Amazon se retrouve à devoir faire appel à son rival direct dans les constellations de satellites pour déployer la sienne. En effet, un accord avec SpaceX a été conclu pour envoyer des satellites Kuiper.

Rivaux dans les constellations de satellites, mais partenaires pour ce qui est des lancements. Voilà la situation inattendue dans laquelle se trouvent SpaceX et Amazon depuis le 1er décembre 2023. C’est à cette date qu’a été annoncé un accord entre les deux entreprises américaines, pour que la première fournisse des capacités de lancement à la seconde.

Le deal entre les deux groupes se matérialisera par trois lancements avec la fusée Falcon 9 à partir de la mi-2025. À bord, on trouvera des grappes de satellites pour la constellation Kuiper. Comme dans le cas de Starlink, le service de SpaceX, Kuiper a vocation à fournir une connexion à Internet depuis l’orbite basse, avec des engins évoluant à quelques centaines de km d’altitude.

ariane 6
Ariane 6 sera utilisée pour envoyer des satellites Kuiper. // Source : Esa

Pour obtenir une couverture maximale du globe, mais également une stabilité de la liaison et un bon débit, Amazon devra déployer des milliers de satellites tout autour de la Terre — c’est la même chose pour Starlink. Pour y parvenir, il faut donc sécuriser un maximum de décollages et assurer une fréquence d’envoi soutenue, y compris pour renouveler la flotte régulièrement.

Pour cela, Amazon avait l’intention de compter sur ses propres forces avec des tirs effectués par Blue Origin, sa filiale spatiale, et par ailleurs sur d’autres prestataires, en l’occurrence Arianespace (avec Ariane 6) et l’United Launch Alliance (avec le Vulcan Centaur). Au total, Amazon a réservé 83 lancements, répartis entre Blue Origin, ULA et Arianespace.

Des besoins de lancement supplémentaires

D’après l’entreprise américaine, cela « offre une capacité suffisante pour lancer la majeure partie de notre constellation de satellites », mais il faut davantage. De toute évidence, il n’existait pas d’option pour couvrir les besoins d’Amazon avec l’un de ces trois lanceurs. Résultat : l’entreprise a dû se résoudre à se tourner vers son rival direct pour qu’il l’aide à déployer sa constellation.

« Les lancements supplémentaires avec SpaceX offrent encore plus de capacité pour soutenir notre calendrier de déploiement », commente Amazon. L’aide sera limitée à trois tirs. On est loin des grandes commandes passées à l’United Launch Alliance (38 tirs) et Arianespace (18) et des vols attribués à Blue Origin (12 + 15 en option).

Décollage de la Falcon 9 le 30 mai 2020. // Source : Flickr/CC/Nasa HQ Photo (photo recadrée)
Un décollage d’une Falcon 9. // Source : Flickr/CC/Nasa HQ Photo (photo recadrée)

Parmi la gamme de lanceurs qui serviront à déployer la constellation Kuiper, une seule est déjà opérationnelle. Il s’agit de la Falcon 9 de SpaceX, qui a largement démontré sa fiabilité et son efficacité. Amazon le souligne d’ailleurs en pointant ses plus de 270 tirs réussis depuis ses débuts, en 2010. Aujourd’hui, il y a des départs presque toutes les semaines.

Les trois autres lanceurs, en revanche, doivent encore effectuer leur baptême de l’air. En principe, le Vulcan Centaur doit voler vers Noël. Ariane 6 est censé effectuer son vol inaugural au cours de l’été. Quant au lanceur New Glenn, il doit également faire ses débuts l’an prochain.

Les premiers déploiements de Kuiper arriveront justement en 2024, d’après le planning d’Amazon. La mission d’octobre ne comptait pas vraiment : il s’agissait de deux prototypes.

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