Plus lourd, plus cher, plus chaud : le toit vitré coche toutes les mauvaises cases. Et pourtant, difficile d’y échapper dans les voitures actuelles. L’éditorial Watt Else du 24 juillet avait envie de mettre un coup de projecteur sur cet équipement qui n’a pas que des avantages.

Le toit panoramique est devenu l’équipement à la mode afin de faire passer un modèle pour du haut de gamme. Mais, sous le verre fumé, les promesses s’écaillent : surcoût, poids, chaleur et inconfort sont souvent au rendez-vous. Et sur une voiture électrique, ce n’est pas sans conséquences.

Le toit panoramique comble-t-il un réel besoin des acheteurs ? Ou n’est-il qu’une tendance devenue tellement omniprésente sur les voitures récentes que nous croyons en avoir besoin ? J’avais envie de mettre un coup de projecteur sur cet élément, qui est loin d’être toujours un cadeau.

Moins de vitres, mais plus de toits vitrés

La surface vitrée des voitures modernes fond comme neige au soleil. Les lignes de caisse sont de plus en plus hautes, les vitres latérales se rétrécissent, les pare-brises s’inclinent toujours plus, et l’habitacle s’assombrit. Pourquoi ? Parce qu’on vend du pseudo SUV à la pelle, avec des flancs bodybuildés et des vitrages réduits au strict minimum pour satisfaire aux normes de chocs. Dans ce contexte, un grand toit vitré vient compenser : il donne l’illusion d’espace et de lumière, une ouverture bienvenue sur l’extérieur… même si ces toits sont souvent fixes — ce qui règle les problèmes d’étanchéité récurrents de la précédente mode des toits ouvrants. 

La nouvelle Mercedes CLA Shooting Brake // Source : Mercedes
La nouvelle Mercedes CLA Shooting Brake propose un toit panaromique qui s’illumine // Source : Mercedes

Cette nouvelle surface vitrée risque en plus de donner quelques sueurs froides aux propriétaires : lors d’orages de grêle (de plus en plus fréquents), mais aussi sur la route, en cas de projections ou lors d’autres chocs (en montant des barres de toit par exemple). Si le pare-brise est couvert par l’assurance, le toit panoramique, lui, ne l’est pas toujours : mieux vaut vérifier son contrat pour éviter les mauvaises surprises. Chez Tesla, où ce toit est imposé, son remplacement coûte en moyenne entre 1 200 et 2 000 €.

Parfois trop chaud ou lumineux

Les progrès technologiques ont beau avoir amélioré le confort thermique et acoustique des toits vitrés, on est encore loin de la perfection. En été, même les verres filtrants les plus sophistiqués laissent passer la chaleur. Qu’ils soient dotés d’un store occultant ou capables de s’opacifier, comme le Solarbay du Renault Scénic, ils ne font que retarder l’inévitable effet de serre. 

Renault Scénic e-tech et son toit panoramique solarbay // Source : Renault
Renault Scénic e-tech et son toit panoramique opacifiant par tronçon (solarbay) // Source : Renault

Cette chaleur accumulée va donc demander des efforts supplémentaires à la climatisation pour réguler la température intérieure. Il en va de même pour le chauffage en hiver. Le site Automobile Propre, qui a réalisé un dossier avec mesures à l’appui, conclut que le seul véritable bénéfice se ressent les jours d’hiver ensoleillés, où le toit permet de réchauffer un peu l’habitacle. Dans un véhicule électrique, chaque watt compte, les surconsommations sont loin d’être négligeables.

C’est aussi une question de confort : il n’est pas rare de croiser des conducteurs de Tesla qui ont cherché des solutions à l’aide d’accessoires pour masquer le toit vitré qui leur chauffait le haut du crâne — et c’est valable pour d’autres constructeurs également. En matière de luminosité, le combat est le même : un peu de lumière en plus lors des journées maussades, c’est agréable, mais en plein cagnard, c’est vite trop. Et quand il n’y a pas moyen d’occulter la lumière, cela peut vite agacer.

Surpoids et surcoût

Pour ceux qui l’ignoraient, un toit panoramique est souvent plus lourd qu’un toit classique : de l’ordre de 15 à 30 kg, selon la surface et la technicité du produit. Ce n’est pas dramatique en soi, mais ce surpoids n’est pas toujours neutre. À Paris, par exemple, cela peut suffire à faire basculer un véhicule entre un stationnement gratuit ou hors de prix. Et ce sera pareil avec le futur malus au poids. Il faut par ailleurs tenir compte du surcoût de ce fameux équipement : généralement plusieurs milliers d’euros, qui peuvent être optionnels ou inclus dans le prix final du véhicule. 

Le toit panoramique reste un bel objet, parfois agréable. Toutefois, globalement, en tant que conducteur, on n’en profite guère. Dans le contexte actuel, alors que l’on souhaite que les véhicules soient de plus en plus efficients, cette nouvelle mode incarne surtout une contradiction de plus.

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