Amazon va faire partir ses deux premiers satellites Kuiper, dans le cadre d’une vaste constellation qui sera déployée tout autour de la Terre. L’objectif ? Avoir un réseau capable de fournir Internet depuis l’espace, comme Starlink. Il y aura des milliers de satellites à la fin. Et un sacré défi pour les astronomes observant le ciel.

On l’attendait à l’origine à la fin de l’année 2022. Finalement, c’est ce vendredi 6 octobre que les tout premiers satellites de la constellation Kuiper seront déployés dans l’espace, en orbite autour de la Terre. Une fusée Atlas V fournie par United Launch Alliance (ULA), une coentreprise de Boeing et Lockheed Martin, s’envolera ce jour, avec deux premiers prototypes à bord.

Il s’agit du premier vol d’une très longue série. car l’entreprise derrière ce projet a de très grandes ambitions. En effet, c’est Amazon qui pilote ce projet et, comme SpaceX avec Starlink, il s’agit de déployer un réseau satellitaire capable de fournir une connexion à Internet depuis le ciel. Pour cela, il faudra envoyer des milliers de satellites tout autour du globe.

On parle en effet d’un essaim composé de 3 236 satellites, répartis en orbite basse sur trois « étages » (590, 610 et 630 kilomètres d’altitude). Ils évolueront donc au-dessus de la Station spatiale internationale, qui gravite à 400 km, et de SpaceX, dont les satellites Starlink circulent de 330 à 350 km, et de 525 à 550 km.

altitude Kuiper
L’altitude annoncée de Kuiper. // Source : Amazon

Un projet qui risque d’accroître la pollution lumineuse pour les astronomes

Comme pour SpaceX, la perspective d’une nouvelle constellation satellitaire aussi vaste ne ravit pas les astronomes effectuant des observations depuis le sol. Depuis plusieurs années, l’augmentation continue du nombre d’objets artificiels en orbite terrestre basse suscite le mécontentement des scientifiques comme des amateurs, qui ont plus de mal à avoir une vue dégagée du ciel.

Cette pollution lumineuse est parfois le fait de satellites isolés. On l’a vu avec le cas du satellite BlueWalker 3, en octobre, dont l’éclat est plus intense que les étoiles. Cependant, l’impact de quelques opérateurs est immense, en raison du nombre d’appareils en jeu et de leur altitude, très « proche » du sol, ce qui accroît la possibilité de les voir, par rapport à des engins évoluant très loin.

À cette problématique d’observation astronomique s’ajoute l’encombrement de l’orbite basse. Il y a un trafic important autour de la Terre, ce qui impose une gestion toujours plus fine des trajectoires, des orbites et des satellites en fin de vie, pour éloigner les épaves. Or, qui dit encombrement dit risque de collision et de projection de débris, qui aggraverait encore la situation.

Le départ des deux premiers prototypes est programmé pour le 6 octobre à 20h (heure de Paris). Le décollage aura lieu depuis la zone de lancement 41 de la base de Cap Canaveral, en Floride. La mission, appelée Protoflight, peut être suivie en direct sur la chaîne YouTube de l’United Launch Alliance. À l’avenir, il y aura aussi des tirs effectués par Ariane 6.

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