C’est quoi, le jeu pour deux Kelp ?
Kelp est un jeu exclusivement conçu pour deux joueurs, reposant sur une asymétrie totale. D’un côté, la pieuvre, fragile, mais rusée, qui doit jouer la discrétion pour espérer survivre. De l’autre, le requin, puissant et implacable, qui traque sans relâche sa proie. Qui sortira vainqueur de ce face-à-face tendu ?
Kelp est un jeu de Carl Robinson, édité par Wonderbow Games et illustré par Weberson Santiago.
🎲 Pour combien de joueurs ? 2 uniquement.
🧑🧑🧒🧒 À partir de quel âge ? Dès 10 ans.
⏳ Durée des parties ? Entre 40 et 60 minutes.
Comment joue-t-on à Kelp ?
Le livret de règles de Kelp peut impressionner avec ses 20 pages, mais c’est normal : chaque joueur (pieuvre ou requin) suit une logique de jeu totalement différente, comme s’il s’agissait de deux mini-jeux imbriqués. Leur seul véritable point commun est le plateau central, représentant les fonds marins où la pieuvre tente d’échapper au requin.

Sans entrer dans tous les détails (ce serait trop dense et fastidieux), voici l’essentiel. La pieuvre s’appuie sur une mécanique de « deck-building ». Elle commence avec un petit paquet de cartes de base, qu’elle enrichit progressivement. À chaque tour, elle en joue deux, qui lui permettent d’agir. Le requin, lui, fonctionne avec du « bag-building ». Il pioche deux dés au hasard dans un sac pour réaliser ses actions. Au fil de la partie, il pourra y ajouter de nouveaux dés pour devenir plus redoutable.

La pieuvre utilise ses cartes principalement pour manipuler des tuiles épaisses (rappelant celles du mah-jong), qu’elle place ou déplace sur le plateau. Comme dans Stratego, ces tuiles sont disposées debout, de sorte que seule la pieuvre sait ce qu’elles représentent. Chaque carte jouée l’oblige à révéler entre 0 et 3 de ces tuiles, livrant ainsi des indices au requin. Parmi ces tuiles : la pieuvre, bien sûr, mais aussi des leurres, des pièges pour gêner le requin, et de la nourriture. Si la pieuvre parvient à consommer les quatre tuiles de nourriture, elle remporte la partie.
Un kelp ?!?
C’est une algue géante qu’on trouve dans certaines régions marines, ou le milieu naturel formé par ces algues.
De son côté, le requin utilise ses dés pour se déplacer rapidement sur le plateau, révéler certaines tuiles ou attaquer. Parfois à l’aveugle (au risque de tomber sur un piège), parfois en ciblant précisément la pieuvre si elle a été localisée. Il peut aussi investir ses dés dans des améliorations permanentes. Mais chaque action augmente sa faim. Et si celle-ci atteint un seuil critique sans qu’il ait capturé la pieuvre, il s’effondre, vaincu par l’épuisement.
Les deux joueurs jouent ainsi alternativement, suivant chacun leurs propres mécaniques et objectifs, jusqu’à ce que l’un d’eux remplisse sa condition de victoire.
Pourquoi jouer à Kelp ?
Le contenu d’une boîte de Kelp est particulièrement riche. Notamment une grande quantité de cartes, ce qui ajoute à la densité globale du jeu. Le livret de règles, très détaillé et truffé d’exemples, n’arrange rien : il est conséquent, car il doit expliquer en profondeur les mécaniques complètement différentes de chacun des deux rôles. Si vous n’avez pas l’habitude de décrypter des règles, le démarrage risque de vous sembler un peu décourageant. Et cela ne s’arrête pas là : une fois que vous aurez tout assimilé, il faudra encore réussir à l’expliquer à votre partenaire de jeu. Notre conseil ? Si possible, faites-vous initier par quelqu’un qui connaît déjà le jeu, ou regardez une vidéo explicative. Cela vous épargnera bien des efforts et rendra l’entrée dans le jeu bien plus fluide.

Car une fois les mécaniques comprises, Kelp se révèle étonnamment accessible. La pieuvre joue simplement deux actions en posant des cartes ; le requin, lui, utilise deux dés pour faire les siennes. Tout s’enchaîne naturellement. En somme, malgré une courbe d’apprentissage un peu abrupte, Kelp n’est pas réservé aux experts. Et une fois les premiers tours joués et les rôles bien assimilés, le plaisir ludique est immédiat.
D’abord visuellement : les illustrations sont superbes, le matériel est soigné, agréable à manipuler, et l’iconographie est claire. Chaque élément (cartes, dés, jetons) a sa place attitrée sur le plateau, ce qui renforce l’ergonomie du jeu. Côté gameplay, Kelp brille par la tension constante qu’il instaure. L’asymétrie est au cœur de l’expérience et lui donne toute sa saveur.

Le rôle de la pieuvre est très stratégique : il faut savoir se déplacer intelligemment, se dissimuler habilement et bluffer pour semer le requin. Le requin, quant à lui, joue sur un registre plus tactique : il doit gérer au mieux le hasard des dés, faire preuve de déduction, et garder en mémoire les mouvements de son adversaire pour l’intercepter.
Certains pourraient critiquer la part de hasard, notamment du côté du requin avec ses lancers de dés. Mais à nos yeux, c’est une force : cela ajoute du suspense, de l’imprévu, et rend le jeu plus vivant. Les dés ne sont pas les seuls à pouvoir frustrer : la pieuvre aussi peut ne pas piocher les cartes dont elle a besoin. Cette dose de hasard contribue à rendre Kelpaccessible à un public plus large, sans pour autant sacrifier sa profondeur stratégique.

Elle a aussi un impact sur la durée des parties : certaines peuvent être très brèves si le requin tombe rapidement sur sa proie, d’autres plus longues (mais pas plus d’une heure), avec une tension qui monte crescendo jusqu’au dénouement.
Inattendu et enthousiasmant, Kelp s’est imposé comme une belle surprise. Nous n’en avions jamais entendu parler avant d’avoir la boîte entre les mains, et nous sommes tombés sous le charme. Si vous aimez les jeux à deux et que l’asymétrie vous intrigue, ne passez pas à côté : c’est un petit bijou, aussi bien dans sa conception matérielle que dans ses mécaniques. Après quelques tours d’apprentissage, le jeu révèle tout son potentiel. Chaque partie, qu’elle soit courte et nerveuse ou plus longue et tendue, confirme un peu plus notre coup de cœur.
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En bref
On a aimé
- La totale asymétrie dans la manière de jouer (dans les mécaniques et les conditions de victoire)
- Un superbe matériel
- Des parties tendues et variées
- Un jeu finalement accessible…
On a moins aimé
- … une fois les règles assimilées
- Le hasard parfois un peu frustrant
- La boîte aurait pu être plus petite
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