Embarrassé par une adversaire politique qui a dévoilé qu'il avait mis un message pornographique très explicite parmi ses favoris sur son compte Twitter, le député britannique conservateur Karl McCarney a préféré ne pas assumer une maladresse, et s'enfoncer dans le déni. Jusqu'à accuser Twitter de mal sécuriser les comptes. Un classique.

On attend toujours les résultats de l'enquête sur "l'intrusion inacceptable" qu'aurait subie Aurélie Filippetti au mois de mai dernier sur son compte Twitter, ou ceux concernant le piratage dont aurait été victime Valérie Trierweiler, ou encore sur le hacker qui aurait publié un message de bonne année mal orthographié sur le compte de Frédéric Lefebvre.

En attendant, c'est en Grande-Bretagne que l'excuse du compte Twitter piraté a été sortie par un élu. Le député conservateur Karl McCartney avait mis en favori une photographie pornographique publiée par un internaute, qui montrait une femme allongée et attachée dans un lit, dans une position des plus accueillantes. Sans doute faisait-il partie de ces nombreux internautes qui ne savaient pas que les favoris sont publics sur Twitter. Or c'est une adversaire politique du parti travailliste, Lucy Rigby, qui a découvert la chose l'a publiée au grand jour, pour mettre le député dans l'embarras.

Celui-ci aurait pu se contenter de s'excuser ou même de prétendre à une erreur de manipulation de sa part, mais il a adopté le réflexe quasi universel des responsables politiques : nier en bloc et reporter la faute sur un prétendu piratage. Quitte à s'enfoncer encore plus dans le péché, en ajoutant le mensonge à la luxure visuelle.

"Ca m'a pris du temps de ré-accéder à Twitter suite à des modifications de sécurité", a-t-il d'abord tweeté ce jeudi, après avoir effacé tous favoris. "Mes followers savent que je tweete ou retweete et que je n'utilise pas le bouton favori. Merci à tous ceux qui me l'ont notifié". Mais les internautes ne sont pas naïfs à ce point et ont répondu sèchement au député :

Cependant Karl McCartney insiste dans son mode de défense. Pire, dans un communiqué adressé au journal The Independant, le député a décidé de charger Tweeter, pour défausser la responsabilité sur le service en ligne. Il prétend que la cinquantaine de tweets (quasiment tous de contenus politiques) qu'il avait en favoris y avait été ajoutée "au hasard" et pas par lui au fil des dernières années, et annonce qu'il écrit dès aujourd'hui à Twitter pour exprimer son "souci qu'à six mois d'une élection générale, la sécurité des comptes Twiter soit capable de résister à toute tentative malveillante et salace d'embarrasser le titulaire du compte. 

"J'attendrai leur réponse avec intérêt", ajoute-t-il. Nous aussi. Peut-être viendra-t-elle en même temps que celle pour Aurélie Filippetti ou Frédéric Lefebvre.


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