Le grand jour approche. Sauf coup de théâtre, le décollage de la mission Mars 2020 se fera le 30 juillet depuis Cap Canaveral. Le cœur du programme consiste à déposer en 2021 un rover sur la planète rouge, mais aussi un drone hélicoptère expérimental. C’est en tout cas ce qui est prévu à court terme. Car cette mission a aussi un volet à long terme, avec un retour d’échantillons sur Terre.
C’est en effet en 2026 qu’une sonde spatiale doit être envoyée à proximité de la planète rouge, avec une insertion en orbite en 2028. Une fois la récupération des échantillons effectuée, une étape qui doit prendre près d’un an, la sonde repartira alors vers son point de départ, en utilisant sa propulsion pour échapper à l’attraction de Mars. Le rendez-vous avec la Terre est planifié pour 2031.
On sait désormais qui se chargera de construire cette fameuse sonde : ce sera Airbus. Dirk Hoke, le patron de la division défense et espace du groupe européen, a annoncé la nouvelle le 29 juillet sur Twitter. « Airbus est très heureux d’être sélectionné [pour cette mission]. Le retour d’échantillons martiens sur Terre porte la science interplanétaire à un niveau supérieur ! », s’enthousiasme-t-il. Car si Mars 2020 est une mission américaine, cela ne doit pas occulter la contribution notable du Vieux Continent.
Plusieurs instruments scientifiques ont été conçus en partenariat avec des laboratoires européens, notamment français pour ce qui est de SuperCam. Par ailleurs, il a été acté le fait de confier à l’Agence spatiale européenne la gestion de la mission de la sonde (Earth Return Orbiter), tandis que la NASA construira l’engin (Sample Retrieval Lander) qui fera la navette entre le rover et la sonde.
Les études préparatoires d’Airbus sur cet Earth Return Orbiter sont en fait lancées depuis deux ans. À l’été 2018, l’Agence spatiale européenne a confié à Airbus deux études pour un retour d’échantillons martiens. La tâche de la sonde sera bien sûr de revenir sur Terre, mais avant tout de récupérer la mini fusée Mars Ascent Vehicle qui sera tirée vers l’espace par le Sample Retriaval Lander, une fois le chargement fait.
Des panneaux solaires immenses
Airbus a acquis au fil des ans et des missions une expérience dans le développement de satellites et de sondes d’exploration spatiale. Son nom est associé à de nombreuses missions médiatiques et récentes, comme Rosetta (pour explorer la comète Tchouri), Solar Orbiter (le Soleil), BepiColombo (Mercure), Mars Express, Vénus Express, Huygens (Titan), Gaia (les étoiles), et ainsi de suite.
L’Earth Return Orbiter construit par Airbus aura toutefois des dimensions hors normes — il s’agira d’un Goliath, écrit la BBC, du fait d’immenses panneaux solaires dont la superficie atteindra 144 m², soit pas loin de celle d’un terrain de volleyball (162 m²). Il pèsera près de 6,5 tonnes et sera équipé d’un moteur ionique. Ce qui explique aussi pourquoi il lui faut de très grands panneaux, pour alimenter sa propulsion.
La signature finale du contrat est attendue pour septembre, indique le journal anglais. Mais le ton employé par l’ESA et Dirk Hoke ne laisse guère de doute sur l’issue de cette ultime étape. Ensuite, Airbus pourra s’attaquer à la conception du « premier cargo interplanétaire ». Car si des échantillons ont déjà été ramenés de la Lune, d’une comète et d’astéroïdes, jamais un tel voyage n’a été entrepris depuis une autre planète.
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