Le département de la sécurité intérieure des États-Unis a testé l’utilisation de robots-chiens policiers pour contrôler les frontières avec le Mexique. Il estime qu’il s’agit d’un succès et une pratique qui a vocation à se répandre.

L’épisode Metalhead de la saison 4 de Black Mirror est très particulier. Il est tourné entièrement en noir et blanc, sous une forme de course-poursuite sans temps mort, une sorte de Mad Max: Fury Road version 2.0. Une femme y est pourchassée par un « chien » métallique, calqué sur les célèbres modèles des robots de Boston Dynamics. Dans la série, celui-ci est tueur.

Dans notre réalité, les chiens robotiques policiers existent aussi. Le département de la sécurité intérieure des États-Unis a commencé à tester l’utilisation des modèles de Ghost Robotics (le concurrent moins connu de Boston Dynamics) pour surveiller la frontière avec le Mexique.

Comme The Verge l’a relevé le 3 février 2022, le département a communiqué sur cette nouveauté dans une publication de blog qui estime que ces engins sont utiles à des endroits « inhospitaliers pour les hommes et les bêtes ». « Le territoire [des États-Unis] est vaste, et le surveiller est crucial pour notre sécurité », peut-on lire. Le chien robot est capable de patrouiller de manière autonome en étant programmé à l’avance, ou bien en étant contrôlé à distance.

Un chien robot patrouilleur à la frontière USA-Mexique // Source : Ghost Robotics.
Un chien robot patrouilleur à la frontière USA-Mexique. // Source : Ghost Robotics.

Des risques de traitement encore plus déshumanisé

Ce n’est pas la première fois que Ghost Robotics s’aventure sur le terrain des robots à usage policier ou militaire. En octobre de l’an passé, l’entreprise a présenté sa version « augmentée » du chien-robot, affublé d’une arme à feu.

Boston Dynamics, à l’inverse, insiste sur sa politique non-armement. Ses robots sont utilisés par les corps armés (l’armée française a travaillé avec le « chien » Spot) sur le terrain lors de situations risquées, pour ouvrir des portes à la place des humains, par exemple.

L’aspect « surveillance » du chien-robot n’avait pas, jusqu’ici, été exploité à des fins de contrôle des frontières. Ici, le département américain de la défense explique que l’appareil armé de capteurs est capable de patrouiller de manière autonome grâce à des coordonnées GPS préprogrammées. « Après avoir complété leur circuit, ils sont rentrés à la base », explique le billet de blog.

La question de l’interaction entre ces machines et des êtres humains reste très sensible, et soulève régulièrement des interrogations d’experts et observateurs, qui s’inquiètent du renforcement d’un traitement déshumanisant des migrants, qui tenteraient de traverser la frontière.

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