Des scientifiques font l’hypothèse qu’une interaction s’est produite entre Vénus et Mercure, alors qu’elles étaient encore de jeunes planètes. Mercure aurait été dépouillée d’une partie de son manteau à cette occasion.

Lorsque Mercure était encore une jeune planète, elle aurait été dépouillée d’une partie de son manteau. Vénus aurait peut-être eu un rôle à jouer dans cette situation, expliquent des scientifiques dans une étude repérée par NewScientist. Les travaux ont été publiés dans The Astrophysical Journal le 27 décembre 2019 — une prépublication complète du texte est accessible ici.

« Que se passerait-il si la proto-Mercure expérimentait une rencontre proche avec la proto-Vénus ? », se demandent les auteurs de l’étude. Ils considèrent les deux astres à une époque où il n’étaient encore que des protoplanètes, c’est-à-dire des planètes en train de se former.

La composition interne de Mercure et Vénus. // Source : Needpix (photo recadrée et modifiée)

La composition interne de Mercure et Vénus.

Source : Needpix (photo recadrée et modifiée)

Mercure, une planète tellurique avec une particularité

« On pense que les quatre planètes telluriques de notre système solaire, Mercure, Vénus, la Terre et Mars, se forment par croissance collisionnelle [ndlr : une accrétion de matière provoquée par des collisions] entre planétésimaux », écrivent les auteurs de l’étude. Mercure a une particularité, par rapport aux autres planètes telluriques du système solaire : elle est très dense, car elle possède un important noyau métallique (il représente environ 70 % de la masse de la planète, rappellent les auteurs). Comment l’expliquer ?

Les chercheurs ont réalisé des simulations, dans lesquelles les protoplanètes Mercure et Vénus se seraient rapprochées alors que le système solaire était encore jeune et chaotique. À chaque fois, les perturbations provoquées sur Mercure ont pour effet d’enlever « une partie de son manteau de silicate tandis que son noyau de fer reste intact », écrivent les scientifiques.

L’interaction entre les deux corps a été simulée

Pour simuler ces interactions entre les jeunes Mercure et Vénus, les scientifiques ont dû tenir compte des informations récoltées grâce à la sonde spatiale Messenger, lancée en 2004 par la Nasa pour dresser une carte de Mercure. La mission a détecté des éléments volatils abondants sur la planète (comme le potassium ou l’uranium), qui ne sont pas compatibles avec un scénario dans lequel Mercure se serait formée avec un processus à très forte température.

Il fallait donc envisager un scénario dans lequel la formation aurait été liée à un mécanisme avec une température basse, capable d’éliminer une partie du manteau de la planète. C’est ainsi qu’ils ont proposé le scénario où la jeune Mercure serait perturbée à cause de la proximité avec la jeune Vénus.

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Marre des réseaux sociaux ? Rejoignez-nous sur WhatsApp !