Promachocrinus fragarius est improbable. Son corps à la texture proche de celui d’une fraise est prolongé par 20 bras. Il appartient à un genre dont une seule espèce avait été répertoriée jusqu’à présent.

Ses découvreurs l’ont nommé Promachocrinus fragarius. Elle semble tout droit sortie d’un film de science-fiction, mais il s’agit tout bonnement d’une espèce marine nouvellement découverte — son étude a été publiée en juillet 2023, puis repérée en août par Gizmodo.

Sa forme est surprenante. Dans son nom scientifique, le mot fragarius fait référence, en latin, à… une fraise. C’est dû à la texture de son corps. En zoomant, les scientifiques se sont aperçus que celle-ci s’approchait de celle d’une fraise. Bien que les photographies laissent à penser qu’elle est plutôt blanche, sa véritable couleur oscille en réalité entre le violet clair et le rouge foncé. Autre caractéristique, que l’on ne trouve toutefois pas (heureusement) chez les fraises, c’est la présence de 20 bras. Ces animaux vivent, d’après les découvreurs, à une profondeur aquatique comprise entre 65 et 1 170 mètres.

Image du Promachocrinus fragarius // Source : McLaughlin, Wilson, Rouse/Invertebrate Systematics
Image du Promachocrinus fragarius // Source : McLaughlin, Wilson, Rouse/Invertebrate Systematics

Un nouveau genre d’animaux marins à comprendre

L’étrange espèce abrite les eaux profondes de l’Antarctique. Elle a été découverte lors d’une série d’expéditions menées dans l’océan Austral entre 2008 et 2017, lesquelles visaient justement à identifier de nouvelles espèces au sein du genre Promachocrinus. Ce genre appartient aux crinoïdes, des animaux qui ressemblent à des plantes faites de plumes, mais disposent en fait d’un squelette articulé, solide. Ils sont parfois surnommés « étoiles à plumes ».

Le genre Promachocrinus était considéré monotypique jusqu’à présent, cela signifie qu’on en connaissait qu’une seule espèce, Promachocrinus kerguelensis. L’objectif de l’expédition était d’en trouver d’autres, ce qui constitue donc une réussite avec le fameux fragarius (la plus spectaculaire) et sept autres. La découverte est d’autant plus intéressante que ces animaux marins sont « cryptiques » : on ne connaît pas encore grand-chose à leur sujet.

L’identification et l’étude des espèces marines de l’Antarctique sont freinées par des contraintes logistiques : la zone n’est pas facile à explorer, or, pour ajouter de nouvelles espèces, encore faut-il pouvoir récupérer leur ADN et, pour ce faire, les trouver et les recenser en nombre suffisant.

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