On ne fait pas plus propre qu’une salle blanche — ou « cleanroom ». Pourtant, une découverte étonnante a eu lieu dans une installation de la Nasa dédiée à l’assemblage d’engins spatiaux. En 2007, là où la sonde martienne Phoenix devait être préparée, les scientifiques ont découvert 26 bactéries totalement inconnues. C’est seulement en 2025 que leur analyse est publiée au sein d’une revue scientifique, dans une étude mise en ligne le 12 mai dernier.
Ces microorganismes ne viennent pas de l’espace : ce sont, tout à l’inverse, des bactéries qui ont réussi à surpasser les « contrôles » d’entrée à la salle blanche, mais que l’on ne connaissait pas. Explications.
Survivre à une salle blanche, mode d’emploi ?
Les salles blanches ne sont pas seulement propres : ce sont des environnements contrôlés. Pour le dire simplement, ce n’est pas un lieu propice à la vie. Les microbes capables d’y survivre sont très particuliers : ce sont, pour la plupart, des extrémophiles — des organismes capables de survivre dans des conditions très difficiles. « La concurrence microbienne réduite dans ces environnements favorise la découverte d’une nouvelle diversité microbienne », expliquent les auteurs au début de leur étude.

En effet, en séquençant 215 souches microbiennes trouvées dans la salle blanche de la sonde Phoenix, les scientifiques ont pu constater que certaines d’entre elles étaient présentes avant la sonde ; que d’autres se sont formées pendant la période de son assemblage (et sont restées après le déplacement de la sonde vers sa rampe de lancement). Sur ces souches, finalement, 53 appartenaient à 26 bactéries inconnues à ce jour.
Ce sont donc des bactéries que cet environnement extrême a permis de découvrir. Leurs caractéristiques génétiques particulières leur permettent de surmonter les radiations, et tout le processus de décontamination — encore une fois, très solide — mis en place par la Nasa dans une cleanroom.
« Notre étude visait à comprendre le risque de transfert d’extrémophiles lors de missions spatiales »
« Notre étude visait à comprendre le risque de transfert d’extrémophiles lors de missions spatiales et à identifier les micro-organismes susceptibles de survivre aux conditions difficiles de l’espace », détaille Alexandre Rosado, chef de projet sur cette étude, dans un communiqué. L’objectif est de « surveiller le risque de contamination microbienne » et de « se prémunir contre la colonisation involontaire des planètes à explorer ». En clair, il est crucial d’identifier — et de limiter — le nombre d’organismes que les missions spatiales emportent avec elles.
Mais il y a aussi un autre versant à ces découvertes : en raison de leur résistance exceptionnelle, ces bactéries peuvent tout à fait contribuer aux avancées biomédicales.
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