Amazon a signé avec Arianespace, Blue Origin et United Launch Alliance pour réaliser un total de 83 lancements de satellites, de la constellation Kuiper. Pour Arianespace, c’est un contrat très important.

Le souhait d’Amazon d’offrir un accès à Internet depuis l’espace se concrétise. La société a annoncé le mardi 5 avril 2022 avoir signé avec Arianespace, Blue Origin et United Launch Alliance (ULA) pour 83 lancements. Cet investissement devrait permettre à Amazon de « déployer la majorité de [sa] constellation initiale de 3 236 satellites », détaille un communiqué.

Le projet d’Amazon est baptisé Kuiper : il s’agit d’un réseau de satellites positionnés en orbite terrestre basse, destinés à fournir un débit rapide à des régions actuellement mal couvertes dans le monde. « Une fois déployé, le système Kuiper desservira les foyers individuels, ainsi que les écoles, les hôpitaux, les entreprises, les services de secours d’urgence, les agences gouvernementales et d’autres organisations opérant dans des régions dépourvues de haut débit fiable », décrit Amazon.

« Le plus important contrat » de l’histoire d’Arianespace

Le partenariat avec Arianespace, Blue Origin et United Launch Alliance va permettre à Amazon de lancer ses satellites sur une période de 5 ans. Les lancements auront lieu :

  • Depuis le centre spatial de Kourou avec les fusées Ariane 6 d’Arianespace,
  • Depuis la base de lancement de cap Canaveral en Floride avec les fusées New Glenn de Blue Origin et Vulcan Centaur d’ULA.

Pour Arianespace, c’est tout simplement « le plus important contrat de son histoire », commente le Cnes, l’agence spatiale française, sur Twitter. Il est prévu que la société assure pour Amazon 18 lancements permettant la mise en orbite d’une partie des satellites de Kuiper.

Les trois lanceurs impliqués dans ce partenariat. // Source : Amazon
Les trois lanceurs impliqués dans ce partenariat. // Source : Amazon

À ces nouveaux deals, s’ajoutent de précédents contrats déjà conclus par Amazon avec ULA (neuf lancements avec des fusées Atlas V) et ABL Space Systems (déploiement de prototypes de satellites avec la fusée RS1, prévu pour fin 2022).

Comme le souligne sur Twitter le journaliste spécialisé dans l’actualité aérospatiale Eric Beger, Amazon fait un gros pari en choisissant trois fusées qui doivent encore faire leurs preuves : Vulcan, New Glenn et Ariane 6 n’ont en effet pas effectué à leur vol inaugural. Elles ont donc encore tout à prouver, notamment en termes de fiabilité.

Certes, l’autre solution pour Amazon aurait été de faire appel à SpaceX, mais cela revenait à s’en remettre à son concurrent direct, qui est lui aussi sur le business de l’accès à Internet par satellite. Il sera intéressant de suivre la suite des événements, pour voir si ces lanceurs seront tous capables d’assurer la cadence de vol exigée par l’ambitieux projet d’Amazon.

Impossible non plus de ne pas comparer le projet d’Amazon à Starlink : ces dernières années, SpaceX a démontré son efficacité pour installer en orbite terrestre une constellation de satellites. La question centrale est donc de savoir si Amazon est vraiment en mesure d’égaler cette performance de SpaceX… sachant qu’Amazon arrive des années plus tard, et a visiblement besoin de partenaires pour y tenter d’y parvenir.

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