En bonne position pour devenir la prochaine présidente des États-Unis, Hillary Clinton a souhaité que les industriels et l’administration américaine travaillent ensemble pour assurer lorsque nécessaire le déchiffrement des communications, en prenant exemple sur le projet Manhattan qui avait abouti à la bombe atomique.

La comparaison n’était peut-être des plus heureuses. Lors du débat télévisé organisé dimanche dans le cadre des primaires du camp démocrate pour l’élection présidentielle aux États-Unis, Hillary Clinton a dit souhaiter que les industriels et la puissance publique s’accordent comme ils l’avaient fait lors de la seconde guerre mondiale, lorsqu’ils ont monté le « Projet Manhattan » qui a donné la bombe atomique.

La favorite des sondages et ancienne secrétaire d’État de l’administration Obama était interrogée sur les déclarations de Tim Cook, le patron d’Apple, qui continue de rejeter toute idée de fournir aux autorités un moyen de consulter en clair les communications de ses clients, y compris sur réquisition judiciaire — ce que le patron de Blackberry trouve irresponsable. La présentatrice lui demandait s’il fallait modifier la loi pour obliger les entreprises à fournir un backdoor aux autorités lorsqu’elles commercialisent des moyens de communication chiffrée.

https://youtu.be/nGtgadSpQg0

 

« Je ne voudrais pas aller jusque là », a répondu Hillary Clinton, sans toutefois exclure totalement l’hypothèse. « J’espère que, étant donné les capacités extraordinaires qu’a la communauté technologique et les besoins et questionnements légitimes des autorités, il puisse y avoir comme un projet Manhattan, quelque chose qui réunirait le gouvernement et les communautés tech pour voir que ce ne sont pas des adversaires, mais qu’ils doivent être des partenaires ».

Mais comment faire cette coopération sans backdoor ? « Il doit y avoir un moyen. Je ne connais pas assez la technologie pour dire ce que ça peut être, mais j’ai toute confiance dans nos experts en technologies », a tenté d’improviser l’éventuelle future présidente des États-Unis.

« Je comprends ce qu’Apple et d’autres disent. Et je comprends aussi l’officier qui est chargé de la responsabilité de prévenir des attaques […]. Je pense simplement qu’il doit y avoir un moyen, et j’espère que les entreprises peuvent travailler avec le gouvernement pour le trouver. Sinon, les autorités sont aveugles — aveugles avant, aveugles pendant et malheureusement, dans beaucoup de cas, aveugles après. […] Les autorités ont besoin des outils pour nous garder en sécurité ».

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