Après l’armée américaine, c’est au tour de l’armée française de mettre à l’épreuve le robot Spot de Boston Dynamics.

L’armée française se fera-t-elle un jour accompagner au combat par des robots ? Dans les centres d’entraînement, c’est désormais le cas. Dans un message partagé sur Twitter par l’école spéciale militaire de Saint-Cyr, qui forme avant tout les officiers de l’armée de terre, on apprend qu’un exercice a eu lieu les 30 et 31 mars pour aborder la problématique de la robotisation du champ de bataille.

Et parmi les différents engins qui ont été testés, il y avait le fameux robot quadrupède conçu par Boston Dynamics, Spot, dont les performances remarquables ont souvent trouvé un écho dans les médias, depuis qu’il a été présenté pour la première fois en 2015. Outre son bon équilibre, que l’on pouvait noter dans la vidéo de démonstration, Spot a diverses qualités, comme celle d’ouvrir les portes.

Un seul cliché met en scène le robot Spot dans le tweet partagé le 6 avril par Saint-Cyr. On comprend néanmoins dans quel contexte le robot est envisagé : le combat urbain. Spot pourrait ainsi précéder des fantassins au sol pour explorer un bâtiment ou effectuer une reconnaissance à l’extérieur. On le voit d’ailleurs équipé d’une caméra GoPro fixée sur son dos pour envoyer des images aux troupes en arrière.

Un reportage vidéo partagé par Ouest-France montre quelques séquences où l’on voit le robot Spot en manœuvre. On y apprend que les scénarios imaginés étaient offensifs et défensifs, de jour comme de nuit, et qu’ils ont été conduits à deux reprises à chaque fois, une fois sans les robots et une fois avec, pour relever les différences en termes de gains d’efficacité, de détection de l’ennemi ou de réactivité, mais aussi en ravitaillement (vivres, munitions, batteries, etc.).

Une première pour l’armée française

C’est la première fois que l’armée française expérimente un tel robot, signale le journaliste Philippe Chapleau sur son site Lignes de défense. Dans un article paru le 31 mars, il raconte que l’exercice, organisé par le centre de recherches des écoles de Coëtquidan, a mobilisé 80 élèves de l’École militaire interarmes, et impliqué des industriels, Nexter et Shark Robotics, pour fournir les robots.

C’est cette deuxième entreprise qui s’occupe de distribuer en Europe le robot Spot, en tant que partenaire de Boston Dynamics. Outre un usage militaire, il existe aussi des applications civiles, y compris en France. 20 Minutes rapporte le 3 avril que les deux sociétés se sont associées pour développer un kit de décontamination pour désinfecter avec Spot d’importantes surfaces en peu de temps.

Interrogés par Lignes de défense, deux des militaires ayant participé aux exercices ont souligné quelques points forts — la reconnaissance dans les bâtiments et la préservation de la vie des soldats –, mais relevé des points faibles — le temps d’action avec les robots est plus long, et leur autonomie, en tout cas pour Spot, est limitée : il est tombé en rade pendant un assaut.

Si c’est une première pour l’armée française, il s’avère que ce genre de test avec les engins de Boston Dynamics n’est pas nouveau. En 2015, des unités du corps des marines ont elles aussi imaginé des scénarios divers pour observer ce que peut apporter une machine  quadrupède. Et déjà, l’enthousiasme était modéré : l’un des modèles testés, BigDog, a été jugé trop bruyant pour être utilisable vraiment en combat.

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