Vif et distingué, le scooter e-presto du Français Easy-Watts, qui va facilement jusqu’à 80km/h, est une belle découverte.

Les bons scooters électriques sont rares, les bons scooters électriques français le sont encore plus. L’e-presto d’Easy Watts est l’exception qui confirme la règle. Cet équivalent 125 thermique qui plafonne à 80 km/h accumule les bons points, avec un look urbain qui ne gâche rien.

Pour 4 299 euros, on a là un des meilleurs rapports qualité/prix du marché, notamment pour des clients qui pratiquent quotidiennement la ville, sans vouloir se priver de temps en temps d’emprunter des routes départementales.

À défaut de pouvoir l’essayer sur plusieurs jours, nous avons passé une journée avec le deux-roues, l’un des plus fiables que l’on a pu conduire à ce jour. Seul défaut : le poids de sa batterie amovible.

Le e-presto de easy-Watts // Source : Marie Turcan pour Numerama

Le e-presto de easy-Watts

Source : Marie Turcan pour Numerama

Design

C’est l’un des gros avantages de ce scooter électrique, et l’entreprise basée à Lannion (Bretagne) le sait : l’e-presto est très élégant. Il s’inspire ouvertement de la classe des Vespa de Piaggio pour séduire un public urbain qui rechigne encore à adopter les deux-roues plus sportifs des concurrents comme le Chinois Niu.

On retrouve les angles bien arrondis, le gros phare central à l’avant, l’assise large avec imitation cuir et la carrosserie brillante — on lui préfèrera la version noire, mais elle existe également en « crème brillant », une sorte de beige old school. Le pare-brise finit d’asseoir le style italien du scooter très français.

Le e-presto de easy-Watts // Source : Marie Turcan pour Numerama

Le e-presto de easy-Watts

Source : Marie Turcan pour Numerama

Même constat du côté du tableau de bord : tout est très rond, soigné, avec des couleurs rétro agréables à l’œil. On peut y surveiller le kilométrage ainsi que le niveau de batterie, mais on regrettera l’absence d’une petite horloge.

Prise en main

Avec son assise à 80 centimètres du sol, le deux-roues s’adapte à toutes les tailles : on n’a ni les genoux trop recroquevillés comme sur l’EcoNeco S1, ni les jambes qui pendent comme pour l’eccity 125. Ici la prise en main est ultra instinctive : on abaisse le scooter de sa béquille centrale, on se cale sur le siège et on démarre, le tout étant aidé par le gabarit léger de l’engin (99 kg tout mouillé).

On lui rajouterait volontiers une jupe en temps pluvieux (toujours agréable à l’automne), mais le fait que l’avant de la carrosserie soit assez large (68 cm) permet de couper une grande partie des attaques du vent, et même de rester relativement au sec en cas de petite pluie.

Le démarrage se fait sans encombre : on tourne la clé vers la droite et on enclenche la poignée — comme pour beaucoup de modèles actuels, il existe par ailleurs un bouton « marche arrière » sur lequel il convient de rester appuyé pour rouler dans l’autre sens  (ce que nous déconseillons, d’autant plus que le scooter se manie très bien sans).

Petit bonus amusant, la serrure dispose d’une sécurité de verrouillage avec un mécanisme en métal qui permet de refermer une sorte de petite trappe, et qui empêche d’avoir accès à la serrure si vous n’avez pas une clé spéciale pour l’ouvrir. Un détail, mais qui peut ralentir les personnes malveillantes qui seraient tentées de dérober le deux-roues.

Conduite

Le e-presto de easy-Watts // Source : Marie Turcan pour Numerama

Le e-presto de easy-Watts

Source : Marie Turcan pour Numerama

L’e-presto ne ment pas sur ses capacités : c’est un vrai scooter électrique qui atteint les 80km/h avec une facilité déconcertante. Dans la capitale, on peut ainsi emprunter les voies du périphérique sans se sentir de trop, tout comme des routes départementales (en restant bien à droite, tout de même).

En plus d’être rapide, la réactivité de l’engin est impeccable : on démarre rapidement au feu et l’accélération garde une courbe de progression constante (et nerveuse). Comme le scooter se prend très bien en main, il n’y a pas de risque de se faire avoir par le démarrage très sec, mais si on devait pinailler, on aurait apprécié deux modes de vitesses : l’un pour les débutants et/ou pour les créneaux serrés, l’autre pour filer à vive allure.

Grâce à ses amortisseurs hydrauliques, en plus des pneus de taille correcte (90-90-12) le scooter garde sa stabilité même sur les pavés les plus gênants. Les dos d’ânes surprises ne font pas non plus peur, d’autant plus que le freinage (à disques hydrauliques) assure et rassure.

Avec ce petit prix (et c’est sans compter les bonus écologiques), l’e-presto se classe donc globalement dans la catégorie des bonnes affaires, qui conviendra autant à celles et ceux qui aiment le style que ceux qui ne supportent pas d’être limités à 50km/h, même pour des courts trajets.

Batterie et autonomie

Il fallait bien que l’e-presto ait un défaut : nous l’avons trouvé après quelques heures de routes. Il s’agit de sa batterie, dont le poids empêche très clairement de la balader sur plus de deux étages sous peine de risquer le lumbago. Avec ses quelques 17 kilos, l’unique batterie LG lithium (72 Volts / 40 Ah) du scooter est certes amovible, mais dans les faits, elle ne permet pas 100 % de mobilité pour celles et ceux qui habiteraient en appartement sans ascenseur.

Or, vue la puissance du deux-roues, Easy Watts ne peut proposer que 50 km d’autonomie (à vitesse maximale), et il convient donc de le recharger une fois par jour pour les longs trajets travail-domicile, ou au moins une fois tous les deux jours pour les courts. C’est dommage, car une double batterie aurait pu éviter cette déconvenue : on chargerait l’une, puis l’autre, à tour de rôle, et le poids aurait pu être divisé par deux. Au vu de ce fardeau, on conseillera donc plutôt d’utiliser la prise qui accompagne l’engin pour le brancher directement sur secteur (les propriétaires de garage ou de rez-de-chaussée seront dont largement avantagés).

La batterie du e-presto de easy-Watts // Source : Marie Turcan pour Numerama

Le e-presto de easy-Watts

Source : Marie Turcan pour Numerama

La batterie quant à elle se recharge en 6 heures avec un chargeur (bruyant, ventilateurs intégrés obligent) qui se stocke très facilement dans le grand coffre.

Le verdict

Vif et beau, le scooter électrique français est un vrai plaisir à conduire, avec ou sans passager. Le deux-roues s’envole jusqu’à 80km/h sans problème, et tient bon sur une petite mais honnête autonomie de 50 à 70 km. À noter qu’il vaut mieux disposer d’un garage, la batterie amovible étant très lourde. L’un des meilleurs rapports qualité/prix du marché en 2019.

Si vous êtes de passage dans la capitale, vous pouvez également vous rendre au showroom Easy-Watts dans le 11è arrondissement qui propose des tests de ses deux roues électriques sur place. 


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