comme impossible par la littérature actuelle »

Ce papier de recherche est une étude de cas sur la capacité d’un seul et même homme, présenté sous les initiales « D.W. ». Dès l’âge de 15 ans, celui-ci a découvert qu’il pouvait faire « trembler » ses globes oculaires, réduisant ainsi la taille de ses pupilles. Puis il a appris à maîtriser ce tremblement comme s’il ne contrôlait qu’un muscle. En racontant en quelque sorte son origin story aux chercheurs, il explique qu’au début, il devait se concentrer devant un objet, puis qu’il a appris à le faire naturellement, sans concentration particulière sur un objet. Dorénavant, il lui suffit de se concentrer sur son œil lui-même : pour contracter la pupille, il a la sensation de « tendre » quelque chose, comme de faire une flexion musculaire ; pour la dilater, cela consiste à relâcher, détendre son globe oculaire.

La taille de la pupille varie naturellement selon la luminosité. // Source : Pixabay

La taille de la pupille varie naturellement selon la luminosité.

Source : Pixabay

C’est assez efficace : les auteurs du papier de recherche ont mesuré que D.W. peut dilater la pupille jusqu’à 2,4 millimètres de diamètre ; et la contracter jusqu’à 0,88 mm. Et le « superpouvoir » est même encore plus surprenant : lorsque la pupille est déjà dilatée à son maximum par une situation naturelle, en approchant un objet très proche de l’œil tout en le gardant dans un focus de netteté, alors D.W. peut encore augmenter la dilatation de sa pupille.

Les tests menés par les scientifiques ont montré que l’homme ne semble pas utiliser l’une des stratégies indirectes connues, et qu’il s’agit bien d’un contrôle direct, ce qui est « considéré comme impossible par la littérature actuelle ». Raison pour laquelle les scientifiques ont décidé d’approfondir, avec un scanner cérébral (en imagerie par résonance magnétique fonctionnelle). Ils y ont trouvé, peut-être, un élément de réponse.

Dans le cerveau de D.W., les scientifiques ont pu identifier une activité accrue dans les circuits dédiés au contrôle volitionnel — c’est-à-dire les zones dédiées à la volition, ce qui est relatif, au niveau cérébral, à la capacité de prendre des décisions volontaires.

À l’heure actuelle, D.W. est le seul cas répertorié à maîtriser les « muscles » de son globe oculaire pour contrôler sa pupille. Les auteurs de l’étude ne savent pas encore dire si tout le monde pourrait, dans l’absolu, acquérir cette capacité. Ils ne savent pas non plus s’il existe d’autres cas similaires, et ils passent d’ailleurs un appel (si vous pensez correspondre à cette étude, écrivez, en anglais, à : [email protected]).

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