Que faire un soir d’Halloween quand on a déjà beaucoup expérimenté ? Un énième déguisement de vampire ? Du déjà-vu. Une soirée cinéma ? On a déjà regardé Scream, Saw et consorts des dizaines de fois. Une chasse aux bonbons en frappant à la porte des gens ? On a, hélas, passé l’âge… Après tant d’années à faire marcher son imagination pour fêter Halloween comme il se doit, il faut se rendre à l’évidence : les idées manquent. Heureusement, il reste toujours les jeux vidéo. Et, en ce mois d’octobre 2021, Warner Bros. lance justement Back 4 Blood sur Xbox One, Xbox Series S, Xbox Series X, PlayStation 4, PlayStation 5 et PC.
Le pitch de Back 4 Blood a tout pour faire passer une soirée cauchemardesque : il plonge jusqu’à quatre joueurs dans un immense massacre de zombies, entre autres créatures malfaisantes. Le but est donc de survivre à une apocalypse, avec le meilleur moyen pour se défendre : l’attaque. Il en résulte une expérience grand spectacle, qui mise sur l’argument de la solidarité pour convaincre. Sans oublier des sensations très grisantes.
D’excellentes sensations de tir
On commencera par mettre en avant l’accessibilité de Back 4 Blood. Le titre développé par Turtle Rock Studios ne se prive d’aucun tremplin. Non content de (bien) tourner sur plusieurs plateformes différentes, le jeu est disponible dès sa sortie dans le Xbox Game Pass (une aubaine pour attirer un public qui ne s’y serait pas intéressé à l’origine) et le cross-play. Cette fonctionnalité permet de réunir les joueuses et les joueurs, qu’ils soient sur console ou PC. Il s’agit d’une contrainte en moins pour organiser cette soirée Halloween parfaite — on a toujours un ami qui préfère la Xbox à la PlayStation.
C’est gore, parfois effrayant et oppressant, mais fun
L’autre force de Back 4 Blood tient assurément dans la prise en main. Turtle Rock Studios a mis au point un gameplay qui ne rebute pas. Il fournit plutôt un bon feeling à celles et ceux qui adorent tuer des ennemis à la pelle. Les différences entre les armes sont là, tandis que les mouvements sont fluides. À aucun moment, le gameplay de Back 4 Blood n’est décevant. Par conséquent, il devient de plus en plus jouissif de se lancer dans une boucherie virtuelle, durant laquelle l’hémoglobine coule à flots et les corps finissent en charpie. C’est gore, parfois effrayant et oppressant, mais fun — surtout en bonne compagnie.
Comme Back 4 Blood ne cherche pas à raconter une histoire (il essaie jusqu’à se couvrir de ridicule), Turtle Rock Studios a concentré ses efforts sur l’ambiance. À ce sujet, force est de reconnaître que le travail sur le design sonore est très réussi. Mieux, les bruitages participent directement au gameplay. Ils peuvent servir à repérer un gros monstre (en reconnaissant son cri strident au loin) ou, pire, être l’élément déclencheur d’une horde qui se rue sur vous (exemple : en effrayant des oiseaux qui vont croasser et attirer les morts-vivants). Et si Back 4 Blood demande parfois de jouer avec précaution, c’est finalement quand l’action s’emballe qu’il est encore meilleur.
Un système de cartes malin
Back 4 Blood est assurément le disciple de Left 4 Dead et Left 4 Dead 2, les deux précédents jeux de Turtle Rock Studios qui misaient eux aussi sur la coopération pour tenir en haleine. D’aucuns y verront même un Left 4 Dead 3 — qui a longtemps été un fantasme pour les fans. Les développeurs ont décidé de partir sur une nouvelle licence, mais avec des bases quasi similaires. On pourra d’ailleurs leur reprocher un manque d’inspiration : les décors traversés sont impersonnels. Parfois, on se croit un peu trop dans d’autres œuvres mettant en scène des zombies (ou assimilés). On pense à The Walking Dead, à The Last of Us, à Days Gone… Sur ce critère, Left 4 Dead 3 Back 4 Blood n’invente rien — même s’il y a des séquences plus mémorables (un labyrinthe, notamment).
On pourra aussi regretter la diversité somme toute relative dans les tâches à accomplir, les différentes missions — divisées dans 4 actes pour une durée de vie titillant la dizaine d’heures (sur le premier mode de difficulté) — consistant toujours à rejoindre le refuge d’après. Il en va de même pour les créatures à affronter : les zombies de base côtoient des monstres plus costauds, mais le nombre de menaces se compte sur les doigts de deux mains. C’est peu. Et ne comptez pas sur les boss pour contredire ce constat : ils sont à la fois imposants… et ridicules. Par ailleurs, le casting de personnages à incarner (8 en tout) est davantage là pour faire joli, tant leurs compétences propres sont loin d’être déterminantes.
Il y a aussi la question du challenge. Jusqu’à l’avant-dernière mission, Back 4 Blood n’a rien d’insurmontable dans sa difficulté de base (vous pourrez même le terminer avec des bots). Mais c’est quand le générique de fin apparaît que tout commence. Sur les paliers supérieurs, Back 4 Blood demande bien plus de doigté et, par extension, implique davantage de communication pour s’en sortir. Il ne suffit plus d’avancer sans trop faire attention à sa barre de vie : il devient préférable de réfléchir à comment appréhender les différentes situations pour minimiser les risques. C’est d’ailleurs face au défi que l’aspect coopératif prend tout son sens. Turtle Rock Studios devra néanmoins revoir l’équilibre général avec des mises à jour, certaines situations étant à s’arracher les cheveux (la gestion des endroits étriqués est catastrophique).
Pour varier les plaisirs, Back 4 Blood accole un système de cartes à collectionner à son gameplay très basique. Ici, l’idée est de construire un deck donnant accès à des bonus très intéressants, à sélectionner au début d’une mission (plus de vie, chargement plus rapide des armes…). C’est par les cartes, à débloquer, qu’on peut vraiment se spécialiser, par exemple en devenant un pro du corps-à-corps ou un expert d’une arme en particulier. Pour contrebalancer cette montée en puissance et cet appel à une approche plus stratégique (surtout à plusieurs), le jeu dispose de ses propres cartes : des corruptions qui ajoutent des obstacles à la partie. Il peut s’agir d’un épais brouillard qui va grandement affecter la visibilité ou des ennemis spéciaux un peu plus forts. Ces malédictions constituent aussi une opportunité de renouveler un peu le gameplay, puisqu’il est nécessaire de s’y adapter.
Le verdict
Back 4 Blood
Voir la ficheOn a aimé
- Gameplay grisant (si on aime les massacres)
- Cross-play + Xbox Game Pass
- Vraiment fun à plusieurs
On a moins aimé
- Inintéressant en solo
- Équilibre douteux
- Cruel manque de personnalité
En reprenant les bases des deux Left 4 Dead, Back 4 Blood s’inscrit dans cette volonté de proposer une expérience conviviale, sous le prime d’un massacre gore et spectaculaire. Il ne faut pas y voir autre chose qu’un moyen de s’amuser, puis de s’arracher les cheveux, avec des amis. En solo, Back 4 Blood n’a strictement rien d’intéressant, à l’exception, peut-être, de son gameplay grisant.
Il est simplement dommage de voir Back 4 Blood s’engluer dans des objectifs basiques, n’ayant que l’argument de la difficulté pour captiver celles et ceux qui optimiseront vraiment ses mécaniques plus poussées (le système de cartes pour se spécialiser). Le jeu est suffisant pour attiser la curiosité le temps d’une soirée (d’Halloween), mais sans doute un peu trop campé sur certains acquis pour voir beaucoup plus loin.
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