D’ici 2028, plus d’une voiture neuve sur deux aux États-Unis devrait permettre la conduite “mains libres”, selon des prévisions publiées le 29 septembre 2025 par le cabinet Telemetry. Un tournant technologique qui oblige désormais les assureurs à repenser la question de la responsabilité en cas d’accident impliquant un véhicule autonome.
Les assurances basent leur réflexion sur le comportement du conducteur, ses potentielles infractions au code de la route et l’historique de ses accidents. Toutes ces données leur permettent d’estimer la stabilité sur la route de l’automobiliste, liant son comportement à de futurs accidents et donc de lui fixer un tarif mensuel.
La responsabilité du constructeur
Mais à mesure que l’intelligence artificielle prend le volant, les assureurs doivent apprendre à évaluer non plus seulement le comportement des conducteurs, mais aussi celui des véhicules eux-mêmes et ce, alors que les logiciels de conduite évoluent en permanence, modifiés à distance par des mises à jour régulières, comme le souligne Axios.
Aujourd’hui, la plupart des systèmes de conduite mains libres exigent encore que le conducteur garde les yeux sur la route. Mais demain, certains véhicules pourraient lui permettre de lâcher son volant et de détourner le regard, à certaines conditions. Dans ce cas, si le conducteur n’a plus d’obligation d’attention, la responsabilité pourrait basculer du côté du constructeur automobile ou du fournisseur de logiciel, ce qui constituerait un bouleversement majeur pour tout le modèle de l’assurance automobile.
Cela a récemment été le cas avec la condamnation de Tesla. Le 2 août 2025, l’entreprise a été jugée partiellement responsable d’un accident mortel survenu en avril 2019 et qui impliquait une Model S disposant de l’option Autopilot. C’est la première fois qu’un jury américain a tenu un constructeur responsable dans le cadre d’un procès lié aux fonctions d’aide à la conduite.
Assurer à l’aveugle ?
L’un des principaux freins à l’assurance des véhicules autonomes reste néanmoins l’accès aux données embarquées, souligne un rapport de S&P Global Mobility. Faute de cadre légal ou de standards communs, les constructeurs gardent la main sur les journaux de bord et les données système de leurs véhicules.
Conséquence de cette relative opacité, les assureurs peinent à enquêter sur les accidents et à évaluer correctement les risques. Quoi qu’il en soit, les Américains se montrent particulièrement méfiants vis-à vis des voitures autonomes. Selon un sondage mené par Statista dévoilé en juin 2025, à peine un adulte sur quatre se dit prêt à monter dans un véhicule autopiloté. Une confiance qui tombe à 21 % en France et même à 13 % au Japon.
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