C’est une alliée indispensable de l’été, et pourtant elle a un défaut : la crème solaire colle à la peau. La plupart du temps, en tout cas, la crème solaire donne cette sensation poisseuse. Mais pourquoi est-ce si difficile d’avoir des produits qui n’ont pas ce souci ? C’est une histoire de chimie.

Elle est grasse, peu élégante, pénible à étaler, et en plus elle colle. La crème solaire a beau être absolument indispensable face aux risques de coups de soleil, sa texture collante où viennent s’empêtrer des moucherons ou des grains de sable en fait un repoussoir pour bon nombre d’utilisateurs.

Au point où un nombre croissant de marques disent proposer des produits non-collants, avec plus ou moins de succès.

Une barrière physique, chimique… et collante

Il faut dire que la nature collante de la crème solaire est étroitement liée à sa fonction : nous protéger des rayonnements du Soleil. Elles contiennent bien souvent des ingrédients comme de l’oxyde de zinc ou du dioxyde de titane, qui jouent le rôle de barrière physique contre le Soleil. Ces ingrédients opaques réfléchissent les rayons UV qui ne peuvent ainsi pas pénétrer la peau. On y trouve aussi des substances comme le salicylate d’octyle, un liquide huileux qui filtre et dissipe les rayons UV.

Le tout forme un filtre protecteur qui reste à la surface de la peau. Si ces ingrédients étaient présents en petite quantité, il serait possible d’éviter d’avoir cette texture désagréable, mais pour des performances élevées, à savoir une protection efficace, ils doivent être là en nombre.

L’efficacité d’une crème solaire est mesurée en FPS, pour facteur de protection solaire. Plus celui-ci est élevé, plus les crèmes peuvent être considérées comme capables de repousser un maximum de rayonnement.

La crème solaire fait l’inverse des autres crèmes de soin

Il y a deux autres raisons qui rendent la crème solaire collante. Tout d’abord, la quantité utilisée, tout simplement. Puisqu’une crème, pour être efficace, doit être appliquée sans aucune forme de modération, elle est d’autant plus collante. Mais en plus, sa fonction même n’est pas d’être absorbée par la peau, au contraire. Pour être efficace, la crème doit justement jouer son rôle de barrière physique et chimique face au rayonnement solaire. Elle doit donc rester à la surface, à l’inverse de toutes les crèmes utilisées pour le soin du corps.

Les scientifiques qui les conçoivent cherchent même à éviter cette absorption, et des tests en cours visent une crème plus lente à pénétrer la peau, ce qui la rendrait efficace plus longtemps.

Aïe. // Source : Canva
Aïe. Ce monsieur a oublié la crème solaire, il ne colle pas, mais il est tout rouge. // Source : Canva

De par leur nature de filtre anti-UV, les crèmes solaires sont donc « obligées » de prendre une texture collante et huileuse, mais il est possible de diminuer la gêne. Certains fabricants préparent le mélange différemment, ce qui peut mener à une crème plus liquide et semblable à de l’huile légère, rapidement absorbée par la peau. 

Mais en contrepartie, elles sont souvent moins résistantes à l’eau et à la sueur, ce qui implique de s’en couvrir le corps plus fréquemment encore. Il est probable que de futures recherches puissent substituer d’autres ingrédients qui diminueraient cet effet, mais pour l’instant il s’agit surtout de marketing, au détriment parfois de l’efficacité réelle, souvent remise en cause.

Ces crèmes plus légères considérées plus pratiques sont aussi plus fréquemment celles qui se retrouvent en spray ou en aérosol. Des types de contenants que l’UFC Que Choisir recommande d’éviter, privilégiant les crèmes en tube classiques. Au final, on sera sans doute un peu mieux protégé, quitte à avoir du sable collé partout.

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