Le logiciel est la pièce maîtresse dans la fabrication des voitures électriques. Or, certains constructeurs n’ont pas encore trouvé la bonne recette. Cela pourrait enfin peut-être changer.

Certains détracteurs adorent user de cette phrase, en mal, alors qu’elle est factuellement vraie : « Les voitures électriques sont des ordinateurs sur roues. » Oui, l’ingénierie mécanique est importante, mais la partie logicielle est désormais cruciale pour développer une voiture électrique.

Un véritable changement de paradigme, qui a bousculé la manière de concevoir un véhicule. Si les nouvelles marques ont adopté une philosophie façon startup qui leur a permis de rapidement mettre la barre haut, certains constructeurs historiques ont du mal à rattraper leur retard.

Pour aider ces derniers dans cette transition, l’entreprise néerlandaise Here Technologies a mis au point une structure en quatre phases qui catégorise les fameux « véhicules définis par logiciel », ou plus simplement SDV, rapporte Automotive News ce 27 novembre 2025. Derrière la firme, on retrouve de grands noms de l’industrie comme Audi, BMW et Mercedes.

Une base logicielle pour bâtir les voitures électriques du futur

Dans son communiqué, Here veut proposer un cadre de développement pour les SDV et ainsi créer « le premier langage commun de l’industrie pour évaluer les progrès et prendre des décisions stratégiques ». Un outil qui devrait permettre d’éviter des « erreurs coûteuses » qui sont une « menace pour la viabilité d’une entreprise ».

Selon Here Technologies, l’évolution vers des voitures entièrement définies par le logiciel devrait suivre ce calendrier :

  • Phase 1: « Connected » (adoption d’ici 2026 à 2027) : 
    Connectivité de base avec des avantages minimes pour l’utilisateur ; la plupart des équipementiers en sont actuellement à ce stade. Revenus limités au-delà des ventes traditionnelles de véhicules.
  • Phase 2: « Augmented » (adoption d’ici 2027 à 2030) : 
    Premiers bénéfices substantiels pour les utilisateurs grâce aux dernières fonctionnalités des systèmes avancés d’aide à la conduite (ADAS) et à l’amélioration de l’infodivertissement via des mises à jour OTA. Diversification précoce des revenus grâce à des solutions pour flottes.
  • Phase 3: « Adaptive » (adoption d’ici 2030 à 2035) : 
    Point d’inflexion critique : les véhicules deviennent des plateformes évolutives avec des mises à niveau des fonctionnalités tout au long de leur cycle de vie, les équipementiers adoptant une approche axée sur les logiciels. Diversification maximale des revenus grâce aux abonnements et à la monétisation des données.
  • Phase 4: « Agentic » (adoption d’ici 10 ans et plus): 
    Intégration complète du cycle de vie numérique avec des expériences prédictives, à mesure que les équipementiers deviennent des fournisseurs de services de mobilité. Les revenus dépassent le cadre de la mobilité grâce à l’orchestration de l’écosystème.
La conduite autonome dans le nouveau BMW iX3. // Source : BMW
Les SDV offrent naturellement une meilleure conduite autonome. // Source : BMW

Une vision à prendre avec des pincettes, car certaines marques historiques sont déjà à des stades avancés, que ce soit en mises à jour à distance ou en aides à la conduite. Toujours est-il que Here Technologies souhaite porter son cadre de développement des SDV auprès de SAE International (anciennement « Society of Automotive Engineers »), l’organisme élaborant les normes industrielles dans les transports, et notamment l’automobile.

L’entreprise espère ainsi faire naître un standard pour les constructeurs automobiles. L’objectif premier est de rattraper la Chine sur le développement des véhicules nouvelle génération. Dans une étude réalisée avec 647 experts à travers le monde, un tiers des nouvelles marques chinoises sont déjà à la phase 3 du calendrier dès leurs débuts. On a pu le voir avec Xiaomi, qui a seulement lancé sa marque en 2024 et est déjà capable de se mesurer à Tesla, dont l’avance est déjà bien marquée comparée aux constructeurs traditionnels.

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+
Toute l'actu tech en un clien d'oeil

Toute l'actu tech en un clin d'œil

Ajoutez Numerama à votre écran d'accueil et restez connectés au futur !


Pour ne rien manquer de l’actualité, suivez Numerama sur Google !