À San Francisco, il est devenu impossible de marcher 10 mètres sans tomber sur un véhicule Waymo, avec des capteurs sur le toit et sans personne au volant. La startup spécialisée dans les taxis autonomes, qui appartient à Google, envahit progressivement les États-Unis. Elle s’attaquera prochainement à l’Europe en commençant par Londres, qui dispose d’un cadre règlementaire plutôt favorable.

San Francisco, Phoenix, Los Angeles, Atlanta et Austin ont un point commun : les taxis autonomes circulent par centaines dans ces villes. Aux États-Unis, il est devenu banal de croiser un véhicule sans chauffeur, avec un volant qui tourne tout seul. Une prouesse permise par la startup Waymo, créée par Google en 2009. Plus de 2 000 taxis autonomes circulent aujourd’hui aux États-Unis, avec une expansion encore plus grande dans les prochains mois. Waymo vise notamment Miami, Washington, San Diego, Detroit, Las Vegas et New York, sans oublier Tokyo et Londres, pour sa première expansion internationale.

Et la France dans tout ça ? En déplacement à San Francisco, Numerama vous propose en exclusivité un reportage vidéo sur l’histoire de Waymo, après avoir essayé plusieurs taxis autonomes. Dans l’Union européenne, la course aux taxis autonomes semble pour l’instant très mal engagée.

Le reportage de Numerama sur les taxis autonomes aux États-Unis

Waymo : un service de taxi comme les autres à San Francisco

Quand on se balade à San Francisco, il est difficile de ne pas remarquer la présence des Waymo et de leurs concurrents en test, les Zoox (Amazon). C’est simple : les taxis autonomes sont partout. On en croise à chaque feu rouge, toujours avec une peinture blanche et de très gros capteurs sur le toit. Tous ont la particularité d’avoir un volant et des pédales, ce qui est obligatoire pour l’instant aux États-Unis. Mais la règlementation devrait bientôt s’assouplir, pour permettre une nouvelle génération de robotaxis avec plus de places à l’intérieur.

Un taxi Waymo à San Francisco.
Un taxi Waymo à San Francisco. // Source : Numerama

Pour commander « un Waymo », comme tout le monde les appelle là-bas, rien de plus simple. Il suffit d’installer l’application Waymo One sur iOS ou Android (qui n’est pas dispo dans les magasins d’applications français), puis d’entrer une adresse de destination.

Comme avec Uber ou Lyft, un véhicule arrive alors. La seule différence est qu’il n’y a personne à l’intérieur, et qu’il peut mettre du temps à s’arrêter (le Waymo ne s’arrête pas n’importe où, il est prudent).

Ensuite, le Waymo conduit tout seul. Il tourne le volant, met les clignotants, accélère, freine… Un écran permet de visualiser ce qu’il voit, de changer la musique ou de régler la température. On peut s’arrêter sur le côté quand on le souhaite, le Waymo nous attend.

Le volant qui tourne tout seul peut être surprenant, mais la technologie est redoutablement efficace.
Le volant qui tourne tout seul peut être surprenant, mais la technologie est redoutablement efficace. // Source : Numerama

En ce qui concerne la conduite, elle est extrêmement prudente. Waymo freine toujours lentement, pour éviter d’être trop agressif. Cette conduite prudente peut parfois être agaçante : derrière un vélo, le taxi autonome n’ose pas toujours doubler. Il finit par le faire, mais avec beaucoup plus de latence qu’un humain. En cas de problème, un agent humain peut prendre une décision à distance, pour dire à l’intelligence artificielle Waymo quoi faire.

Waymo, comme Zoox, propose une flotte de robotaxis dans les villes. L’approche concurrente est celle de Tesla, qui mise sur le partage des Tesla possédées par des propriétaires individuels pour créer sa flotte de taxis autonomes. Pour l’instant, Waymo, Zoox et Tesla sont les principaux acteurs du secteur aux États-Unis. Mais Cruise (General Motors) et Nuro (Uber) se positionnent aussi sur ce secteur. En Chine, Baidu revendique 250 000 courses par semaine avec ses taxis autonomes.

En France, les taxis autonomes devront se confronter à de nombreux obstacles

Quid de la France, où le progrès technologique est souvent présenté par le prisme des risques pour la société ? À l’heure actuelle, la règlementation encadre strictement la conduite autonome : seule la conduite supervisée est autorisée, avec un conducteur et sur des routes à faible vitesse. Un service comme Waymo n’est donc pas encore compatible avec nos routes.

Dans tous les cas, l’arrivée de Waymo en France et dans l’Union européenne pourrait poser de nombreux problèmes. Imagine-t-on vraiment les pouvoirs publics abandonner les taxis et les VTC face à des robots, qui plus est opérés par Google et Amazon ? Le problème de la casse pourrait aussi se poser : les Autolib, les Velib et les trottinettes Lime incarnent cette problématique, le libre-service est souvent utilisé en guise de protestation.

Sur cette seule intersection, il y a au moins cinq Waymo visibles.
Sur cette seule intersection, il y a au moins cinq Waymo visibles. // Source : Numerama

En l’état, et malgré l’existence d’initiatives sur les routes françaises, souvent pour des navettes avec un itinéraire précis, le déploiement à grande échelle de taxis autonomes à Paris et dans les grandes villes de la métropole semble compromis. Londres pourrait être le meilleur moyen d’expérimenter Waymo sans traverser l’Atlantique.

@numerama

Nicolas est à San Francisco et il a commandé un taxi autonome avec l’application Waymo 🔥 #waymo #taxi #sanfrancisco #numerama #tech #selfdriving #cartok #voitureelectrique

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