Bethesda a diffusé une longue vidéo de gameplay de Starfield, son futur RPG spatial. Et on a du mal à comprendre l’engouement qui l’entoure.

Microsoft et Bethesda ont attendu la fin de leur grosse conférence de juin pour diffuser plusieurs minutes de gameplay de Starfield, l’un des jeux les plus attendus de la communauté Xbox. À en croire un communiqué publié le 12 juin, il s’agit « du plus grand et du plus ambitieux des jeux jamais développés par Bethesda Game Studios » — studio à qui on doit Skyrim (entre autres).

Starfield s’articule autour d’un groupe d’explorateurs à la recherche d’artefacts rares dans toute la galaxie. Il fait partie des productions taillées pour attirer les joueuses et les joueurs vers l’écosystème Xbox. Il doit être une exclusivité qui empile les arguments susceptibles de faire acheter une console. Il est conçu pour devenir l’un des meilleurs jeux du catalogue. Sauf que ce n’est pas vraiment notre ressenti après avoir regardé la présentation.

Autrefois attendu pour le 11 novembre 2022, Starfield a été repoussé en 2023. Normalement, il devrait sortir pendant le premier semestre.

Pourquoi Starfield ne fait pas tant rêver

Bethesda, c’est Skyrim, mais c’est aussi Fallout 76

Quand on pense à Bethesda, les premiers jeux qui viennent à l’esprit sont Fallout 4 ou encore Skyrim. Néanmoins, il ne faudrait pas omettre que la dernière grosse production en date du studio n’est autre que Fallout 76. Il devait incarner le renouveau du MMORPG. Il s’est transformé en véritable fiasco, matérialisé par des grosses erreurs de design. Bethesda avait de grandes ambitions pour Fallout 76 et on craint que Starfield connaisse le même destin. L’entreprise en promet beaucoup trop pour qu’on croit à tout.

Visuellement, c’est beau, mais…

Les 15 minutes de gameplay permettent de se faire un premier avis sur les graphismes de Starfield, un immense monde ouvert composé de plusieurs galaxies à explorer. Au regard de cette échelle qui laisse rêveur, le rendu des environnements est d’excellente facture. Néanmoins, trois défauts sautent aux yeux : la fluidité ne semble pas garantie, les expressions faciales des personnages sont effrayantes et il y a un vrai manque d’identité visuelle. Les deux premiers points peuvent être corrigés d’ici le lancement prévu dans les douze mois. Mais c’est trop tard pour la direction artistique moins générique.

Starfield // Source : Microsoft
Starfield // Source : Microsoft

C’est ultra mou

Tout a l’air si mou dans Starfield, à commencer par les combats. Les rares fois où l’action s’emballe dans la vidéo, on a l’impression que rien ne se passe. Le feeling des armes est inexistant tandis que les ennemis ont l’air d’attendre leur funeste sort — sans réelle riposte. On espère que Bethesda a volontairement baissé le rythme des combats pour les besoins de la bande-annonce.

L’exploration ne semble pas emballante non plus, la faute à des déplacements très rigides. À aucun moment on ne ressent ce souffle qui motive à partir vers l’inconnu, comme d’autres références du genre l’ont fait auparavant (The Legend of Zelda: Breath of the Wild, Elden Ring). Pour un titre censé sortir dans 12 mois, il y a encore tant à accomplir.

Il faut se méfier des jeux qui font beaucoup de choses

Bethesda veut vraiment mettre beaucoup de choses différentes dans Starfield. Outre l’exploration et l’action évoquées précédemment, on pourra carrément concevoir sa propre base et son propre vaisseau (avec une tonne d’options de personnalisation). Il y aura donc une dimension gestion à prendre en compte. On peut croire en un projet cohérent, fruit d’un développement méticuleux. Il est également envisageable de craindre le pire, avec une expérience qui s’éparpille un peu trop et oublie d’être plaisante. Starfield a le potentiel pour devenir un vrai chef-d’œuvre, mais il a toutes les tares d’une future désillusion un peu prévisible.

Starfield // Source : Microsoft
Starfield // Source : Microsoft

1 000 planètes à explorer ? Mais bien sûr

Bethesda évoque une multitude de galaxies à explorer, chacune composée de plusieurs planètes. En tout, il y aurait plus de 1 000 territoires à découvrir. Ce chiffre n’est pas nécessairement une bonne nouvelle. On a du mal à imaginer les développeurs avoir suffisamment d’inspiration pour créer autant de planètes sans tomber dans la redite ou le factice. Le trop est souvent l’ennemi du bien : on préférerait un volume de 20 planètes réussies que 1 000 qui n’offrent pas grand-chose d’excitant à faire. Bref, Starfield devra éviter le syndrome No Man’s Sky, qui est devenu un vrai jeu seulement après plusieurs grosses mises à jour.

Et la narration dans tout ça ?

Quelle sera la place de la narration dans cet océan de promesses ? Ce sera l’autre enjeu crucial de Starfield, qui n’arrivera pas à captiver la joueuse ou le joueur simplement en lui faisant remplir des objectifs basiques (par la simple excuse de l’exploration). Il faudra un vrai but, qui se nourrira tout à la fois d’une écriture fine et d’une mise en scène spectaculaire. On n’a rien de vu de tout cela dans les 15 minutes de gameplay. Le terrain de jeu de Starfield s’annonce copieux, mais encore faudra-t-il le remplir avec intelligence.

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