L’atterrisseur de SpaceX, censé déposer les astronautes à la surface de la Lune, ne se développe pas comme prévu, selon la Nasa. L’agence spatiale américaine est prête à rouvrir la compétition pour confier le dossier à une autre entreprise. SpaceX a fini par réagir, mais sans vraiment dire comment il va rebondir.

Un fort long message, des visuels en image de synthèse présentant des vues fantasmées du Starship dans l’espace, et, surtout, la conviction affichée que SpaceX demeure la meilleure option pour ramener l’Amérique sur la Lune, et voyager au-delà. Voilà, en somme, ce qu’a voulu dire l’entreprise le 30 octobre 2025 sur son site web.

Cette prise de parole n’arrive en fait pas du tout par hasard. Elle s’inscrit dans le sillage de récentes prises de position au sein de l’agence spatiale américaine (Nasa), incarnées notamment par Sean Duffy, l’administrateur par intérim. En somme, l’agence doute franchement de la capacité de SpaceX à fournir une fusée lunaire à temps.

De belles images de synthèse pour soutenir un plan qui est encore assez vague. // Source : Capture d'écran X
De belles images de synthèse pour soutenir un plan qui est encore assez vague. // Source : Capture d’écran X

Dans le cadre du programme Artémis, visant à ramener des astronautes sur la Lune, SpaceX doit fabriquer un atterrisseur lunaire pour épauler la mission Artémis 3 en 2027. Mais l’analyse de la Nasa avance que le chantier confié à la société d’Elon Musk risque d’avoir des années de retard. Embêtant, quand on est dans une course effrénée avec la Chine.

Le Starship, que SpaceX pense comme un véritable couteau-suisse spatial, doit ainsi être décliné dans une version appelée Starship HLS, pour Human Landing System (Système d’Atterrissage Humain). La décision de confier à SpaceX cette tâche, parmi d’autres, remonte au printemps 2021. À l’époque, beaucoup restait à faire.

Plus de quatre ans après, beaucoup reste encore à faire. Mais surtout, le ton a changé. À la fin octobre, Sean Duffy a pris la décision très commentée de rouvrir le programme HLS. Elon Musk, patron de SpaceX, a évidemment enseveli Sean Duffy sous les injures, y compris sur des sujets qui n’ont rien à voir. Mais il l’a pris en grippe.

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Sean Duffy. // Source : Montage Numerama / NASA

SpaceX réagit pour occuper le terrain médiatique

SpaceX doit donc se remettre dans la compétition pour gagner le contrat de l’atterrisseur HLS, et notamment face à Blue Origin, la société de Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon. C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre le long message de SpaceX du 30 octobre : la société spécialisée dans le vol spatial et l’aérospatiale a été piquée au vif, et il lui faut réagir.

D’où cet effort de communication. « Depuis l’attribution du contrat, nous avons toujours répondu aux demandes de la Nasa à mesure que les exigences relatives à Artémis III évoluaient, et nous avons partagé nos idées sur la manière de simplifier la mission afin de l’aligner sur les priorités nationales », est-il ainsi affirmé.

En particulier, « en réponse aux dernières demandes, nous avons partagé et évaluons officiellement une architecture de mission simplifiée et un concept d’opérations qui, selon nous, permettront un retour plus rapide sur la Lune tout en améliorant la sécurité de l’équipage », est-il dit. Mais cet exercice de communication n’en dit pas plus sur cette simplification.

Le vaisseau Orion amarré au HLS
Vue d’artiste du vaisseau Orion amarré au HLS. // Source : SpaceX

On devine SpaceX sous pression avec l’affaire du HLS. Cette première réponse apparaît être un message de positionnement plus qu’une révélation technique sur la manière d’optimiser l’atterrisseur lunaire. Il faudra sans doute encore attendre avant de voir comment va se traduire concrètement cet engagement pour un nouveau plan.

D’ailleurs, l’essentiel de la prise de parole porte sur des réalisations passées et des jalons déjà atteints, avec des détails sur ces accomplissements. On ne voit en revanche aucune mention spécifique sur une évolution du HLS, de la mission Artémis 3 ou de certains aspects très spécifiques (ravitaillements en orbite, articulation avec le vaisseau Orion, etc.).

Il faudra assurément bien plus pour convaincre la Nasa de re-confier le HLS à SpaceX, car tout cela est trop général et déclaratoire. Il a cependant le mérite de rappeler la détermination du groupe et sa capacité à s’adapter à ce revirement. Il permet aussi d’occuper le terrain médiatique autrement que par les vociférations d’Elon Musk.

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