Chaque trimestre fiscal nous donne l’occasion de comprendre comment des entreprises comme Apple, Alphabet (Google), Amazon ou encore Microsoft et Facebook font entrer (beaucoup) d’argent dans leurs caisses. Si elles ne se dérangent jamais pour donner des noms obscurs à certaines catégories passe-partout (le fameux « Other Products » d’Apple bien connu des analystes), ces rapports trimestriels nous permettent de saisir dans les grandes lignes avec quel type de produit ces entreprises envisagent leur croissance.
Pour mieux comprendre ce qui anime les cinq entreprises citées, VisualCapitalist vient de produire une infographie qui permet, en un clin d’œil, de voir quels segments se sont imposés comme les piliers de chacune des entreprises. L’occasion de faire un petit point sur chacune d’entre elles.
Apple : l’iPhone est toujours une poule aux œufs d’or
Produit | Pourcentage du chiffre d’affaires |
iPhone | 63 % |
iPad | 10 % |
Mac | 11 % |
Services | 11 % |
Autres | 5 % |
Apple n’est pas une entreprise du web, mais une entreprise de la tech. En 2017, la plupart de son chiffre d’affaires se fait sur l’iPhone, soit un objet technologique qui doit, chaque année, être réinventé, amélioré et construit. Dit comme cela, cela semble être un business à l’ancienne dans lequel le coût de production est très élevé mais Apple fait figure d’exception sur ce marché en ayant la possibilité de faire de grosses marges — un luxe que peu de constructeurs peuvent se permettre.
Le plus impressionnant, peut-être, est la part très faible dans le CA des Services. 5 % seulement du chiffre d’affaires correspond à de l’immatériel, qu’on le nomme Apple Music ou iCloud. Ce qui pourrait être un risque à terme, dans la mesure où ces services comptent de plus en plus pour les entreprises.
Alphabet : pub pub pub
Produit | Pourcentage du chiffre d’affaires |
Publicité | 88 % |
Autres | 11 % |
Paris | 1 % |
Google est un moteur de recherche, mais l’entrée d’argent de Google est, sans surprise, liée à la publicité. C’est ce qui fait vivre l’entreprise de Mountain View et permet de soutenir les autres projets innovants portés par la société. Dans Autres, Visual capitalists classe les revenus liés à Google Play, à Android et aux smartphones Pixel. Les paris, ce sont évidemment les moonshots et autres laboratoires d’Alphabet, qu’il s’agisse de Nest, Verily, Calico ou encore, Waymo. On voit très bien que la plupart des investissements faits dans ces entreprises sont faits à perte.
Google est dans une configuration intéressante : sa principale entrée d’argent se fonde sur un business ancien (celui de la publicité) et toujours essentiel pour le web gratuit. Ces sommes colossales lui donnent de quoi alimenter sa vision du futur — qui passe par du hardware, qu’il soit médical ou lié à l’automobile.
Microsoft : un peu de tout
Produit | Pourcentage du chiffre d’affaires |
Office | 28 % |
Windows Server / Azure | 22 % |
Xbox | 11 % |
Windows | 9 % |
Publicité | 7 % |
Surface | 5 % |
Autres | 18 % |
Mine de rien, Microsoft sait diversifier ses revenus. Ce qui pourrait paraître un peu brouillon de prime abord est plutôt sain économiquement : l’entreprise de Redmond n’a pas placé toutes ses billes dans une activité qui fait figure de monopole interne. Au contraire, on s’aperçoit que Office, les services cloud / serveur et les « autres » qui peuvent comprendre les outils de développement comme les claviers et les souris sont trois piliers sur lesquels l’entreprise peut s’appuyer. Si l’un d’eux finit par lâcher il restera toujours les deux autres pour maintenir le navire à flot.
Il est intéressant de noter que Windows en tant que système d’exploitation n’est plus du tout la principale activité de Microsoft — peut-être un effet de la gratuité l’an passé de Windows 10. Reste dans cette activité liée au système d’exploitation bien connu les offres OEM avec les partenaires et les parcs d’entreprise à administrer et à gérer. On le sait depuis quelques trimestres maintenant : Microsoft s’appuie désormais sur ses offres en direction des professionnels, notamment sur Azure qui continue à séduire.
Amazon : e-commerce un jour, e-commerce toujours
Produit | Pourcentage du chiffre d’affaires |
Amazon | 72 % |
Amazon Media | 18 % |
AWS | 9 % |
Autres | 1 % |
Amazon est un e-commerçant. Personne ne peut l’oublier, notamment quand on voit à quel point toute l’innovation du géant de Seattle se concentre sur une question : « comment vendre plus, plus rapidement et mieux ? ». Des boutons Dash aux drones en passant par les boutiques Go et l’abonnement Premium, Amazon est l’incarnation dans ce monde du dieu Commerce. Ce n’est donc pas étonnant que ses entrées d’argent soient considérablement prises par cette activité.
Cela dit, Amazon Media, l’activité publicitaire du groupe, commence à percer — et on comprend facilement pourquoi : quoi de mieux que de la publicité pour vendre des produits ? Les services aux professionnels (le fameux cloud AWS) et les services tiers (on pense à Alexa ou Video) ne comptent, eux, que pour 10 % du total.
Facebook : le nouveau Google
Produit | Pourcentage du chiffre d’affaires |
Publicité | 97 % |
Autres | 3 % |
Côté business model, Facebook apparaît très nettement comme le nouveau Google. 97 % de son chiffre d’affaires est généré par la publicité vendue aux annonceurs et aux partenaires. Et en effet, vu que le principal produit de Facebook est les données de ses utilisateurs, il est difficile de voir quel genre de business le réseau social pourrait créer. Paradoxalement, les 3 % du chiffres d’affaires sont probablement liés aux produits dont on parle le plus, comme la réalité virtuelle avec Oculus.
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