Les tests PCR vont désormais chercher les mutations du coronavirus, et non pas les variants. Ce changement prendra effet dans les semaines qui viennent, car cela serait plus pertinent d’un point de vue médical.

La crise sanitaire nous a appris tout un vocabulaire jusque-là réservé à certains domaines de la recherche. Il est désormais courant de parler de taux d’incidence, de taux de reproduction… Mais aussi de variants de virus, et désormais de mutations. Mais quelle est la différence entre ces deux termes, à première vue assez similaires ? Une différence de taille, si l’on en croit les virologues qui ont demandé dès le 26 avril, dans une étude publiée dans le Journal of Clinical Microbiology à ce que les tests PCR se concentrent maintenant sur le criblage des mutations plutôt que des variants.

Un variant pour plusieurs mutations

Les variants, pour commencer. Anglais, brésilien, sud-africain, indien ou même breton, ils sont devenus célèbres et très couramment utilisés, à tel point que l’OMS a demandé à les renommer pour ne pas stigmatiser les lieux auxquels ils sont rattachés. Il s’agit à chaque fois d’une nouvelle souche du virus. Un variant est une version « améliorée », en quelques sortes (du moins, du point de vue du virus lui-même), puisqu’elle se diffuse plus rapidement. Si le but du virus est de se reproduire et de se diffuser chez un plus grand nombre d’êtres vivants, il doit trouver de nouvelles manières pour résister aux différents traitements ou vaccins susceptibles d’arrêter sa course.

Il existe déjà d'autres types de coronavirus, aptes notamment à déclencher des rhumes. Ils pourraient avoir une structure proche de SARS-CoV-2 et donc être à l'origine d'une possible immunité croisée. // Source : Pixabay

Il existe déjà d'autres types de coronavirus, aptes notamment à déclencher des rhumes. Ils pourraient avoir une structure proche de SARS-CoV-2 et donc être à l'origine d'une possible immunité croisée.

Source : Pixabay

Cette évolution se fait via des mutations. C’est un ensemble de mutations qui permet l’apparition d’une nouvelle souche (un nouveau variant) du virus. Pour entrer davantage dans le détail, il y a mutation lorsqu’il y a un changement dans l’ARN du virus, son matériel génétique. Une mutation est un accident, elle se produit à de rares occasions chez tous les êtres vivants, humains compris. En revanche, un virus se multiplie énormément. Selon une étude relayée par Le Monde, un être humain infecté possède entre 1 et 100 milliards de particules virales. Sur autant d’itérations, il est beaucoup plus facile d’obtenir de nombreuses mutations.

À partir de quand un virus muté devient-il un variant ?

Le variant étant le fruit de plusieurs mutations, il existe à partir du moment où le virus a identifié une « bonne » mutation. C’est-à-dire celle qui va lui permettre de se répandre davantage. À partir de là, les réplications du virus qui possèdent ce gène modifié vont mieux survivre que leurs congénères et seront donc plus répandues par la suite. Cette mutation devient une souche virale, et se multiplie à la manière du variant dit britannique en France qui est devenu très largement dominant.

Pourquoi les tests doivent cibler les mutations en priorité ?

Les mutations sont plus intéressantes pour les chercheurs, car elles indiquent davantage de précisions. Ainsi, certaines mutations clés se retrouvent dans différents variants et portent certaines caractéristiques du virus particulièrement intéressantes. Parmi elles, la mutation E484K identifiée dans les variants sud-africain et brésilien. Elle rend le virus résistant au vaccin. Savoir que cette mutation se répand dans plusieurs souches du virus est beaucoup plus important que de savoir que tel ou tel variant devient dominant dans un territoire. En plus, par définition, un variant n’existe que quand il s’est assez largement répandu pour être identifié. Sinon, ce n’est qu’une mutation parmi d’autres qui n’a pas forcément vocation à prospérer. Une mutation identifiée tôt comme possédant une résistance au vaccin ou une capacité à provoquer des formes graves de la maladie pourra être contenue plus efficacement.

Certains laboratoires ont commencé à utiliser les nouveaux kits pour détecter les mutations les plus importantes. Et tous devraient être équipés d’ici une semaine environ.

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