Croyez-le ou non : Vampire Survivors est l’un des meilleurs jeux sortis ces derniers mois. Du plaisir immédiat, et un peu coupable aussi.

Vampire Survivors a longtemps été une source de frustration pour moi. J’en entendais parler partout, sans être en mesure d’y jouer tout de suite. Il a fallu que j’attende de recevoir le Steam Deck — soit un PC — pour pouvoir enfin l’essayer. Et dès ma première partie, j’ai compris pourquoi il existe un engouement autour de ce jeu vidéo sorti dans l’anonymat le plus total en 2021 (à l’époque en accès anticipé). Vampire Survivors, c’est du plaisir à la fois immédiat et coupable. Un shot de « dopamine » pour citer mon confrère Cassim Ketfi — qui n’a jamais manqué de me le vendre lors de nos nombreux échanges quotidiens.

L’origine même de Vampire Survivors en fait l’une des belles histoires de cette année 2022. Cet hommage d’abord graphique aux vieux Castlevania a été développé par une seule personne — Luca Galante –, dans un but louable : se forger une petite communauté de joueuses et de joueurs et la récompenser avec du contenu régulier. Aujourd’hui, le succès de Vampire Survivors, qui a coûté trois bouts de ficelle, lui permet de réaliser son rêve (créer son propre studio). Une success story cachée derrière un jeu vidéo rudimentaire, mais terriblement addictif. Pour moins de 5 €, soit l’équivalent d’un café beaucoup trop sucré pour la santé chez Starbucks, vous auriez tort de vous en priver.

Vampire Survivors // Source : Capture Xbox
Oui, ça devient vite le cirque // Source : Capture Xbox

Vampire Survivors va vous faire enchaîner les parties

Gare aux pièges

Si les différents niveaux ont l’air basiques, prenez garde à ne pas vous retrouver bloqué bêtement (contre un mur par exemple).

Le gameplay de Vampire Survivors est tellement simple que même ma grand-mère pourrait y jouer sans aucun souci. C’est l’une de ses principales forces. L’objectif est clair : survivre face à des vagues d’ennemis. Chaque partie commence calmement puis, à mesure que le temps défile, l’écran est de plus en plus inondé. La clé de la victoire ne tient pas dans l’utilisation des armes, qui s’activent automatiquement, mais dans les déplacements. Concrètement, on bouge pour éviter les assaillants, on ramasse des rubis pour engranger de l’expérience (activité très satisfaisante) et, à chaque niveau gagné, on sélectionne une nouvelle pièce pour son arsenal (une arme, un bonus passif ou une amélioration). La puissance, qui grimpe de manière exponentielle, permet de répondre à une menace de plus en plus insistante. D’un point de vue visuel, Vampire Survivors est fauché en raison de son rendu en pixels datés et son interface d’un autre temps. Mais son aisance à faire cohabiter des dizaines et des dizaines d’éléments en même temps sans fléchir frôle le respect.

On enchaîne les parties, comme on le ferait avec des shots d’alcool ou des Schokobons

On pourrait croire qu’on ne doit pas faire grand-chose dans Vampire Survivors. Il faut en réalité constamment rester sur le qui-vive. On ne dispose pas d’une barre de vie suffisamment grande pour survivre à une embuscade soudaine. En parallèle, on comprend vite qu’il faut être malin dans les choix à faire à chaque point de progression. Dois-je ajouter une arme à mon arsenal ? Ou vaut-il mieux opter pour ce bonus qui accélère le déclenchement de mes armes ? Ces questions prennent encore plus de sens quand on découvre qu’il est possible de débloquer des super-armes en combinant les bons objets (à forcer d’enchaîner les tentatives). Par ailleurs, toutes les armes ne se valent pas, à distance comme au corps-à-corps (astuce : vive l’ail).

En somme, on découvre un potentiel assez inouï derrière des apparences d’accessibilité extrême. On se sent d’abord très puissant dans Vampire Survivors puis, au bout de 10/15 minutes, on est vite surmené. La victoire, validée par la Mort au bout d’une demi-heure dans les niveaux classiques, se fait carrément attendre. On pense d’abord que Vampire Survivors est aussi simple à comprendre qu’il est impossible à terminer. Alors on enchaîne les parties, comme on le ferait avec des shots d’alcool ou des Schokobons de la marque Kinder, jusqu’au premier triomphe. Addictif, Vampire Survivors sait récompenser les esprits tenaces, lesquels finiront par déceler les rouages qui permettent de rouler sur les adversaires. À l’écran, c’est impressionnant : on assiste à du grand spectacle, où les feux d’artifice seraient remplacés par des super-pouvoirs. En haut à droite, le compteur de morts grimpe à des sommets, avec quatre voire cinq chiffres. C’est grisant.

Vampire Survivors // Source : Capture Xbox
Les coffres permettent d’obtenir des ressources précieuses // Source : Capture Xbox

Pour donner envie de poursuivre l’aventure, Vampire Survivors reprend à son compte des mécaniques du genre rogue-lite. On ramasse constamment des pièces d’or, qui servent à acheter des améliorations permanentes ou à compléter le casting de personnages (qui ont chacun des forces et des faiblesses). Dès lors, comme dans le chef-d’œuvre Hades, on n’a jamais cette impression de jouer pour rien. Au pire, on aura apprécié d’avoir annihilé des centaines de viles créatures sur un laps de temps très court. Il y a en prime une palanquée de succès à obtenir — un point qui plaira aux perfectionnistes. Vampire Survivors offre enfin diverses options pour pimenter les parties, avec un contenu régulièrement mis à jour (il y a même une première extension, vendue moins de 2 €).

D’abord lancé sur PC puis sur Xbox (on le trouve dans l’abonnement Xbox Game Pass), Vampire Survivors est également disponible sur iOS et Android. Gratuit sur les plateformes mobiles, il propose la même expérience à une exception près : les contrôles tactiles offrent beaucoup moins de souplesse et de précision. Par conséquent, l’expérience est un peu plus compliquée à maîtriser. Cette version s’apparente donc à un bon produit d’appel pour avoir un aperçu de Vampire Survivors. On l’essaie sur son smartphone, on comprend qu’on va tomber accro et on finit par y jouer sur un PC ou une console. Ou bien on ne l’achète jamais, pour préserver sa santé mentale et sa vie sociale.

Le verdict

Vampire Survivors // Source : Poncle
9/10

Vampire Survivors

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On ne pouvait pas terminer l’année 2022 sans écrire un test de Vampire Survivors, véritable phénomène qui a connu l’anonymat avant un engouement mérité. Finalement, c’est une trajectoire qui épouse à merveille la boucle de son gameplay. Où on commence petit face à des chauves-souris, avant de finir surpuissant, assailli de toute part par les pires créatures du folklore fantaisiste.

Et derrière son approche simpliste, Vampire Survivors se paie l’audace de cacher une richesse addictive. On se surprend alors à enchaîner les parties, après s’être promis qu’on n’y toucherait jamais, ou jamais plus. Pour moins de 5 € (voire 0 € sur iOS et Android), ce petit jeu sans réelle prétention, ni ambition assumée, a vraiment tout d’un grand.

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