Historiquement, les services de streaming musical ont toujours été proposés au tarif de 9,99 euros par mois. Ce prix symbolique, sous la barre des 10 euros, a disparu entre la fin de l’année 2022 et l’été 2023. Tous proposent désormais un abonnement mensuel à 10,99 euros.

10,99 euros, c’est moins sexy que 9,99 euros. Pourtant, depuis que YouTube a annoncé augmenter le prix de son abonnement Music Premium à 10,99 euros par mois, il ne reste quasiment plus aucun acteur majeur à moins de 10 euros par mois sur le marché du streaming musical.

Deezer, Apple Music, Tidal, Spotify, YouTube désormais… À l’exception d’Amazon Music Unlimited, qui devrait en toute logique finir par suivre ses concurrents, l’industrie du streaming musical a unanimement adopté le nouveau tarif de 10,99 euros par mois. Même les formules Étudiant et Famille, historiquement à 4,99 euros ou 14,99 euros partout, ont augmenté (5,99 euros et 16,99 euros chez Apple Music, 5,99 euros et 17,99 euros chez Spotify, par exemple). Tous les acteurs semblent d’accord sur une chose : les anciens abonnements ne rapportaient plus assez.

Des services pas toujours meilleurs

Comment se justifient les services de streaming, qui nous ont habitués à payer moins de 10 euros par mois pour de la musique légale en illimité depuis plus de 10 ans ? Il y a deux écoles.

Dans certains cas, les services tentent de mettre en avant de nouvelles fonctions coûteuses, qui les forceraient à revoir leur politique tarifaire. C’est notamment le cas chez Apple Music, Tidal ou Deezer, qui intègrent des morceaux haute fidélité (lossless) depuis plusieurs mois, sans supplément. Puisque ces services coûtent de l’argent et que leurs plateformes proposent de plus en plus de morceaux, Apple Music, Tidal et Deezer trouvent légitimes d’augmenter les prix. Pour mieux refléter les coûts d’exploitation.

Apple Music // Source : Apple
Apple Music a ajouté un mode karaoké, l’audio spatial, des milliers de playlists et le lossless. // Source : Apple

Pour d’autres, comme Spotify et YouTube Music Premium, ce type de justification n’est pas possible. Spotify n’a pas encore ajouté de morceaux lossless à son catalogue et envisage de le faire avec une formule plus chère, même si cette dernière a été plusieurs fois repoussée.

Pour autant, Spotify met tout de même en avant l’ajout de nouveautés, comme toute sa branche Podcasts ou son intelligence artificielle DJ, qui n’était pas intégrée à l’application auparavant. Tout ça a un coût et Spotify est « obligé » de demander 1 euro de plus à ses utilisateurs pour pouvoir payer ses partenaires.

Le streaming musical coûte-t-il vraiment plus cher ?

À en lire les communiqués envoyés par Apple, Deezer, Spotify ou Google, il se passe quelque chose du côté des coûts du streaming.

Quand Apple a annoncé augmenter le prix de tous ses abonnements, la marque mentionnait une « augmentation des coûts de licence », tout en indiquant que ce changement lui permettrait de mieux rémunérer les auteurs-compositeurs pour les morceaux streamés, ce qui est un de ses arguments avec Apple Music depuis 2015.

Deezer, lui, dit avoir « besoin de continuer d’investir dans l’application et dans ses contenus ». Le service français ajoute que « cette augmentation de prix va bénéficier à 70% aux artistes, aux auteurs, compositeurs producteurs et interprètes que nous soutenons. »

Le logo de Spotify. // Source : Nino Barbey pour Numerama
Le logo de Spotify. // Source : Nino Barbey pour Numerama

Les communications des autres mettent moins en avant les artistes. YouTube dit vouloir « continuer de proposer un service de qualité », tandis que Spotify explique que « le paysage du marché a continué d’évoluer depuis notre lancement. Afin que nous puissions continuer à innover, nous modifions nos tarifs Premium dans un certain nombre de marchés à travers le monde. »

L’exploitation d’un service de streaming musical coûte-t-elle vraiment plus cher en 2023 qu’en 2015 ? Le coût de l’électricité a sans doute évolué, mais la musique est beaucoup moins consommatrice de données que d’autres services. Quid des maisons de disque ? Historiquement, les services de streaming ont longtemps été en position de force lors des négociations, malgré la rébellion de certains artistes. Est-ce vraiment les maisons de disque qui demandent plus d’argent aux services ?

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