Un article des Échos publié le 19 octobre 2025 au sujet de Renault a provoqué beaucoup de réactions dans la communauté des conducteurs de voitures électriques. L’information a également été reprise ce lundi 20 octobre par des chroniqueurs économiques (notamment sur RTL et BFM) qui, petit à petit, ont transformé le message initial. Si bien qu’on pourrait en arriver à la conclusion que Renault souhaiterait faire marche arrière, en convertissant des modèles purement électriques en modèles thermiques. Il n’en fallait pas plus pour que la voiture électrique, « trop chère, pas assez autonome et trop compliquée à recharger », prenne une nouvelle charge des opposants à la technologie.
Le constructeur français pourrait-il lui aussi rétropédaler, comme d’autres constructeurs allemands, sur sa stratégie électrique ? Il est assurément bien trop tôt pour arriver à cette conclusion. Il convient d’attendre que le nouveau patron, François Provost, présente en 2026 sa feuille de route. Nul doute que plusieurs pistes sont explorées pour que Renault continue de progresser, dans la lignée de la Renaulution initiée par Luca de Meo.
Des modèles à prolongateur d’autonomie plus que des thermiques
Ce qui est présenté comme un retour au moteur thermique relève plutôt d’une réflexion de transformer certains modèles électriques en ajoutant un prolongateur d’énergie (EREV) — ce qui est déjà suffisamment discutable comme choix technologique. Néanmoins, le message délivré par Horse Powertrain (coentreprise entre Renault et Geely) pendant notre séjour en Chine visait surtout cette solution pour conquérir des marchés encore réticents à l’électrification. En théorie, ce n’est pas le cas de la France, n’en déplaise à ceux qui considèrent que 20 % de part de marché en 2025 pour l’électrique est encore trop faible.

Horse Powertrain a dévoilé lors du salon de Munich son moteur nommé C15, suffisamment compact pour facilement s’intégrer dans un modèle qui aurait pu être imaginé pour du 100 % électrique. Lors de sa présentation, l’entreprise visait surtout des modèles du segment D ou des utilitaires, pour les proposer en EREV (range-extender ou prolongateur d’autonomie) avec le minimum de modifications. Au catalogue de la coentreprise entre Renault et Geely, se trouvent aussi des moteurs compacts pour des versions hybrides simples ou hybrides rechargeables : rien n’est donc impossible.
Pas de marche arrière sur les citadines électriques
Il ne faudra probablement pas longtemps pour que la rumeur d’une Renault 5 thermique refasse surface : ce n’est pas à l’ordre du jour. Pas plus que pour la Renault 4 ou la Twingo qui sera révélée le 6 novembre. Ce que l’article des Échos mentionne concerne plutôt le segment C : Renault Mégane e-tech et Scénic e-tech (particulièrement la première).

Il n’y a pas d’équivalent thermique ou hybride de la Mégane depuis que l’ancienne est sortie du catalogue, et cette absence se remarque, d’autant plus que les ventes de la Mégane électrique continuent de baisser. Cela a certainement provoqué un signal d’alarme chez Renault, qui cherche des solutions — jusqu’à envisager que ce modèle soit le premier multi-énergie de son catalogue, faisant une entorse à la stratégie initiale.
Tout ceci n’arriverait qu’au renouvellement de ce modèle, prévu pour la fin de l’année 2025, avec un lancement en 2026. Il sera donc intéressant de suivre cela, même si d’autres rumeurs sur les évolutions techniques du modèle nous intriguent davantage.
Une véritable solution ou un pansement sur une jambe de bois ?
Il reste quand même un point à résoudre : comment un modèle développé pour de l’électrique, mais transformé en version à prolongateur d’autonomie, pourrait-il réellement faire baisser la facture d’achat, suffisamment pour convaincre les acheteurs ? Rappelons qu’un modèle EREV consiste à avoir deux motorisations, avec un entretien généralement plus coûteux et deux fois plus de risques de panne… tout ça pour un petit réservoir de carburant destiné à apaiser une crainte irrationnelle de manquer d’autonomie ?
Si l’on regarde du côté de Leapmotor qui propose le C10 à la fois en électrique et EREV (REEV), cette version à prolongateur d’autonomie est vendue 7 000 € de plus que la version électrique. Cette version ne pourra jamais bénéficier d’aucune aide, quand bien même le modèle serait assemblé en Europe. Cela peut être une solution sur des marchés où l’infrastructure est à la traine, mais cela n’a aucun sens en France.

Faire du multi-énergie en modifiant une plateforme électrique (comme Fiat le fait avec sa 500 électrique), alors qu’il existe dans le groupe d’autres plateformes pour les motorisations thermiques et hybrides, serait quand même une bien étrange stratégie.
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