Dans certains jeux vidéo, il est possible de faire exécuter quelques pas de danse à son personnage. Parfois, ces mouvements sont complètement inventés, parfois non. Dans World of Warcraft par exemple, iIs sont inspirés du monde réel. Idem pour Fortnite. Sauf que dans le cas du jeu développé par le studio américain Epic Games, ces reprises ont été à l’origine de plusieurs ennuis judiciaires.
Des plaintes ont émergé aux États-Unis en 2018 et 2019 contre le développeur. C’est le cas notamment des rappeurs 2 Milly et BlocBoy JB, des acteurs Alfonso Ribeiro et Donald Faison, et de l’internaute surnommé « Backpack Kid ». D’autres artistes sont dans une situation analogue, mais n’ont pas nécessairement saisi les tribunaux : c’est le cas du rappeur Snoop Dogg, dont certains gestes ont été dupliqués.
Le Dancing Pumpkin Man en cause
Une retenue que n’a pas eu Matt Geiler. Comme le rapporte The Verge le 9 décembre, le plaignant, qui s’est fait connaître comme l’homme citrouille dansant (« Dancing Pumpkin Man »), a décidé de poursuivre Epic Games parce que sa danse apparaît elle aussi dans Fortnite. Celle-ci a une certaine notoriété et ancienneté : la chaîne KXVO a accumulé plus de 9,2 millions de vues depuis sa mise en ligne, en 2006.
Cette action judiciaire a toutefois une particularité : contrairement aux autres affaires, il est question d’un accord avec Matt Geiler — ce qu’il évoque sur sa page Facebook et lors d’une interview — même s’il n’est pas clair s’il a pu être conclu ou s’il couvre tous les aspects de cette reprise. Toujours est-il que le studio a riposté, en mettant en avant les différences de sa reprise par rapport à l’original. Sous-entendu : Matt Geiler n’a pas non plus l’exclusivité de toutes les représentations de l’homme citrouille.
Aux États-Unis, les œuvres chorégraphiques sont éligibles à la protection du droit d’auteur, mais cela nécessite de satisfaire des critères préalables, à commencer par la preuve de son caractère original, sa créativité et refléter l’empreinte de la personnalité de son auteur. Par ailleurs, une récente décision de la Cour suprême demande un retour préalable du bureau du copyright avant qu’une affaire ne soit portée à sa connaissance.
L’une des clés du succès de Fortnite, qui est fréquenté chaque mois par plusieurs dizaines de millions de joueurs, est, outre son design de cartoon et ses couleurs vives, son large éventail de personnalisation. Les joueurs peuvent faire revêtir de nombreux vêtements à leur personnage et leur assigner des danses ou des actions. Et bien sûr, tous ces petits bonus numériques sont monétisés par Epic Games.
Par défaut, les joueurs n’ont droit qu’à des danses et des vêtements de base. Les autres sont payantes (ou peuvent être débloquées si certaines actions en jeu sont réalisées), à raison de 2 à 8 euros par chorégraphie ou 10 euros pour un passe permettant d’en avoir plusieurs. Or, Epic Games ne prévoit pas de compensation financière pour celles et ceux qui prétendent être à l’origine des danses.
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