Une courte vidéo de 12 secondes a enflammé les réseaux sociaux chinois le week-end des 27 et 28 décembre 2026. Elle montrait une prétendue voiture volante baptisée Ufly, censée provenir de Yangwang, la sous-marque de luxe du constructeur BYD. Comme le souligne le média chinois ITHome ce 29 décembre, cette fausse information s’est rapidement propagée, relayée par plusieurs comptes WeChat, alimentant un buzz autour de ce qui aurait été la prochaine étape du géant chinois.
Le démenti ne s’est pas fait attendre : « BYD n’a ni plan ni arrangement pour développer ce type de projet », a déclaré Li Yunfei, directeur général de la marque et responsable des relations publiques, dans un message publié sur Weibo.
Un buzz viral sans fondement
Dans le détail, la rumeur prétendait que la marque la plus haut de gamme du groupe, Yangwang, aurait créé une voiture volante équipée d’une technologie de charge ultra-rapide de 1 mégawatt déjà utilisée pour certains véhicules électriques du groupe.
Selon la vidéo générée par IA, tout serait déjà prêt : l’engin aurait effectué des essais en vol transocéaniques et obtenu une certification de navigabilité de l’Administration de l’aviation civile de Chine. Elle aurait même effectué un vol d’essai entre Zhuhai et Shenzhen – 136 kilomètres en seulement 23 minutes – en juillet dernier. Un vol de démonstration qui n’existe que dans l’imagination de l’initiateur de la rumeur. BYD n’a jamais annoncé de plan de développement d’un tel véhicule, ni présenté un prototype ou un projet validé publiquement.
Le démenti de Li Yunfei est d’autant plus franc qu’il appelle à la prudence face à la course aux « likes » et à l’attention sur les réseaux : « Nous devons faire preuve de retenue en matière de circulation de ces fausses informations. »
Pendant ce temps, d’autres constructeurs chinois avancent (vraiment)
Si BYD coupe court à toute spéculation, ce n’est pas le cas de plusieurs groupes automobiles chinois concurrents, qui investissent concrètement le champ des e-VTOL. GAC a déjà lancé la production d’essai de son AirCab multirotor à Guangzhou, avec une certification de navigabilité attendue d’ici à fin 2026 et plusieurs milliers de précommandes annoncées (environ 2 000 selon ITHome). FAW, Chery et Changan avancent aussi sur le sujet.
Dongfeng, de son côté, travaille sur des moteurs dédiés aux usages de vol à basse altitude, avec des premiers essais déjà réalisés sur des projets de drones et d’applications aériennes légères.
Quant à XPeng, via sa filiale AeroHT, le constructeur est l’un des plus visibles sur le sujet, avec une usine dédiée aux véhicules volants modulaires et des objectifs de production à moyen terme clairement affichés. Autrement dit, la « voiture volante » existe bien dans les feuilles de route de certains acteurs chinois, mais apparemment pas dans celles de BYD.
BYD occupé sur bien d’autres fronts
Ce rejet explicite ne signifie pas que le groupe reste figé dans l’automobile. BYD est aujourd’hui bien plus qu’un des grands constructeurs de voitures électrifiées.
Le groupe s’est déjà développé sur de nombreux secteurs d’activité au-delà de la voiture individuelle. Dans le secteur de la mobilité, il y couvre également les véhicules commerciaux (bus, camions), les navettes autonomes légères, les monorails aériens automatisés, les chariots élévateurs et autres engins de manutention pour entrepôts, ports, aéroports, etc.
Le groupe œuvre aussi activement dans tout l’environnement du photovoltaïque et du stockage d’énergie. Cela s’inscrit dans la continuité de son expertise dans les batteries. BYD fait partie des tout premiers fabricants mondiaux de batteries lithium-ion et occupe la 2ᵉ place mondiale sur le segment des batteries pour véhicules électriques, derrière CATL.
Enfin, BYD est aussi reconnu pour son expertise dans l’électronique, il agit en tant que fournisseur pour des smartphones, ordinateurs portables et autres produits électroniques intelligents de différentes marques. Il commercialise également ses systèmes intelligents automobiles : tableaux de bord, cockpits intelligents, systèmes d’aide à la conduite (ADAS), faisceaux électriques, etc.
Si la marque avait réellement des intentions dans le secteur des e-VTOL, nous en aurions certainement été informés bien avant que les premières démonstrations aient lieu. Cette vidéo d’une voiture volante BYD est fausse.
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