Soumettre un véhicule autonome aux épreuves du permis de conduire, c’est une démarche qui peut sembler étrange. Le test n’est pourtant pas dénué d’intérêt face à un public américain (et mondial) assez réticent à ces véhicules. Hyundai veut souligner que ses robotaxis sont au niveau de la conduite humaine. En tout cas, c’est ce que la marque espère démontrer au travers de cette campagne vidéo promotionnelle dévoilée le 2 avril.
Le trajet est bien sûr planifié d’avance dans la voiture. Le robotaxi ne peut pas (encore) entendre d’éventuelles instructions de l’inspectrice. En dehors de ce petit arrangement par rapport à l’épreuve normale du permis aux États-Unis, le robotaxi a été noté sur les mêmes critères que n’importe quel candidat de Las Vegas. Le résultat : un score parfait pour la voiture !
« Je suis impressionnée » a conclu l’examinatrice
La vidéo fait découvrir Kandice Jones, une examinatrice certifiée du permis de conduire depuis 25 ans. Une femme qui n’hésite pas à afficher une certaine sévérité dans la délivrance du précieux sésame : sur 31 500 candidats testés, seuls 16 % ont obtenu leur permis. Elle précise qu’elle a fait échouer de nombreux élèves « dans l’intérêt de la sécurité publique ».
Hyundai veut ici vraiment insister sur le caractère exceptionnel de la prouesse de sa voiture.
Quand vient le moment de lui demander si elle pense que le robotaxi peut obtenir son permis, Kandice Jones n’hésite pas à répondre : « j’en doute ». Cela partait mal pour le robotaxi avant l’épreuve. Mais comme un scénario hollywoodien, tout est bien qui finit bien. Le Hyundai Ioniq 5 robotaxi coche toutes les cases :
- Gestion de la vitesse précise,
- Manœuvres d’évitement adaptées à la situation,
- Changements de voie avec clignotants,
- Anticipation du feu rouge et du stop,
- Tourner à droite au feu (insertion en cédez le passage aux US),
- La même chose à gauche pour traverser un grand carrefour,
- Réaction avec freinage d’urgence devant des piétons qui traversent devant le véhicule.
Aucun reproche de l’inspectrice n’a été formulé contre la conduite et le comportement du robotaxi sur ce parcours réalisé dans les rues animées (et pleines de travaux) de Las Vegas. Le robotaxi Hyundai s’est vu délivrer le permis du premier coup.
Les américains n’ont pas confiance dans les voitures autonomes
Selon une étude annuelle de l’American Automobile Association, 73 % des Américains n’accordent pas leur confiance à ces véhicules. On peut même assez facilement affirmer qu’une certaine défiance contre ces véhicules s’est développée. À San Francisco, où opèrent déjà Waymo et Cruise, les manifestations et sabotages sont nombreux. L’image du service est aussi souvent écornée par des accidents ou des pannes. La situation semble un peu moins conflictuelle à Las Vegas où les véhicules du constructeur coréen Hyundai circulent.
Pourtant, ces robotaxis seraient une solution pour plus de 5 millions de personnes aux États-Unis qui ne sont pas capables de conduire à cause de problèmes mentaux ou physiques. La marque coréenne le met en avant dans cette vidéo en prenant l’exemple d’une jeune femme aveugle. Cette voiture doit pouvoir transporter en toute sécurité cette jeune femme, malgré la crainte de sa mère, lui donnant ainsi une autonomie dans ses déplacements.
C’est certainement ce que vise également Elon Musk avec son projet de robotaxis. Même si les rêves d’Elon Musk ont toujours mis en avant la technologie autonome avant une quelconque ambition de service pour l’humain. Rendez-vous le 8 aout pour en savoir plus sur ce nouveau projet Tesla.
Difficile d’imaginer un avenir rempli de robotaxis, mais cela reste une tendance à ne pas sous-estimer. Un sujet à suivre ponctuellement dans notre newsletter hebdomadaire Watt Else dédié à l’avenir de la mobilité.
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