Quand on voit les évolutions du Projet Tango années après années, on se rend compte du chemin parcouru par la réalité augmentée. Aujourd’hui, la technologie n’est pas encore aboutie, mais elle est résolument impressionnante.

Le projet Tango est l’un de ces coups un peu mi-délirants mi-audacieux de Google. Pour le résumer de manière simple, il s’agit de coller plusieurs capteurs dans un smartphone afin qu’il puisse voir en profondeur. Dit comme cela, cela sonne un brin mystique, mais ce n’est en fait pas du tout le cas : l’appareil photo de votre smartphone voit en deux dimensions. Pour lui, même l’horizon est plat ; il ne voit pas la distance ou la profondeur. Pour un smartphone Tango, en revanche, le monde est en relief. Il voit la profondeur, la hauteur, les murs, les objets et sait cartographier en temps réel la pièce dans laquelle il se trouve.

Quel intérêt ? Eh bien ils sont multiples. En offrant la profondeur à un smartphone, on crée un outil de mesure dans l’espace très puissant. Monté sur un robot, un tel engin pourrait servir d’œil, permettant au robot de saisir les formes qui l’entourent. Pour un architecte d’intérieur, c’est un outil qui peut lui permettre de scanner une pièce et d’ajouter des meubles en temps réel dans l’espace. Pour un ouvrier du bâtiment, c’est un moyen de calculer rapidement une distance entre deux points sans passer par des scanners qui demandent une formation pour être utilisés et qui sont souvent très coûteux.

Cette technologie est donc une véritable avancée qui attend, à vrai dire, qu’une niche s’empare d’elle pour développer des usages plus grand public. C’est sur le stand du géant Qualcomm que nous avons eu l’occasion de tester l’un des derniers nés du Projet Tango, développé par Asus en partenariat avec Google. Le Zenfone AR est en effet un smartphone qui embarque la technologie du géant de Mountain View dans un engin plutôt bien équipé : il est notamment livré avec 8 Go de RAM (oui, sur un smartphone) et 256 Go de stockage, le tout épaulé par un processeur Qualcomm Snapdragon 821.

Aujourd’hui, l’interface est encore en développement et l’appareil est donc loin d’être stable. Au menu des déconvenues, on note quelques bugs logiciels — il est notamment impossible de passer d’une application à l’autre sans les fermer au préalable. Impossible d’en tenir rigueur à Asus qui n’a pas encore terminé de travailler sur l’appareil avec Google. D’autant qu’au-delà de ces petites hésitations, les démonstrations sont plutôt chouettes.

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La plus choupi d’entre elles, c’est indéniablement la démonstration nommée Pets qui permet de matérialiser un petit animal de compagnie en 3D, directement dans la scène qui est visée par l’appareil photo du Zenfone AR. Les petits chats et autres petits chiens perçoivent nettement l’environnement autour d’eux : ils montent sur les meubles, viennent à vos pieds, s’en vont quand vous faites des mouvements trop brusques dans leur direction… bref, ils montrent bien comment le smartphone gère un effet de profondeur.

En termes d’applications concrètes, nous avons pu tester une démonstration développée par Google et GAP (visible sur la vidéo Twitter juste au-dessus) qui va matérialiser les habits de la marque devant vous. Vous glissez-déposez le modèle où vous le souhaitez et un mannequin en trois dimensions va se concrétiser dans l’espace. C’est comme si dans la réalité du smartphone, les hologrammes existaient. Et en effet : vous pouvez bouger autour des objets, vous en approcher ou vous baisser pour les inspecter. Cela ressemble en pratique aux interactions possibles avec un HTC Vive, qui, lui, se base sur des émetteurs lasers disposés dans les coins d’une pièce. Là, tous les calculs de profondeur et de mouvement sont faits par le smartphone.

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Dans sa déclinaison Asus, le Projet Tango est toujours aussi séduisant. Bien entendu, aujourd’hui, il manque à Google et à ses partenaires des applications concrètes qui permettront de toucher un public plus large — car même la niche des professionnels qui peuvent être intéressés par Tango n’ont pas encore un vaste choix d’applications. Il n’empêche que, année après année, le projet évolue dans le bon sens et les démonstrations techniques ne cessent d’impressionner.

Source : Numerama

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