Actuellement soupçonné de malversations par la justice japonaise, Carlos Ghosn (ou plutôt, son équipe de com) a utilisé Twitter pour reprendre le contrôle de sa communication. Alors qu’il annonçait une conférence de presse pour tout expliquer, il a été arrêté à nouveau.

Mise à jour du 5 avril : Le lendemain de la publication de son tweet, Carlos Ghosn a été arrêté une nouvelle fois. Le tribunal de Tokyo a annoncé ce vendredi qu’il serait maintenu en garde à vue jusqu’au 14 avril. Il s’agit de sa quatrième mise en examen, cette fois-ci pour des soupçons de transferts d’argent de Nissan à une société qu’il contrôlait. Sans surprise, la conférence de presse qu’il avait prévu pour le 11 avril est annulée.

Retrouvez ci-dessous notre article original, daté du 3 avril :

Après avoir passé des mois à clamer son innocence face aux accusations de malversations, Carlos Ghosn est passé à la vitesse supérieure. Le 3 avril, un compte Twitter au nom de l’ancien PDG de l’Alliance Nissan-Renault-Mitsubishi a été créé. Deux tweets seulement apparaissent sur le profil, l’un en anglais et l’autre en japonais : « Je me prépare à dire la vérité sur ce qui se passe. Conférence de presse le jeudi 11 avril. » Quelques heures après la publication, le compte a obtenu le logo « vérifié », ce qui indique qu’il ne s’agit pas d’un faux.

Les derniers mois ont été agités pour Carlos Ghosn. Le 19 novembre 2018, il est arrêté au Japon pour des soupçons d’abus financiers, avant d’être démis de ses fonctions chez Nissan et Mitsubishi quelques jours après. Il est ensuite inculpé en décembre 2018, avant de démissionner de son poste de PDG chez Renault en janvier 2019. Avant le tweet, la dernière partie de l’épopée Ghosn prenait place le 5 mars, quand il a été libéré sous caution pour 7,9 millions d’euros (1 milliard de yens).

Un tweet risqué qui attire l’attention du grand public

L’ancien PDG promet « d’expliquer ce qui se passe » le 11 avril prochain, mais son simple tweet pourrait le mettre en difficulté vis-à-vis du parquet de Tokyo. En effet, selon Reuters, les termes de la caution de Ghosn indiquent qu’il n’est pas autorisé à utiliser internet. Il est bien sûr imaginable qu’une autre personne se charge du compte, ce qui n’est pas rare pour les personnalités publiques. Mais la justice japonaise pourrait voir d’un mauvais œil cet appel lancé sur le réseau social.

Carlos Ghosn, en 2013. // Source : Norsk Elbilforening

Carlos Ghosn, en 2013.

Source : Norsk Elbilforening

À défaut de se faire bien voir des autorités, Carlos Ghosn a réuni un certain nombre de soutiens. Sous son tweet, certains affirment qu’il aurait « fait beaucoup de bien à l’économie japonaise » ou que la parole « a été réservée exclusivement et abusivement à l’accusation. » Ces soutiens, Carlos Ghosn en aura bien besoin puisque Reuters indique que « les procureurs japonais seraient en train d’envisager de nouvelles poursuites pour abus de confiance aggravé.  » Le feuilleton Ghosn est donc loin d’être fini : il continuera le 11 avril prochain si la conférence de presse a bien lieu.

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