Une pétition appelant les grands électeurs à élire Hillary Clinton présidente le 19 décembre, jour de leur vote, est devenue la plus signée de l’histoire de Change.org. Elle a été lancée le 10 novembre dernier par un citoyen qui considère Donald Trump comme un « danger pour la République ».

Malgré la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine, il y a près d’un mois, une bonne partie de la population américaine se refuse encore à l’accepter à la tête du pays.

La pétition de Change.org « Collège électoral : élisez Hillary Clinton présidente le 19 décembre » en est la preuve : elle a été signée par 4 700 000 personnes — à la date du 2 décembre —  ce qui en fait la campagne la plus populaire de l’histoire de Change.org, une plateforme numérique qui permet de créer sa propre campagne.

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Son initiateur, Daniel Brezenoff, un assistant social californien, l’a lancée le 10 novembre, 2 jours après la victoire de Donald Trump. Dans son texte, il s’adresse directement aux grands électeurs, qui doivent voter le 19 décembre prochain et peuvent encore, selon lui, changer la donne : « S’ils votent comme leurs États ont voté avant eux, Donald Trump remportera l’élection. Cependant, dans 14 États remportés par Trump, les grands électeurs peuvent, s’ils le souhaitent, voter pour Hillary Clinton sans risquer la moindre sanction légale. »

Il poursuit : « Nous appelons les 149 grands électeurs de ces États à ignorer ces votes et à déposer leur bulletin en faveur de la secrétaire d’État Clinton. Pourquoi ? M. Trump n’est pas fait pour présider. Ses attaques répétées contre tant d’Américains, son impulsivité, ses menaces, ses mensonges, son passé reconnu d’agresseur sexuel et son manque total d’expérience en font un danger pour la République. Hillary Clinton a REMPORTÉ LE VOTE POPULAIRE et devrait être présidente. »

L’avance colossale de Clinton au vote populaire est devenue le meilleur argument de ses soutiens

L’avance de plus de 2 millions de voix obtenue par Hillary Clinton incite en effet de nombreux citoyens  à contester les résultats, sans tenir compte de la spécificité du système électoral américain. Jill Stein, candidate écologiste malheureuse à la présidentielle, a quant elle appelé à un recomptage des voix dans certains États clé.

Daniel Brezenoff s’est tellement investi dans cette campagne qu’il a démissionné de son poste, comme il l’explique dans une mise à jour du 17 novembre. Il admet aussi vouloir mener son combat jusqu’au bout malgré les menaces violentes reçues des soutiens de Donald Trump.

La pétition, qui a plus que doublé le record de 2,2 millions de signatures, établi par une campagne de 2012 pour faire condamner le tueur du jeune Trayvon Martin, vise aujourd’hui les 6 millions. Si la mobilisation qu’elle suscite reste impressionnante, elle a peu de chances d’aboutir réellement au résultat souhaité par Daniel Brezenoff.

En France, la pétition contre la Loi travail lancée sur Change.org en février 2016 avait battu le record national avec plus d’un million de signatures, sans empêcher l’adoption du texte.


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