Depuis le 24 juin dernier, la confusion règne chez Microsoft. L’entreprise a profité de cette fin du mois de juin pour dévoiler la toute dernière version de son système d’exploitation : Windows 11. Mais plus que les nouveautés de cet OS, c’est surtout sa compatibilité qui fait parler d’elle depuis trois jours.
Très tôt, Microsoft a mis à disposition un outil pour vérifier si votre ordinateur était capable de faire tourner cette nouvelle version de Windows. Petit bémol, le logiciel indiquait dans un très grand nombre de cas que la machine ne serait pas capable d’installer le nouvel OS. Pendant un instant, il fut question de potentiels faux positifs ou d’outil buggé, mais il semblerait finalement que Windows 11 laisse bel et bien des tas de machines sur le carreau.
Exclusion des PCs sortis avant 2017
Durant le week-end qui a suivi la conférence, Microsoft n’a cessé de modifier les caractéristiques techniques minimales nécessaires pour profiter de Windows 11. Dans un premier temps, il était question d’une configuration « plancher » assez permissive qui autorisait l’installation de Windows 11 avec quelques sacrifices, et d’une configuration « recommandée » qui permettait de profiter de l’OS dans les meilleures conditions possible. Les puces TPM (on vous explique ce que c’est ici) et les processeurs variaient notamment selon le cahier des charges choisi.
Sauf que dans la soirée du vendredi 25 au samedi 26 juin 2021, ces différences ont été pratiquement toutes gommées. D’après Microsoft, pour faire tourner Windows 11 il faudra forcément une puce TPM 2.0 et un ordinateur équipé avec l’un des processeurs acceptés par Microsoft. Que vous ayez un matériel Intel, Qualcomm ou AMD, il y a de fortes chances pour que votre ordinateur ne soit pas éligible.
Pour faire simple, si votre processeur est antérieur à 2017, il vous sera impossible de profiter de Windows 11 avec les contraintes actuelles de Microsoft. Même certains appareils Surface pourtant directement commercialisés par Microsoft ne sont pas éligibles à la mise à jour. Une tactique incompréhensible, qui arrive en plus au pire moment possible.
Si votre ordinateur est marqué comme incompatible, alors la solution proposée par Microsoft est d’aller « acheter un nouveau PC Windows 10 qui répond aux exigences » ou de rester sous Windows 10. Cette incitation au renouvellement est assez malvenue pour plusieurs raisons.
Problématiques écologiques et économiques
Premièrement, exclure tout un tas de machines sorties il y a à peine quelques années risque de créer une montagne de déchets électroniques, à un moment où l’empreinte carbone de nos gadgets commence à devenir un sérieux problème. Sur le papier, de nombreux ordinateurs ont la puissance nécessaire pour faire tourner Windows 11, mais puisque leur processeur n’est pas approuvé par Microsoft, ils ne pourront pas profiter de la mise à jour. Résultat, ils risquent d’être mis de côté dans les prochaines années au profit d’une machine neuve, alors qu’ils avaient encore probablement de belles années à vivre. De ce point de vue là, Apple est bien plus responsable que Microsoft, puisque même certains ordinateurs sortis en 2013 auront le droit à la dernière mise à jour du système.
Et même si vous comptiez acheter une nouvelle machine, pas sûr que vous trouviez votre bonheur sur le marché actuel. L’industrie électronique est frappée par une pénurie de semi-conducteurs depuis de nombreux mois et cette dernière ne risque pas de prendre fin avant 2022 au moins. La production de cartes graphiques, de smartphones, de tablette et de PC est ralentie dans le monde entier à cause de l’effet conjugué de la course aux cryptomonnaies et des confinements mondiaux de 2020. Pour le dire simplement, ce n’est pas le bon moment pour acheter ou construire un nouvel ordinateur.
Malgré cette situation explosive, Microsoft semble pousser au vice en encourageant toutes celles et ceux qui ont un ordinateur vieux de 4 ans à remettre la main au portefeuille. Une décision d’autant plus incompréhensible que Windows 10 avait justement su séduire grâce à une barrière d’entrée technique assez basse. Espérons que l’entreprise change d’avis rapidement et assouplisse un peu ses règles, car autrement de très nombreuses machines vont rester sur Windows 10. Cela pourrait créer un casse-tête logiciel pour l’éditeur, qui risque de se retrouver dans quelques années dans une situation similaire à celle qu’il avait connue avec Windows XP.
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