Depuis le début de son déploiement, la constellation Starlink a nécessité de mettre en orbite plusieurs milliers de satellites. Mais ces engins sont aussi nombreux à redescendre vers la Terre et à finir brûlés dans l’atmosphère. Ce qui, à long terme, fait craindre des conséquences pour notre environnement.

Ce 8 octobre, 28 satellites Starlink ont été déployés en orbite, ce qui fait plus de 2 000 engins depuis janvier 2025, et ce record est battu chaque année. Mais au-delà de ces lancements, les satellites ont aussi une durée de vie assez faible et ils sont nombreux à retomber régulièrement dans l’atmosphère.

L’astrophysicien Jonathan McDowell tient un registre de tous ces événements, et pour le site EarthSky, il a voulu savoir combien de satellites retombaient quotidiennement. Actuellement, nous en sommes à environ un ou deux satellites qui arriveraient en fin de vie chaque jour.

Des satellites jetables brûlés par milliers

Pas de débris spatiaux ou de risques à la surface de la Terre puisque ces engins finissent rapidement consumés dans l’atmosphère quand ils arrivent au bout de leur mission. Ils se désorbitent lentement jusqu’à être à suffisamment basse altitude pour être freinés au contact de l’air. L’intense friction s’occupe du reste.

Starlink SpaceX
Des satellites Starlink en phase de déploiement. // Source : SpaceX

Une telle statistique n’est pas surprenante. Les premiers Starlink opérationnels ont commencé à être lancés fin 2019 et leur espérance de vie va de 5 à 7 ans. Si on ajoute à cela les aléas du vol spatial et les multiples soucis qu’ils peuvent rencontrer pendant leur mission, il est normal de voir de nombreux satellites disparaître.

Mais il y a pire, selon Jonathan McDowell. Alors que nous avons en ce moment un peu plus de 8 000 satellites Starlink en orbite au-dessus de nos têtes, sans compter les autres constellations qui montent également en puissance, nous pourrions nous retrouver avec au moins cinq satellites brûlés chaque jour d’ici peu de temps.

Le chercheur détaille : « Avec toutes les constellations déployées, nous nous attendons à 30 000 satellites (Starlink, Amazon Kuiper et d’autres) en orbite basse, et peut-être 20 000 satellites à 1 000 km d’altitude de la part des systèmes chinois. Pour l’orbite basse, on s’attend à un cycle de remplacement de cinq ans, ce qui signifie cinq ré-entrées par jour. »

Polluer l’orbite ou l’atmosphère ?

Est-ce si grave ? Si les satellites Starlink opèrent de la sorte, c’est avant tout parce qu’il est plus rentable d’avoir de multiples satellites faciles à construire à la durée de vie courte qu’un nombre inférieur plus solide. Mais aussi et surtout pour éviter le syndrome de Kessler.

Ce scénario établi dans les années 1970 montre comment l’espace peut se retrouver saturé si trop d’engins sont placés en orbite. En raison d’une trop forte population, cela génère des débris spatiaux, des collisions en chaîne, et à terme, une impossibilité d’opérer quoi que ce soit en orbite basse.

Dans l'espace, les déchets spatiaux se comptent par millions // Source : Pixabay
Dans l’espace, les déchets spatiaux se comptent par millions. // Source : Pixabay

Si les satellites Starlink activent leurs moteurs pour finir leur vie plus rapidement et ne pas devenir des débris spatiaux, c’est justement pour éviter ce scénario catastrophe. Au contraire, les satellites chinois ne s’embarrassent pas de telles considérations, et comme ils ont une orbite bien plus élevée, ils pourraient y rester des siècles.

Cela dit, le modèle Starlink n’est pas vertueux pour autant. Les restes des satellites consumés ont un impact négatif sur l’atmosphère en haute altitude, même si cela n’a pas pu être mesuré avec précision. Des recherches ont trouvé des particules de cuivre, de lithium ou d’aluminium qui n’ont rien à faire à cette altitude, mais dont la présence semble être explicable par les incinérations de satellites.

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