Quelques heures sur la bêta ouverte de Diablo 4 suffisent pour avoir envie de poser 150 congés quand le jeu complet sortira. L’expérience de jeu s’annonce incroyable.

Dans la vie, il y a des choses immuables : le café le matin, le sommeil le soir, le PSG qui est éliminé de la Ligue des champions et… le sentiment de satisfaction quand on gagne un niveau dans le jeu Diablo. Regarder sans cesse cette barre qui se remplit progressivement à chaque ennemi occis fait partie de l’ADN de la saga phare de Blizzard. Le studio américain, qui doit se refaire une image après Diablo Immortal (portage mobile à l’économie honteuse), lancera Diablo IV le 6 juin 2023. On a passé un week-end complet à y jouer et il est toujours aussi satisfaisant de voir son personnage gagner en puissance.

Diablo IV est attendu au tournant. Pour Blizzard, il est le Messie — démoniaque — qui doit ramener le hack’n’slash sur le devant de la scène et occuper les fans pendant de longues années. La bêta ouverte, qui a connu un démarrage compliqué (encore une chose immuable), est rassurante à différents titres : Diablo IV avance de sérieux arguments pour devenir la future échappatoire chronophage de 2023, l’excuse toute trouvée pour mettre en pause sa vie sociale et un potentiel GOTY. « Restau puis ciné ce soir ? », « Désolé, j’ai Diablo ». Certains se verraient déjà lancer une nouvelle tendance : le « Diablo & Chill », consistant à partager des potins entre amis en massacrant des monstres.

Diablo IV // Source : Capture PS5
Salut, moi c’est Lilith // Source : Capture PS5

Diablo IV est d’abord une réussite artistique qui subjugue

On attendait Diablo IV sur le terrain de l’expérience visuelle et la toute première bande-annonce aura donné un indice sur le ton des pérégrinations futures au sein de Sanctuaire. Comme prévu, Diablo IV est plus proche de Diablo II que de Diablo III, avec sa plongée dans l’horreur. Graphiquement, et surtout artistiquement, Diablo IV est une réussite totale. Les décors, tous plus lugubres et inspirés les uns que les autres, baignent dans une atmosphère saisissante. C’est autant terriblement riche, qu’incroyablement dépressif. Tout participe à un sentiment d’urgence, de monde au bord du chaos, alors que Lilith, co-créatrice de Sanctuaire, rapplique pour des raisons encore obscures.

Pendant la grosse dizaine d’heures passées dans la bêta, on n’a pas compté le nombre de fois où l’on est resté bouche bée devant le niveau de détails, les reflets, les effets visuels et l’orientation de manière générale. , Diablo IV est la déclaration d’amour pour son propre univers, une manière de lui faire honneur avec une justesse et une profondeur dont ne pouvaient se targuer les épisodes précédents (pour des raisons techniques). On retrouve aussi ces cinématiques réalisées avec brio et ce design général qui frôle le respect (Lilith est impressionnante). La beauté de Diablo IV appuie un peu plus l’envie d’en découdre, ne serait-ce que pour découvrir le décor d’après avec les yeux toujours plus écarquillés.

Diablo IV // Source : Capture PS5
Regardez comme c’est beau ! // Source : Capture PS5

La réussite artistique de Diablo IV est telle qu’elle se voit comme le nez au milieu du visage. Elle est évidente et constante. Blizzard étonne aussi par la variété des environnements. Alors qu’on croit entrer dans une énième caverne, on se retrouve dans un temple satanique plus horrible encore que les enfers eux-mêmes. Se côtoient alors des viscères, des crânes et autres joyeusetés pensées pour provoquer le dégoût. Quelques minutes plus tard, on franchira les portes d’une cathédrale décorée avec démesure et luxure. On a vu qu’une seule région de Diablo IV et elle est déjà suffisamment généreuse pour dépayser.

Diablo IV // Source : Capture PS5
Regardez comme c’est TRÈS beau ! // Source : Capture PS5

Diablo IV s’annonce (suffisamment) riche

Tuer des monstres à la chaîne, gagner des niveaux, ramasser du butin précieux : ces piliers sont toujours là dans Diablo IV, qui s’appuie sur l’héritage de ses ancêtres pour assumer sa routine et ses bonnes sensations dans l’action. Blizzard ne prend pas énormément de risque, préférant maximiser le potentiel de sa formule maîtrisée depuis la nuit des temps. Le juge de paix sera inévitablement le contenu endgame, mais on entrevoit déjà un contenu conséquent dans le jeu de base. Entre les dizaines de quêtes annexes que l’on peut accomplir quand on veut, les donjons que l’on peut réinitialiser, les bastions et les missions principales, il y a déjà de quoi faire (rien que dans cette bêta qui repose sur le premier acte).

Diablo IV est la déclaration d’amour pour son propre univers

Blizzard s’attache surtout à donner suffisamment d’outils pour permettre à tout un chacun de personnaliser au mieux sa classe en fonction de ses préférences. Outre l’arbre de compétences qui donne le tournis (mais l’interface n’aide pas), Diablo IV offre la possibilité de récupérer des passifs légendaires à imprégner ensuite sur une pièce d’équipement. À cela s’ajoutent l’opportunité de modifier l’apparence de son butin, les gemmes à enchâsser… En termes de possibilités de variations dans les différents builds, les promesses sont là et certains risquent de passer du temps à peaufiner dans les moindres détails.

Diablo IV // Source : Capture PS5
Écoutez mes saines paroles. // Source : Capture PS5

Par ailleurs, Blizzard a quand même tiré quelques enseignements de Diablo Immortal pour appliquer une — légère — surcouche MMO (certains y verront un brouillon). Tandis que vous vous baladez, seul ou en groupe de 4, dans Sanctuaire, vous croiserez d’autres joueuses et joueurs prêts à partir à l’aventure. De quoi partager quelques événements aléatoires en compagnie d’inconnus (oubliez les chiens), notamment les gros boss mondiaux en extérieur. L’idée n’est pas de donner naissance à d’immenses instances comme c’est le cas dans World of Warcraft, plutôt de connecter un minimum les fans entre eux. De ce que l’on a pu voir dans la bêta, non seulement ce n’est jamais intrusif mais en prime, les fonctionnalités connectées n’essuient aucun problème technique. Même le cross-play, qui permet de partager une session ensemble qu’importe sa plateforme de jeu, fonctionne très bien.

Bref, Diablo IV, c’est le sang. Et l’on espère utiliser ce titre pour notre test final, qui paraîtra en juin. Après cette bêta, on termine vidé de s’être abandonné au Sanctuaire, avec pour seule motivation l’envie d’y retourner, les cernes de plus en plus creusées. Dit tel quel, juin paraît si près, surtout si loin. On dira qu’un tel jeu ne peut mériter qu’une grande attente.


Abonnez-vous à Numerama sur Google News pour ne manquer aucune info !

Certains liens de cet article sont affiliés. On vous explique tout ici.