Des pyrocumulus peuvent se former au-dessus de sources intenses de chaleur. C’est le cas à Lytton pendant les incendies provoqués par la vague de chaleur record de juin 2021.

Fin juin 2021, le nord-ouest du Pacifique a connu une vague de chaleur inédite. Certaines villes ont atteint des températures battant tous les records du Canada. C’est le cas de la ville de Lytton, où le thermomètre est monté à 46,6, puis 47,9, et, enfin, 49,6 degrés Celsius.

De telles chaleurs ne sont pas sans conséquence sur les installations humaines ni sur la nature. Les températures ont fait fondre des câbles électriques. Plus largement, les sols ont connu une soudaine évapotranspiration : l’écosystème s’est asséché. Dans de telles conditions, quelques étincelles suffisent pour que tout s’embrase. Il en résulte de puissants incendies, tout particulièrement dans la ville de Lytton.

Le brasier a provoqué l’apparition, en Colombie-Britannique, d’un type de nuages que l’on ne voit pas si souvent : des pyrocumulus, ou pyrocumulonimbus (ou même cumulonimbus Flammagenitus, « nuages orageux créés par le feu »).

Comment se forment les pyrocumulus ?

Les pyrocumulus apparaissent au-dessus de sources de chaleur particulièrement intenses — un violent incendie ou une éruption volcanique. Ces nuages sont grands (plusieurs kilomètres de haut) et denses. Ils peuvent être à l’origine d’éclairs. C’est précisément ce qu’il s’est passé au-dessus de la Colombie-Britannique, ces derniers jours, comme on peut l’observer sur les images satellites partagées par la Nasa. Ci-dessous, il est possible de voir la source (« Active Fire, IR signature ») et le pyrocumulus qui s’est formé en conséquence (« Pyrocumulonimbus cloud »).

Le pyrocumulus formé au-dessus de la ville de Lytton, consécutivement à la vague de chaleur historique de juin 2021. // Source : Nasa

Le pyrocumulus formé au-dessus de la ville de Lytton, consécutivement à la vague de chaleur historique de juin 2021.

Source : Nasa

Leur origine s’explique assez simplement : l’air chaud s’échappe de l’incendie et, par un phénomène de convection, cela transporte de la vapeur d’eau dans l’atmosphère, ce qui génère finalement ces nuages. « Les nuages sont un mélange de fumée brune et de glace blanche, ils apparaissent donc plus blancs que les panaches de fumée sèche à l’ouest de chaque feu », détaille la Nasa.

Les pyrocumulus sont des nuages orageux, des « tempêtes de feu » (la Nasa les surnomme avec humour « les dragons cracheurs de feu des nuages »).

Ils produisent effectivement d’importantes tempêtes, en générant tout à la fois des précipitations et de la foudre. Ces derniers jours, le North American Lightning Detection Network a justement enregistré 710 177 occurrences de foudre en Colombie-Britannique en seulement 15 heures — 597 314 n’ont pas touché le sol. Ces éclairs proviennent des particules de cendre chargées électriquement, et qui se déplacent rapidement vers le haut du nuage, provoquant une différence de potentiel électrique à l’origine de la détonation.

Les pyrocumulus présentent alors un risque d’expansion de l’incendie original. Les courants descendants créés par les précipitations augmentent le vent ; et la foudre peut provoquer de nouveaux départs de feux.


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