Nous avons enfin approché la Peugeot e-208 GTi au salon de Lyon. Badge mythique, look musclé, 280 ch sous le capot : la petite lionne intrigue. Mais est-ce le futur collector de Peugeot… ou un flop annoncé ?

La Peugeot e-208 GTi était l’une des stars du salon automobile de Lyon. Alors que Renault n’avait pas ramené de quoi attirer l’attention des visiteurs vers son stand, Peugeot a eu la bonne idée de sortir la Peugeot e-208 GTi. Certains avaient pu la découvrir lors des 24 heures du Mans, mais pour le commun des mortels, c’était sa première présentation au grand public.

Numerama non plus n’avait pas eu l’occasion de l’approcher avant, c’était donc notre premier contact avec le modèle. Et si côté esthétique, la e-208 GTi est plaisante, elle soulève aussi beaucoup d’interrogations.

Peugeot ose le badge GTi

Alors que la Peugeot 508 dans sa déclinaison hybride sportive avait inauguré une nouvelle appellation PSE, pour Peugeot Sport Engineered, cette e-208 sportive se pare du badge GTi. Un choix osé qui doit faire grincer des dents chez les puristes de la marque, mais une décision malgré tout cohérente pour continuer à entretenir la légende.

Un arrière plus musclé qui trahi sa sportivité  // Source : Raphaelle Baut pour Numerama
Un arrière plus musclé, qui trahi sa sportivité. // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

Cette Peugeot e-208 GTi conserve pourtant bien l’esprit de la GTi. S’il n’y avait pas eu ces jantes débordant allègrement de la carrosserie, j’aurais pu passer à côté sans forcément le réaliser. Les modifications restent subtiles à l’avant. Trop subtiles ? C’est un reproche qui pourrait lui être fait. Néanmoins, dès qu’on passe derrière la voiture, on se rend bien compte que l’on n’a pas affaire à une e-208 conventionnelle. 

Il y a pourtant de quoi repérer le modèle facilement :

  • Carrosserie abaissée de 30 mm,
  • Voies élargies qui lui donnent un look bodybuildé,
  • Etriers de freins rouges,
  • Jantes 18 pouces spécifiques avec le badge GTi,
  • Spoiler avant retravaillé pour être plus expressif,
  • Diffuseur arrière surdimensionné,
  • Be Becquet de toit destiné à l’appui aérodynamique,
  • Des touches de rouge pour souligner les logos et autres badges GTi.

Un intérieur très rouge

L’avantage d’avoir opté pour un badge GTi, au lieu de celui de PSE, c’est que l’on échappe au coloris d’accent jaune fluo de la 508 PSE. Après, il faut aimer le rouge, car pour l’occasion Peugeot n’a pas fait dans la demi-mesure.

Le volant a des surpiqûres et sigles rouges, les sièges, les tapis, l’éclairage d’ambiance, les ceintures de sécurité également. Même sur les écrans, le contenu est rougeoyant.

Un intérieur très rouge pour cette e-208 Gti // Source : Raphaelle Baut pour Numerama
Un intérieur très rouge pour cette e-208 Gti. // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

En tout cas, l’intérieur permet de se projeter assez bien au volant de ce modèle sur les routes d’un col ou sur une piste. Les sièges ont l’air d’apporter un bon maintien, comme sait le faire Peugeot quand il s’attaque à des versions sportives. Les matériaux sont clairement un cran au-dessus de ce que l’on peut avoir avec la e-208.

Une recette technique déjà connue

Avec cette e-208 GTi, Peugeot nous propose sa variante de la Lancia Ypsilon HF. Elle partage aussi la même base technique que l’Abarth 600e, l’Alfa Romeo Junior Veloce ou l’Opel Mokka GSE. La proposition n’est donc pas unique dans le groupe, mais le savoir-faire de Peugeot pourrait quand même faire la différence.

La Peugeot e-208 GTi est équipée du moteur électrique M4+ qui développe 280 ch et qui est associé à une batterie 54 kWh que l’on connaît bien dans le groupe Stellantis. La voiture réalise le 0 à 100 km/h en 5,7 secondes. Elle est équipée d’un différentiel à glissement limité intégré au réducteur, qui doit offrir de l’agilité et de l’efficacité dans les courbes. Le freinage est aussi prévu pour encaisser une conduite sportive.

Des jantes et un freinage spécifique pour la Peugeot e-208 GTi // Source : Raphaelle Baut pour Numerama
Des jantes et un freinage spécifique pour la Peugeot e-208 GTi. // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

Il reste à voir ce que le modèle donnera comme sensation de conduite. C’est ce qui définira si la Peugeot e-208 GTi peut espérer rencontrer un petit succès, ou si elle finira comme ses cousines : un joli modèle d’exposition que l’on ne se bat pas pour acheter. L’Abarth 600e a été la première proposition sur cette base, elle n’a hélas enregistré qu’un peu plus de 300 immatriculations au premier semestre 2025 en Europe. Ce n’est pas très encourageant pour les autres modèles, mais Peugeot fera probablement mieux, si le prix n’est pas trop élevé.

Un calendrier qui pose question

On sait que ce modèle sort en réponse à l’Alpine A290. Son relatif succès fait des envieux chez Stellantis. Cette e-208 GTi ressemble à un baroud d’honneur pour une 208 qui a perdu de son attrait auprès du public.

Cette version GTi arrive à la toute fin du cycle de vie de la Peugeot e-208 telle qu’on la connait. D’ailleurs, on se demande si elle était vraiment planifiée. Le modèle a été lancé en 2019 (6 ans déjà), puis rafraîchi en 2023. La prochaine génération de la Peugeot e-208 (si elle conserve ce nom) sera dévoilée normalement à l’automne 2026 pour une commercialisation au premier semestre 2027.

La Peugeot e208 GTi au salon de Lyon // Source : Raphaelle Baut pour Numerama
La Peugeot e208 GTi au salon de Lyon. // Source : Raphaëlle Baut pour Numerama

Cette Peugeot e-208 GTi va ouvrir ses commandes à la fin 2025 pour des livraisons début 2026. Elle va donc n’avoir que quelques mois pour exister avant que la nouvelle citadine de la marque ne vienne la rendre (potentiellement) obsolète. Les clients vont-ils suivre la marque sur une GTi électrique d’un modèle en fin de carrière ? Le prix risque probablement d’être le juge de paix entre passion et raison pour les fans de la marque. Peugeot n’est pas à l’abri de se brûler les ailes sur ce coup, et c’est dommage. Le modèle aurait eu du potentiel, un an auparavant, ou plus.

Elle est mignonne, cette Peugeot e-208 GTi. J’aime assez la proposition extérieure et intérieure, à l’exception des jantes qui vont forcément prendre cher au premier trottoir croisé. Belle proposition sur le papier, mais sûrement condamnée à rester un joli collector confidentiel.

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