Électrique en ville, thermique à la campagne : la Chine fonctionne aussi en deux temps. L’éditorial Watt Else du 1er mai a été Inspiré par la suite du voyage en Chine réalisé à l’occasion du salon de Shanghai.

Alors que mon séjour chinois s’est terminé dimanche 27 avril, j’avais envie de partager une autre facette du pays, avec cet édito qui sort un peu des sujets purement automobiles que j’aborde d’habitude. J’ai d’abord été ébahie par le silence qui règne dans le centre-ville de Shanghai, puis par l’agitation dans les allées du salon automobile de Shanghai. Mais, ce n’est pas tout : ce voyage m’a permis de découvrir encore un autre visage de la Chine. 

Dès que l’on s’éloigne des grandes mégalopoles du pays, l’ambiance est très différente. Vous me direz que le choc culturel entre ville et campagne est similaire entre Paris et la Creuse, ou entre San Francisco et le fin fond de l’Arkansas. C’était encore un cran au-dessus, dans le cas présent. 

En route pour Shengzhou

Mon séjour à Shanghai, qui m’a permis de visiter le salon, était organisé par BYD. Avec le reste du groupe d’invités par la marque, nous avons pris le train à grande vitesse pour aller à Shengzhou, à 2 heures plus au sud. Je précise que le groupe en question était composé de plus de 170 personnes, venant de 18 pays — essentiellement en provenance d’Amérique latine, où la marque BYD se développe rapidement.

Ce changement de lieu de villégiature a été l’occasion de découvrir que les gares chinoises ressemblent davantage à des aéroports, par leur taille et leur fonctionnement, qu’à nos gares européennes (même une gare du Nord ou gare de Lyon à Paris sont sans commune mesure). C’est assez impressionnant à observer. Dans ce pays d’1,4 milliard d’habitants, toutes les infrastructures sont rapidement XXL.

Gare de Shanghai qui ressemble plus à un aéroport qu'à une gare // Source : Raphaelle Baut pour Numerama
Gare de Shanghai qui ressemble plus à un aéroport qu’à une gare // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

Pourquoi cette destination ? 

Le siège de BYD se trouve à Shenzhen, bien plus au sud du pays, dans la Silicon Valley chinoise et à proximité d’Hong Kong. Au départ, j’ai cru que l’entreprise nous emmenait à Zhengzhou (à une lettre près), là où BYD construit une usine plus grande que la ville de San Francisco (ou 10 fois la taille de la Gigafactory Tesla du Nevada). C’est finalement dans une ville de taille plus modeste, du moins à l’échelle de la Chine, et plus pittoresque, que BYD nous a emmenés. 

À Shengzhou, BYD est en train d’investir plus de 3 milliards d’euros pour construire un important pôle de fabrication de batteries et de stockage d’énergie, avec plus de 10 000 emplois à la clé. Dans une ville d’un peu plus de 422 000 habitants, le projet est très apprécié par les dirigeants politiques locaux. Les autorités ont d’ailleurs mis les petits plats dans les grands pour accueillir notre groupe de 170 étrangers : routes bloquées pour laisser passer notre convoi de 7 bus, population informée et mobilisée pour l’événement. Dans cette ville et ses environs, les habitants nous dévisageaient comme s’ils voyaient des étrangers pour la première fois. 

Circulation coupée pour notre convoi et bâtiments aux couleurs de BYD // Source : Raphaelle Baut pour Numerama
Circulation coupée et bâtiments aux couleurs de BYD (sauf à l’instant de la photo) // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

La partie « culturelle » du séjour a presque pris le pas sur notre découverte des voitures de BYD, Denza, Fang Cheng Bao et Yangwang. Ce qui n’est pas sans avoir mis mal à l’aise les journalistes européens, moi y compris. Voilà qui permet aussi de découvrir le pays d’une manière radicalement différente, qu’en ne quittant jamais ses grandes villes.

Une transition à la traîne à la campagne

Si dans les rues de Shanghai, les véhicules à plaque d’immatriculation bleue – correspondant aux motorisations thermiques et hybrides – sont rares, à Shengzhou, c’est l’inverse. Les plaques vertes des véhicules à nouvelle énergie sont encore discrètes. Il y a bien des véhicules électriques, mais ils restent minoritaires, comme en France. En revanche, on observe des modèles que l’on a peu vus à Shanghai, comme la micro-voiture Wuling Mini EV.

Une Xiaomi SU7 au milieu des champs de thé // Source : Raphaelle Baut pour Numerama
Une Xiaomi SU7 au milieu des champs de thé // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

Au milieu des rizières et des champs de culture du thé, où nous nous sommes rendus, c’est encore plus frappant. L’automobile est même assez rare. J’ai bien croisé une Tesla Model Y et une Xiaomi SU7 en haut d’une montagne. Elles n’appartenaient probablement pas à la population locale, sans doute plutôt à des citadins venus nous accompagner. 

Malgré la politique d’incitation mise en place par le gouvernement, la Chine se retrouve quand même confrontée aux mêmes problèmes que les autres pays du monde. En dehors des grands centres urbains, où il est facile d’inciter les ménages à passer à l’électrique, car ils disposent de revenus plus élevés, la transition risque d’être bien longue dans les campagnes. Là-dessus, même Xi Jinping n’a pas encore trouvé la recette miracle.

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